La nouvelle série Netflix, avec Anya Taylor-Joy, met en scène une joueuse « borderline » au centre d’un jeu majoritairement masculin. Un drame solide et féministe qui réussit à glamouriser un jeu pas facile à porter à l’écran et qui passionnera même les profanes.
Les échecs, un sport dans lequel deux personnes, généralement des hommes, sont assises l’une en face de l’autre et se parlent ou bougent à peine, parfois pendant des heures, paraît peu adapté au cinéma.
« The Queen’s Gambit », une mini-série de sept épisodes dont la sortie a eu lieu le 23 octobre sur Netflix, une série à la fois intimiste et inhabituelle. Une vision glamour et déchirante des échecs, qui se déroule dans les années 50 et 60, et qui est centrée sur le personnage fictif de Beth Harmon, une enfant prodige qui découvre le jeu dans un orphelinat du Kentucky. Si la jeune fille peut paraître au premier abord plutôt calme, maussade et particulièrement sans intérêt, elle va changer du tout au tout en découvrant les échecs. Ses sens s’aiguisent, ses pensées s’éclaircissent et pour la première fois de sa vie elle se sent totalement en contrôle d’elle même. A l’âge de seize ans, elle participe au championnat de l’U.S. Open. Mais plus Beth passe de temps à se perfectionner sur le circuit professionnel et plus les enjeux prennent de l’ampleur, son isolement devient de plus en plus effrayant et l’envie de s’enfuir se fait de plus en plus pressante.
Malgré sa dépendance à l’alcool et aux tranquillisants, Beth, vêtue des élégants costumes d’époque signés Gabriele Binder, joue et s’entraîne de façon obsessionnelle, gravissant les échelons jusqu’à ce qu’elle affronte les meilleurs joueurs du monde.
» Cela se rapproche beaucoup de l’atmosphère authentique des tournois d’échecs « , a déclaré M. Kasparov, qui a regardé la série.
Le scénario est aussi extrêmement fidèle à sa source, un roman mince de 1983 écrit par Walter Tevis, un auteur qui a un flair pour les romans que Hollywood recherchait : “The Hustler,” “The Color of Money,” “The Man Who Fell to Earth.” Tevis, joueur respecté des clubs, pouvait surprendre même les non-joueurs par ses rythmes et son langage propre aux échecs.
Au début des années 1990, le scénariste Allan Scott (« Don’t Look Now ») a acquis les droits du roman et a écrit le scénario d’un film. Le réalisateur Michael Apted s’est montré intéressé, tout comme Bernardo Bertolucci. Molly Ringwald était pressentie comme actrice principale. En 2008, Heath Ledger, un passionné d’échecs, a accepté de réaliser le film, avec Ellen Page dans le rôle de Beth.
Puis Ledger est mort d’une overdose de médicaments avant le début de la production. Le projet s’est arrêté.
On doit cette mini série aux scénaristes Scott Frank le créateur de la série Godless et Allan Scott connu pour les scenarios de Ne Vous Retournez Pas et Les Sorcières. L’ensemble des sept épisodes ont été réalisé par Scott Frank.
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