Teuiatua Ihopu, une déesse de l’art marquisien

La sculpture sur bois est un art traditionnel des îles Marquises qui se transmet de génération en génération c’est ainsi  qu’est préservée toute la richesse culturelle de la Terre des Hommes.

Teuiatua Ihopu pratique cet art qu’on appelait autre fois le TUHUKA PATU TIKI. Initiée par sa mère, elle se passionne pour la sculpture traditionnelle  généralement pratiquée par les hommes.

Elle crée des bijoux pures, uniques, qui expriment avec délicatesse une quête absolue de beauté et d’harmonie.

Chaque sculpture et chaque motif  sont des pièces uniques et intemporelles. Elle transforme l’os et la corne en dentelle. On retrouve dans chacun de ses bijoux la grâce et la féminité des marquisiennes. Nous sommes allées a sa rencontre au salon des arts Marquisiens à Aorai Tinihau, où elle expose ses bijoux jusqu’au 29 Novembre… Voici ce qu’elle nous confie :

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Ihopu Teuiatua,  j’ai trente ans et je suis originaire de Tahuata aux marquises, plus précisé  ment de Apatoni. Je suis une sculptrice.

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

Lorsque j’ai quitté l’école, je n’avais pas grand-chose à faire dans mon village et cela inquiétait ma mère qui ne voulait pas que je sois inactive. Ella m’a donc initiée à la sculpture lorsqu’elle avait du temps libre. Puis j’ai suivi une formation en bijouterie organisée par la CCISM et le Séfi sur mon île.

Combien de temps t’a-t-il fallu pour maitriser cet art ? Et quelles sont les difficultés que tu rencontres ?

J’ai commencé à exposer mes créations au bout de 4 ans. Et la difficulté principale est de trouver la matière première : la corne de bœuf, l’os de cochon et de cheval. En général les chasseurs me fournissent en os et parfois nous en trouvons lorsque nous allons pique-niquer en montagne. Les pêcheurs me fournissent en rostres d’espadon… Ce n’est pas toujours facile.

La deuxième difficulté est de se réapprovisionner en outils. Nos iles sont très éloignées, nous n’avons pas de connexion internet aussi je suis obligée d’attendre de descendre sur Tahiti pour en acheter.

Quelle est la matière la plus facile à travailler ? Et celle que tu préfères ?

En ce qui me concerne c’est la corne de bœuf, elle est plus fragile mais plus facile à sculpter. J’aime sa couleur et sa texture.

Où trouves tu l’inspiration ?

Je m’inspire de ma culture bien sûr, mais j’essaie aussi de sculpter de façon plus moderne et d’innover… Par exemple, j’incruste de la poussière de « tou » (le bois) dans l’os pour faire ressortir le motif de mes bijoux et a l’inverse de la poussière d’os dans le bois. Chaque bijou possède une histoire, une authenticité.
Le challenge avec la concurrence, les autres sculpteurs de l’ile, me pousse aussi d’être plus créative.

A part la sculpture, as-tu une autre activité manuelle?

Oui,  je crée des costumes pour les groupes de danses.

Quel est le conseil que tu donnerais à une personne qui souhaiterait pratiquer ton art ?

Alors… Il faut qu’il soit très manuel ça c’est sur… Mais surtout calme et patient. Il faudra aussi qu’il prévoit un capital de départ pour les outils.

Questions de fin d’interview :

Un pêché mignon ?

La liberté… Je veux être libre, disposer de mon temps comme je le souhaite.

Un défaut ?

J’ai tendance à être négative et méfiante.

Une qualité ?

Je pense être généreuse et attentive aux autres.

Une citation ?

Non je n’en connais pas…. Je peux juste dire A oho te i’i (bon courage) !


Il y a 3 commentaires

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  1. Cha G

    Bonjour. Merci pour ce bel article. Comment contacter cette jeune femme? (Je suis de moorea mais habite actuellement en Suisse). Merci infiniment pour votre aide. J’aimerai beaucoup lui commander quelques pièces.


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