Nyko PK16 : L’art du crayon !

Nyko PK16 a posé sa valise sous les cocotiers il y a déjà 8 ans. Lors d’un premier séjour il a un véritable coup de foudre pour Tahiti et l’art de vivre des polynésiens et décide de revenir profiter d’une vie dont il a souvent rêvé.

Depuis 8 ans il ne chôme pas, passionné par l’art du cinéma il réalise de nombreux  clips  et courts métrages ainsi qu’un documentaire de 56min sélectionné pour être présenté au FIFO 2015. Il participe à quelques concours cinématographiques et remporte 2 prix ; celui du Grand Prix Animation pour Tahiti Nui Ananahi et le prix du meilleur scénario au Vini film Festival. Depuis peu, Nyko se remet au dessin, il nous explique les raisons de ce choix et nous réserve bien d’autres surprises.

Nous l’avons rencontré…

Moving Tahiti :  Peux-tu te présenter ?
Nyko pk16 : Bonjour, je m’appelle Nicolas et je travaille sous le pseudo Nyko PK16 depuis mon arrivé à Tahiti en 2008.

MT : Quel bon vent t’a poussé jusque dans les îles du pacifique sud ?
NKPK : J’ai arrété l’école assez tôt, à 17 ans et j’ai rapidement fait des petits boulots en interim, qui ont pu me payer mon 1er vrai  voyage chez un ami qui habitait ici à Tahiti, j’ai passé 1 mois merveilleux et j’ai vraiment pris une claque. Je n’imaginais pas qu’un peuple puisse vivre comme ça, le sourire aux lèvres tout au long de la journée. Au-delà des paysages incroyables d’ici, ce sont  les polynésiens qui m’ont fait revenir vivre ici.

MT : Quel est ton parcours artistique ? As-tu fait une école d’art ?
NKPK : Je suis quasiment autodidacte à 100 %. J’ai voulu reprendre les études après mon séjour à Tahiti et j’ai été accepté dans une école d’art, mais au bout de 3 mois j’ai du abandonner pour raisons personnelles. Depuis, je me forme seul. Je pense qu’avec Internet, si on a vraiment envie d’apprendre, on peut tout apprendre, il faut juste savoir où chercher…
Mais c’est vrai que j’aurais beaucoup aimé faire une école d’art, pour apprendre plus rapidement peu-être…

MT : Qu’aimes-tu dans l’art ?
NKPK : L’art est  une représentation de la vie. Sans art, je pense que le monde ne pourrait pas exister. La portée de l’art dans le monde est beaucoup plus importante que la plupart des gens ne l’imagine. Car selon moi, « l’art » au sens large est partout. Nous sommes entourés d’art en permanence mais peu de gens y font vraiment attention.

MT : Quelles sont tes sources d’inspiration ? Et comment définirais-tu  ton style ?
NKPK : De façon générale mes sources d’inspirations sont des exemples de réussite, des gens aux parcours de départ proche du mien qui sont arrivés loin, qui sont devenus des gens importants qui ont changé le monde à leur façon. Ils avaient une vision des choses, la plupart des gens leurs ont dit que c’était utopiste, irréalisable et pourtant ils l’ont fait. Depuis que j’ai arrêté l’école, je garde ça en tête et j’espère que ça ne partira jamais.
Je m’inspire plus des parcours des gens que de leurs travaux.
Après, j’ai des préférences artistiques. Je suis resté très enfantin et je regarde encore beaucoup de dessins animés, niveau cinématographique, je reste très attaché aux films des années 80/90, les valeurs qu’on y véhiculait étaient top. Aujourd’hui, ça part dans tous les sens, mis à part quelques réalisateurs comme Christopher Nolan et Neill Blomkamp .
Par rapport à mon style, je ne sais pas trop, ce n’est pas vraiment à moi de le définir je pense…

MT : Comment passe-t-on du métier de réalisateur à celui d’illustrateur ?
NKPK : Depuis 2012, j’ai réalisé beaucoup beaucoup de petits films, de clips et j’ai aussi fait un documentaire de 56min et je commence vraiment à saturer. J’ai beaucoup bossé et je suis arrivé à un stade de saturation en vidéo. J’avais envie de faire quelque chose de plus « manuel » et c’est pourquoi je me suis remis au dessin et à la peinture.

MT : Quel plus vous apportent votre expérience du  cinéma dans votre approche créatrice sur le papier ?
NKPK : Même si je connais pas encore assez bien les Etats-unis, ils faut avouer que je me sens plus proche de la mentalité générale des américains que de la mentalité française. C’est-à-dire qu’en France, on est rapidement mis dans des cases. Un réalisateur fait des films, un illustrateur fait des dessins.
Personnellement, j’aime l’art, j’aime essayer de créer des choses et je me fiche un peu du support. Que ce soit en vidéo, sur une toile ou dans n’importe quel autre domaine, l’important pour moi c’est de faire quelque chose et d’essayer au maximum d’y apporter une touche personnelle.

