E’eva Tifaifai : Faites leur une place dans votre histoire

Nous avons toutes dans nos armoires, un tifaifai que nous gardons précieusement. Celui qui nous a été donné par notre mère, confectionné par notre grand-mère et qui orne le lit de notre chambre à coucher. Ce tifaifai évoque un tas de souvenirs d’enfance, des vacances entre cousins, des odeurs de gâteaux, des petits chagrins… Chaque fois que nous posons les yeux sur lui, il nous ramène des années en arrière et nous rappelle notre histoire.

Celle de notre grand-mère assise dans un coin du salon, lunette de vue et dé à coudre bien en place, penchée sur les étoffes qu’elle rassemble d’un geste lent et précis. Ces moments ou grand-mère semble s’évader, loin du tumulte de nos jeux d’enfants pour confectionner avec patience et habilité ses tifaifai aux couleurs tantôt pastels, tantôt plus vives.  Et puis vient le jour où elle les donne, religieusement, à chacune de ses filles, belles filles et petites filles. C’est ainsi que, traditionnellement, nos tifaifai traversent les générations d’une même famille.

Les modes de vie changent et nous ne pouvons pas toujours accorder du temps à la couture. Heureusement, il existe des « fées » qui réalisent des tifaifai de toute beauté. Nous avons rencontré l’une d’ elle : Marie Solignac. Marie confectionne les tifaifai E’eva Tifaifai.

Une gamme aux appliques originales et contemporaines, au style épuré et chic. Marie reprend l’esprît du tifaifai fait main et l’adapte à sa façon.

Nous vous laissons découvrir l’histoire de E’eva Tifaifai, en espérant que ces magnifiques créations entreront dans votre histoire.

Pouvez-vous vous présentez en quelques mots ?

J’ai toujours aimé bricoler, faire des choses de mes mains. Enfant, je lisais et relisais un magazine qui s’appelait «100 idées» et je me lançais dans de nouvelles expériences… avec plus ou moins de succès. J’ai appris à tricoter pendant mes vacances en Bretagne, ça occupait les jours de pluie… J’en ai fait des écharpes au point mousse ! J’aimais la douceur de la laine mohair, les couleurs… Après les écharpes, j’ai tricoté des pulls. Quand j’ai eu trop de pulls, alors, j’en ai fait pour ma famille ou mes amies… Plus tard, j’achetais de petits meubles chez Emaüs et je les bricolais. Et j’ai peu à peu appris la couture. Après mon bac, je me suis inscrite dans une école pour apprendre le dessin avec le projet d’intégrer une école de stylisme. Je me suis régalée à dessiner au fusain et à peindre mais j’ai côtoyé des gens si doués que je me suis rendue à l’évidence, mon coup de crayon était très médiocre ! Alors je me suis orienté vers des études d’histoire et histoire de l’art. Mais j’ai toujours continué à coudre et bricoler pour mon plaisir. Ce que j’aime, c’est travailler la matière brute et la transformer, laisser parler mon imagination.

Je suis arrivée en Polynésie il y a plus de 20 ans, un peu par hasard. Avec bonheur, j’ai oublié ma vie parisienne. Dès que j’ai pu économiser un peu d’argent, je me suis acheté un tifaifai juste bâti que j’ai cousu comme je pouvais. Au fil des points, j’ai fini par améliorer ma technique. Quel boulot ! Mais quel plaisir aussi quand il était enfin sur mon lit ! Et puis j’ai moi-même dessiné et cousu mes modèles, des tifaifai traditionnels, à la façon des mama. J’admire leur créativité, la finesse de leur travail et leur patience. Quand mes enfants étaient petits, je leur faisais des vêtements et des tifaifai bien sûr.

Comment vous est venu l’envie de faire des Tifaifai ?

Un jour, j’ai eu l’envie d’un nouveau style, avec un dessin plus épuré et des couleurs plus douces. J’ai réalisé un modèle avec un hibiscus, un unique hibiscus mais très grand. J’aime l’idée de jouer avec les disproportions. Les compliments de mes amies m’ont encouragée à créer de nouveaux modèles. De fil en aiguilles, ces tifaifai que je faisais à l’origine pour moi se sont vendus, aux amis d’abord, puis aux amis des amis. De nouvelles perspectives s’ouvraient…

Avec quelques amies qui font de la sculpture, de l’aquarelle, des bijoux ou même d’excellents gâteaux, nous avons organisé quelques expositions-ventes privées. Et puis un jour, on m’a proposé de participer à une exposition artisanale à l’hôpital dans le cadre de la journée du don d’organes. J’ai hésité, très intimidée, mais je me suis lancée. Et ça a marché. J’ai surtout été très touchée et motivée par les encouragements des visiteurs. Depuis, je participe chaque année au salon de Noël de l’hôpital.

Ainsi, un peu par hasard, ce qui était jusqu’alors un loisir s’est peu à peu transformé en une véritable activité. Mais coudre reste toujours un vrai plaisir.

Vous avez choisi un très joli nom… Quelle est son histoire ?

Lorsque j’ai pris une patente, je voulais un nom tahitien pour rappeler la tradition locale du tifaifai. Je voulais également un nom qui évoque la nuit. Dans le dictionnaire de l’Académie tahitienne, j’ai découvert le mot « E’eva » qui signifie « monter dans le ciel comme un astre ». J’ai aimé cette image qui fait rêver, ainsi que la sonorité très douce de ce nom.

Sans divulguer de secret, parlez-nous de vos sources d’inspirations, tant pour le choix des motifs que pour celui des coloris, ou des matières.

Mes sources d’inspiration sont partout. Un dessin, une photo, une feuille, une fleur peuvent me donner une idée qui amène elle-même une autre idée… J’aime les formes stylisées, créer des associations de couleurs inattendues. Depuis peu, mon ami Hervé m’aide. Il est très créatif et dessine bien mieux que moi. Il apporte de nouvelles idées, un nouveau style. J’aime ce partage.

J’essaie d’apporter le plus grand soin à ma couture, je suis exigeante aussi sur la qualité du tissu pour éviter les mauvaises surprises au lavage.

Est-il possible de passer une commande spéciale pour une naissance, un anniversaire, un mariage ?

Mon catalogue est accessible sur ma page facebook, ainsi que mes coordonnées. Il est possible de commander un tifaifai sur mesure selon les dimensions, les motifs et les coloris choisis. Les parures comprennent le tifaifai et 2 taies d’oreiller. Sont aussi réalisables des nappes, des coussins, des couettes, etc.

Quels sont vos projets pour 2017 ? 

Mes projets pour 2017, c’est tout d’abord la création d’une gamme de tifaifai pour bébés avec une petite touche de douceur et d’humour. C’est aussi participer à d’autres expositions artisanales. Et surtout coudre tous les tifaifai que j’ai en tête.


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