Formés d’éléments symétriques s’articulant autour d’un centre, les mandalas sont reconnus pour leurs effets bénéfiques sur le psychisme. Les mandalas sont comme une forme de méditation en action. Ils sont faits de telle façon qu’il est difficile de les observer dans leur ensemble. L’œil les explore en suivant une certaine progression. Ils nous aident à nous concentrer, tout comme ils nous permettent de parvenir à une stabilité mentale et un équilibre spirituel.
Tvaite peint des mandalas, elle donne un mouvement, une texture et des couleurs à ses états d’âme.
Chaque mandala devient un miroir qui lui permet d’exprimer ses émotions et d’apporter la sérénité et le bien-être à celui qui l’observe.
Ses mandalas reflètent sa culture, son fenua.
« Pour ma palette de couleurs il suffit que j’ouvre les yeux et que j’observe la beauté autour de moi… Pour ce qui de l’aspect graphique de mon travail je m’inspire beaucoup des premiers arts polynésiens. »
Dans les mandalas de Tvaite, on reconnaît l’expression de l’essence de la vie. Ce symbole unificateur qui attire les êtres humains de tout temps et de toutes cultures.
Les bienfaits de ses mandalas opèrent automatiquement en nous et nous offre l’harmonie et la paix intérieur. Ainsi mis en confiance, ils nous permettent d’accueillir les messages de notre esprit.
Mieux que toute explication théorique, nous vous proposons de découvrir les tableaux de Tvaite exposés à la Maison de la Culture du 16 au 20 Mai 2017.
Nous avons rencontré Tvaite…
Pouvez-vous tout d’abord vous présenter ?
Je m’appelle Caroline Tevaite TEITI, mais là c’est l’artiste qui vous parle donc c’est Tvaite. Je suis née en 1984 à Papeete d’un père américain et d’une mère française mais j’ai grandi dans les îles, à Huahine.
Parlez-nous de votre parcours.
J’ai toujours dessiné, peint, créé des objets… Cela a toujours été vital pour moi de créer en utilisant mes mains. Quand j’étais petite fille ma maman me mettait dans un coin avec une feuille et des crayons et je pouvais rester des heures à colorier, dessiner… Mais une rencontre a beaucoup joué dans mon cheminement artistique. J’ai eu la chance de rencontrer et côtoyer Bobby Holcomb qui était un ami de mon père. Quand j’étais enfant nous allions lui rendre visite dans son « fare » à Maeva et pendant qu’ils discutaient entre adultes moi j’avais le privilège d’aller dans l’atelier de Bobby et d’y dessiner. J’adorais Bobby ! J’aimais tout chez lui, la personne qu’il était, son mode de vie, sa maison, son art… Il a donc toujours été un modèle pour moi et il l’est encore aujourd’hui. Au lycée j’ai tout naturellement passé un baccalauréat d’arts plastiques puis j’ai poursuivi mes études avant de m’orienter vers l’enseignement secondaire. La douceur des îles me manquait cruellement, j’ai donc décidé de m’installer en 2007 à Raiatea, l’île natale de mon mari. Après plusieurs années d’enseignement dans le secondaire, j’ai réalisé que je ne me sentais pas à ma place et que mon désir profond était de me consacrer entièrement à la peinture, ma passion de toujours. J’ai donc décidé en août 2016 de me mettre en disponibilité. Depuis, je fais ce que j’aime, peindre et dessiner. Cela a abouti à une première exposition intitulée « Tapanuanua » qui a eu lieu à Raiatea, à la Galerie Anuanua, en octobre 2016 et qui a connu un très grand succès (sur 38 toiles 34 ont été vendues). Cette première expérience très positive m’a donné la motivation de poursuivre l’aventure et de présenter mon travail sur Tahiti. La Maison de la Culture a été séduite par mon art et m’a proposée de réaliser une exposition au mois de mai 2017.
La pratique du mandala n’est pas traditionnellement ancrée dans la culture Polynésienne : comment l’avez-vous découverte ?
Depuis quelques années maintenant je m’intéresse beaucoup au bien être, être heureux et en bonne santé est une priorité pour moi… Je suis devenue végétarienne, je pratique plusieurs sports (le surf, le paddle, les randonnées, la course à pied, le fitness), j’essaye de méditer régulièrement et c’est en m’intéressant à la méditation que j’ai découvert les mandalas comme un moyen, un outil pour se concentrer sur un objet afin de faire le vide et d’atteindre un état méditatif.
Avez-vous suivi une formation particulière concernant la réalisation des mandalas ?
Aucune, je me suis documentée sur le sujet à travers des livres ou sur internet mais je n’ai pas fait de formation particulière.