MT : Quelles histoires racontent vos personnages ? A quel public s’adressent-elles ?
NKPK : Pour l’instant, mes dessins ne racontent pas grand choses !lol.
Je travaille sur 2 projets, un en peinture et un en vidéo. Ce qu’on peut voir pour l’instant sur mes comptes Instagram et Facebook sont justes des essaies, des tests, que je partage avec les internautes.

MT : Tu as une série en noir et blanc. Est-ce que ta technique, proche du Rotring, fait de toi un puriste ?
NKPK : Je ne pense pas être un puriste, je n’ai aucune base académique en dessin et je travaille à ma façon, au feeling.
En ce moment, je préfère travailler de façon très simple, une feuille, un crayon, et toucher le moins possible l’ordinateur.

MT : As-tu déjà utilisé la bombe ?
NKPK : Oui, j’utilise la bombe pour certains projets, pour faire les fonds notamment, mais pas dans les détails, je suis trop mauvais, et j’admire vraiment les graffeurs, un art à part entière.

MT : Cites-nous un artiste dont tu admires et respecte le travail.
NKPK : Walt Disney sans hésitation pour tout. La démarche, la réussite, l’envie de réaliser des trucs de dingues. Les risques fout qu’il a pris à chaque étapes importantes de sa vie. Tout le monde connaît les films Disney, mais peu de gens connaissent vraiment le parcours. Il a une histoire folle.
Tim Burton aussi, un parcours super intéressant, un vrai univers personnel et une réussite extraordinaire.
George Lucas, pour les mêmes raisons. On ne connait que la partie immergé de leurs réussites, mais leurs histoires méritent le respect.

MT : Dans quelle direction veux-tu faire évoluer ton style?
NKPK : Je fais de la vidéo, je fais du dessin, j’adore Walt Disney et Tim Burton donc… ?
Sinon, j’ai vraiment envie de me concentrer sur le fond des choses plus que sur la forme. J’ai envie de parler de chose qui me semble importante et faire passer de vrais messages.

MT : Selon toi, la société actuelle rime avec… ?
NKPK : La société actuelle ne me plait pas. Je ne reconnais en rien dans cette époque, j’ai l’impression de nager à contre-courant, et c’est super prétentieux de dire ça mais je pense que j’ai raison de le faire.

MT : Quels sont tes goûts en matière de livres, de films, de musique ?
NKPK : Mis à part Paolo Cohelo, je ne lis pas beaucoup, c’est une faute grave je sais, mais j’y travaille.
Mes films cultes évoluent avec le temps, certains disparaissent de la liste et d’autre arrivent.
Dernièrement j’ai vu « I Origins », un vrai chef d’œuvre, sinon les indémodable « Forrest Gump », « Le Roi Lion », « Will Hunting ». Dans un registre moins gaie, « Slumdog Millionnaire » et dernièrementn « Gone Girl ».
En film français, sans hésité « Le premier jour du reste de ta vie » et « Jappeloup ».

MT : Ta citation préférée ?
NKPK : Ce n’est peut-être pas ma citation préférée, mais c’est celle qui m’a vraiment marqué à la fin du film « JOBS » :

« Vive les dingues. Les déviants. Les rebelles. Les agitateurs. Ceux qui cherchent midi à quatorze heures. Ceux qui voient les choses autrement… Ceux-là changent les choses. Ils font avancer la race humaine. Et alors que certains pourraient les prendre pour fous, nous les prenons pour des génies ».

MT : Si tu étais un super héros, tu serais… ?
NKPK : Wolfverine, il a trop la classe.

MT : Un film de science-fiction ? un personnage de bande dessiné ?
NKPK : Film de science-fiction Star Wars bien sûr !

MT : Ton meilleur souvenir depuis le début de ton aventure artistique ?
NKPK : Sur le tournage de « l’Ordre et la Morale » de Mathieu Kassovitz, j’y étais que 3 jours et un soir, y’avait quasiment plus personnes, j’étais seul dans le décor et j’étais heureux. J’avais le sentiment d’être là où je devais être.
Et aussi un prix gagné ici lors d’un festival de court métrage. Une émotion personnelle très forte, je m’en souviendrai longtemps.

MT : Qu’est-ce qui te fait avancer dans la vie ?
NKPK : Ma chérie, pour sa façon d’envisager la vie, l’envie de toujours faire plus, toujours faire mieux. Je n’aurais jamais pensé rencontrer quelqu’un comme elle un jour. Le reste m’importe peu.

MT : Quelles questions aurais-tu aimé qu’on te pose ?
NKPK : « Es-tu fier de ton parcours jusqu’à présent ? »

MT : Qu’aimerais-tu que Dieu te dise ?
NKPK : Franchement, ta pas gâché une seule journée que je t’ai donné !

MT : Quel serait ton but ultime ?
NKPK : Je ne peux pas le dire, c’est super ambitieux.

MT : Que mets-tu dans ton sac en priorité ?
NKPK : Je suis pas très superficiel, tout dépend où je vais, si c’est sur une île, je prends un masque, un tuba, mon porte-monnaie et une serviette.

MT : Pour conclure, as-tu une exclue pour Moving Tahiti ?
NKPK : On peut pas faire mieux comme exclue je crois : Y’a une mini moi qui arrive en mai !


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