Marc Bouteau, un artiste accompli

Huahine est une île à la végétation luxuriante, aux  plages de sable blanc, entourées des petites criques à l’abri des regards, d’îlots coralliens déserts et d’un  lagon aux couleurs turquoises. Un véritable havre de paix où règnent le calme et la tranquillité. Rien de tel pour se ressourcer !

Huahine possède un paysage de beauté naturelle qui inspire les artistes : peintres, photographes, sculpteurs, poètes, écrivains… Les légendes planent sur cette île convoitée par Hiro, dieux des voleurs et adoptée par les artistes.

C’est sur cette île que l’artiste Marc Bouteau laisse libre court à son esprit créatif. On peut le croiser glissant sur une vague ou pourchassant les poissons sur l’océan, chacune de ses oeuvres raconte ses expériences de guerrier des mers. Un univers artistique empreint d’esthétisme et d’authenticité revendiquant une source d’inspiration plutôt simple : la nature, la matière, la mer…

Marc Bouteau nous raconte.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Marc Bouteau, 53 ans, et passionné par tout ce qui concerne la mer.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Après des études « sans diplôme » en métropole, je suis devenu employé communal a Papeete dans un premier temps, puis sur l’île de Huahine, avec un intermède dans un bureau d’études d’ingénierie.

Fin des années 90 je laisse tout tomber et me lance dans la pêche au large et fait construire un des premiers poti Marara 24 pieds diesel de Huahine.

Étant également bricoleur, je commence un peu de menuiserie, puis m’essaye à la marqueterie, à la reconstitution d’objets usuels polynésiens de la vie de tout les jours d’avant l’arrivée des européens, tels que herminettes, hameçons,leurres de pêche,écope, etc.

Ayant une maman assez connue dans le monde de l’artisanat, j’ai commencé à faire quelques bijoux en matières locales : bois,nacre,os,pierre, parfois de l’ivoire et du jade (plus rare).

J’ai fait quelques expositions et salons (bijouterie d’art…), et même gagné quelques prix.

Je me suis mis à la sculpture sur pierre un certain temps, et j’ai découvert les œuvres de Claude Morlot, puis de Mencarelli. Waouh !!! Dur, dur de faire aussi bien, sans tomber dans le plagia. Donc exit pour le moment la sculpture.

Puis un jour, lors du déménagement d’un salon, je vois un tableau assez « rustique » fait de galets et de sable, très quelconque, voir nul, et j’apprends que le gars a tout vendu, laissant ce tableau en dépôt pour payer son stand. WTF… Connaissant le prix du stand le gars avait fait son beurre avec ses tableaux.

J’étais certains de pouvoir faire mieux. J’ai donc commencé à me servir de tableaux comme présentoirs pour mes créations, puis à y mettre en valeur certains objets, des légendes polynésiennes, ou des scènes de la vie d’avant. Et depuis cela ne marche pas trop mal.

Quelle est la matière la plus facile à travailler ? Et celle que vous préférez ?

Actuellement je n’ai pas de matière de prédilection, en fait j’utilise un peu de tout (même les bouts de plastique beaché devant chez moi), mais il est vrai qu’il m’est très agréable de travailler l’ivoire,on peut faire sortir des détails d’une finesse incroyable. Hélas c’est rare d’en avoir.

J’aime également travailler la pierre (à part pour la poussière), la marge d’erreur est plus grande,et fonction du degré de finition recherché, on peut changer la couleur, le grain, faire ressortir ou supprimer certains détails. Mais il faut garder en mémoire que le choix de la pierre est primordial, et selon les endroits le faire avec beaucoup de précautions : certaines pierres peuvent avoir conserver leur « Mana », bon ou mauvais, ça a son importance.(j’en parle par expérience).

Quels sont les conseils que vous donneriez à une personne qui souhaiterait pratiquer votre art ?

Mis à part l’épisode sculpture sur pierre, qui pourrait être l’exception qui confirme la règle, il faut persévérer dans son domaine quel qu’il soit,ne pas abandonner, je reste persuadé que cela paye un jour ou l’autre. Et si l’on est copié, ne pas s’en offusquer (perte de temps et d’énergie), mais prendre le côté positif en se disant qu’on ne copie que ce qui est beau, ça permet de se remettre en question, d’évoluer, et d’avoir de l’avance sur les autres.

Quels sont vos projets pour 2016 ?

Pour la suite, pas de grands changements : art, surf, pêche… Dans l’ordre qui vous plaira, et surtout financer les études en France de mon dernier fils.

QUESTIONS DE FIN D’INTERVIEW :

Un pêché mignon ? Peut être le surf si c’est un péché.

Un défaut ? Un brin rancunier des fois

Une qualité ? Il faut demander aux autres.

Une citation ? Y’en a pas.


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