Pouvez-vous, en allant à l’essentiel, nous rappeler le rôle et la signification des mandalas traditionnels en Asie ?
Mandala en Sanskrit signifie cercle. Dans le Bouddhisme et l’Hindouisme il s’agit d’un symbole spirituel qui représente l’univers, le cosmos. En méditation le mandala est un support, un outil qui permet d’aider à se concentrer et canaliser son attention sur un objet afin d’atteindre des états méditatifs ou de transes.
Vous avez personnellement opté pour le mandala contemporain : en quoi se différencie-t-il du mandala traditionnel ?
Les mandalas traditionnels ont des structures et des compositions bien particulières avec des représentations et des significations bien précises selon le rituel ou la méditation que l’on réalise ou pratique.
Mes mandalas ont des significations, pour certains, en fonction des motifs polynésiens que j’y intègre mais ils ne respectent pas de structure particulière car je laisse l’inspiration me guider pour la composition de mes mandalas.
Les mandalas contemporains ont-ils selon vous la même puissance spirituelle que les mandalas traditionnels ?
Je pense que de par l’histoire qu’il y a derrière les mandalas traditionnels ceux-ci sont forcément plus puissants mais cela dépend aussi de l’état d’esprit dans lequel on est, de nos motivations et de notre but ou quête. Si l’on recherche la spiritualité je pense que tout mandala, traditionnel ou contemporain, peut nous guider et nous aider dans notre démarche.
Quel est votre public ? Quels sont les personnes intéressées par vos oeuvres ? Des passionnés de spiritualité, des personnes appréciant l’esthétique de vos toiles ?
Je pense que mes toiles sont pour tout public, certains seront sensibles à l’esthétique (les couleurs, les compositions, les motifs), d’autres à l’aspect culturel et polynésien de mon travail, d’autres encore au côté spirituel (Mandalas).
Comment travaillez-vous, matériellement et dans quel état d’esprit ?
Je travaille chez moi, sur ma terrasse qui est ouverte sur mon jardin et une très belle vue sur la montagne j’ai donc l’impression de travailler en pleine nature. C’est un cadre très agréable où je me sens merveilleusement bien. Quand je créée j’ai l’impression d’être en parfaite harmonie avec la vie, j’éprouve une grande joie et paix intérieure. Et c’est cet état de bien-être que je souhaite communiquer dans mes œuvres.
Que souhaitez-vous partager à travers vos œuvres ?
En fait, comme je l’ai mentionné précédemment lorsque je peins j’ai vraiment l’impression d’être à ma place et de faire ce qu’il y a de meilleur pour moi. Du coup, quand je crée j’apporte tout naturellement beaucoup d’énergie positive, de « good vibes » dans mes toiles, je les vois donc comme des « tableaux bien-être » et c’est cela que je souhaite partager avec le public. J’aimerais apporter un peu de ce bien-être dans les foyers à travers mes œuvres.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Notre « Fenua » est ma grande source d’inspiration. J’aime tout de ce pays et c’est lui qui me fait vibrer. Pour ma palette de couleurs il suffit que j’ouvre les yeux et que j’observe la beauté autour de moi pour trouver des associations de couleurs et pour ce qui de l’aspect graphique de mon travail je m’inspire beaucoup des premiers arts polynésiens (le Tapa, les tatouages…).
Voyagez-vous régulièrement en Inde ou dans les pays voisins ? Vous intéressez-vous à d’autres aspects de la culture indienne ?
Non, mais je projette d’y aller avant la fin de l’année 2017 car c’est une culture et un pays qui m’attirent beaucoup. Et puis, comme j’adore cuisiner et manger, je m’intéresse aussi à la cuisine indienne qui est très goûteuse et saine.
Quels sont actuellement vos projets ?
Finir mon exposition de mai. Créer un site internet. Réaliser une deuxième exposition aux îles sous le vent mais à Bora Bora cette fois ci. Essayer de m’exporter, mon père vit en Californie et nous avons également de la famille à Hawaii, ce serait un honneur pour moi de pouvoir exposer à l’étranger et de promouvoir mon pays par la même occasion.
Questions de fin d’interview :
Une qualité ? Je suis très généreuse.
Un défaut ? Je suis très perfectionniste, c’est infernal !
Une couleur ? J’en ai deux le vert et le turquoise.
Un livre ? L’alchimiste de Paulo Cuelho, il faut vivre sa légende personnelle dans la vie et réaliser ses rêves !
Un péché mignon ? Un « peanut butter and jelly sandwich » c’est du pain avec du beurre de cacahuète et de la confiture (de goyave si possible), c’est très américain et j’adore ça !
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