Le « Binge Watching » – Quand Netflix vous rend accro aux séries

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Qui n’a pas déjà passé un week-end entier à regarder toutes les saisons d’une série et cela quel que soit le temps qu’il fait dehors ? Vous, nous, vos amis …tout le monde en fait  ! Devenu un véritable phénomène de société depuis quelques années, les séries envahissent nos écrans. Si comme beaucoup, vous êtes accro aux séries, vous aimerez surement savoir pourquoi vous êtes atteint de cette maladie incurable…

Le phénomène du « Binge Watching »

Mais quelle est donc cette expression qui fait tant parler d’elle ? Si vous ne la connaissez pas, vous devinez : elle vient pas d’Amérique. A l’origine, le « binge watching » fait référence à l’expression « Binge drinking » qui consiste à boire de manière excessive. Inutile de vous faire un dessin, le « binge watching » c’est exactement la même chose… avec des séries.

Mais alors, d’où est venu cet engouement vous ces programmes qui nous passionnent tant ?

Netflix, vous connaissez n’est-ce-pas ? Véritable mastodonte de la vidéo à la demande, cette plateforme fut lancée en 2014 …Pour le plus grand malheur de notre vie sociale. C’est notamment cette plateforme qui fut à l’origine du « Binge watching » avec la fameuse série « House of Cards ». En 2013, Netflix met en ligne la première saison de cette série. Par saison, nous entendons par là 13 épisodes disponibles en une seule fois. Une première pour les internautes et les « séries addicts », obligés d’attendre la semaine prochaine afin de découvrir ce qui se cache dans le prochain épisode. S’ensuit la mise en ligne de la série à succès « Orange is the New Black » qui suit les aventures de Piper Chapman, incarcérée dans une prison pour femmes puis « Breaking Bad » l’histoire de ce professeur de physique chimie qui devient un dealer de méthamphétamine. Face à tant de séries, on ne peut que craquer.. Et c’est ce qui s’est passé avec la majorité des utilisateurs. La plupart ont confié avoir passé des nuits blanches à regarder ces programme d’une seule traite.

Cependant, cette tendance importée tout droit des Etats-Unis n’est pas représentée uniquement par Netflix. Si cela peut vous rassurer, tout le monde fait un peu partie de ce phénomène. Que l’on s’enfile une saison d’une seule traite jusqu’à ce que nos yeux nous lâchent ou que l’on regarde 4 épisodes par jour, la fréquence n’est pas réellement un critère. L’impulsivité et le fait de ne pas pouvoir attendre la suite dans un délai de quelques heures constituent à eux seuls le « Binge watching ».

Quels sont les risques …

Une équipe américaine (université du Texas) s’est penchée sur le profil des addicts, ici des jeunes adultes (18 à 30 ans). Leurs habitudes en matière de consommation de séries télé ont été examinées à travers une série de paramètres psychologiques : sentiment de solitude, d’isolement, repli sur soi, déprime et dépression, mal-être… D’une manière globale, il apparaît que les personnes qui cèdent le plus au « binge watching » sont plus susceptibles de se sentir isolées ou déprimées, et elles indiquent que ces longues heures plongées dans les séries télé leur permettent de chasser ces idées noires, de s’évader de leur quotidien, de moins penser à ce qui va mal dans leur existence. Elles expliquent aussi avoir plus de difficultés à maîtriser leurs pulsions.

 

L’un des risques majeurs, ajoutent les auteurs de cette enquête, porte sur ce cercle vicieux : on se réfugie dans le binge watching pour essayer de se sentir moins mal, de ne plus penser à rien, mais dans le même temps, cela crée – ou renforce – une situation d’isolement relationnel, qui ne va pas aider à aller mieux. Evidemment, un « dimanche séries » (ou films) de temps en temps, histoire de décompresser, ne prêtera pas à conséquence, et n’est pas le reflet d’un mal-être. Mais si cela se reproduit week-end après week-end, voire en semaine, il sera sans doute opportun de se poser des questions.

Ça se soigne ?

A proprement dit, on parle d’addiction lorsqu’il y a rupture de liens sociaux. Si vos séries vous empêchent de voir vos amis, d’aller travailler et tout simplement de faire autre chose que rester scotché devant votre écran… Il serait temps d’aller consulter. Nous parlons bien entendu de ces symptômes sur une période à long terme. Il arrive à tout le monde de s’enfermer pendant un week-end pour se faire un marathon Le Seigneur des Anneaux ou la saison complète de Outlander. Cela ne fait pas de nous des parias de la société.

Cependant, si vous jugez votre consommation de séries comme étant excessive… Pas de panique, il existe quelques petites astuces pour la réduire. Le psychanalyste Michael Stora conseille de privilégier la qualité à la quantité. Ainsi, des séries plus complexes telles que True Detective ou encore Game of Thrones. Histoire de vous rassurer, nous tenons également à vous dire que regarder une série avec une fin annoncée serait moins addictif qu’un programme tel que Plus Belle la vie où l’intrigue se poursuit continuellement. Dans ce sens, finir la série peut contribuer à « guérir » votre addiction. S’ensuit alors une phase de déprime où il faudra se résigner à faire son deuil… Car oui, toutes les bonnes choses ont une fin.


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