Du haut de son jeune âge, Patricia débute sa carrière sur les chapeaux de roue : elle remporte le premier prix au Tahiti Comedy Show, anime la première partie de Kev Adams et joue dans la série « Les Vilaines ».
Oui Patricia a un talent inné pour faire rire son entourage. Nous avons voulu en savoir plus sur la personne qui se cache derrière l’artiste et ce qui l’avait poussée à aller vers ce milieu. C’est après un passage à la radio comme chroniqueuse dans une émission jeune puis dans une chronique télé, que Patricia se lance dans l’humour, pour une raison aussi simple qu’évidente : l’envie.
L’envie de monter sur scène, d’avoir cet échange avec le public et la satisfaction de lui avoir fait passer un bon moment.
Peu de temps avec Patricia suffisent pour se rendre compte que c’est la sincérité et le respect du public qui dominent son œuvre, la qualité principale selon elle pour réussir et perdurer dans ce milieu.
Elle pense que l’artiste a toujours une responsabilité et une honnêteté à avoir envers le spectateur, il n’y a aucun autre moyen de s’inscrire dans la durée.
Voir Patricia, que ce soit à la télé ou sur scène, c’est aussi se laisser porter par sa vision unique de ce qui l’entoure pour mieux nous faire rire avec ce que nous connaissons tous au quotidien.
Une artiste authentique que l’on écoute parler avec son cœur : « Avant de rire des autres, savoir rire de soi-même aussi ».
Ce qui marque le plus est effectivement cette capacité à rire de soi-même pour mieux décortiquer l’envergure de nos relations et les appréhender avec une spontanéité et un humour tordant. Elle est drôle et émouvante…
Elle nous raconte.
Moving Tahiti : Peux-tu te présenter ?
Patricia. T : Iaorana, je m’appelle Patricia alias Trishka, j’ai 25 ans et j’aime à dire que je suis une “Africo-Kaina” !
M.T : Racontes nous ton parcours…
P.T : Mon frère Max est vraiment mon modèle et j’ai toujours voulu faire comme lui, il a fait de l’athlétisme à Central Sport, moi aussi puis à 14 ans je crois que je suis tombée amoureuse du monde du spectacle.
Mon frère était prof de danse dans une sorte d’école de Comédie (KIDS COMEDY STUDIO) créé par Marie-Eve Tefaatau et j’y ai découvert l’art du théatre, du chant, de la danse. Ensuite il (mon frère) a fait de la radio, toujours sous l’aile de celle que je considère comme ma “Maman de l’audiovisuel” Marie-Eve T. puis j’ai passé un casting moi aussi pour être chroniqueuse dans l’émission radio jeune qu’il animait, “T-O-TOP” diffuse à l’époque sur Polynésie 1ère.
J’ai poursuivi avec la boite de production “PACIFIC PRODUCTION” avec Marie-Eve dans une chronique télé (PSYKOT PAS) dans une émission jeune qui s’apellait “SACREE GENERATION”.
Ma rubrique consistait à interviewer avec mon équipe, des personnalités locales et les sortir de l’image publique qu’ils avaient pour en montrer un portrait décalé.
Pour faire court, j’ai couru toutes les propositions qui m’approchaient de mes rêves, toutes les radios, toutes les télés, tous les castings puis un jour ça a payé.
M.T : Est-ce qu’on nait humoriste ou est ce qu’on le devient ?
P.T : On le devient car cela nécessite énormément de travail mais on peut déjà avoir pour certain un “don” pour faire le clown ou une certaine “faciliter à”.
M.T : D’où te vient ce goût prononcé pour le spectacle ?
P.T : J’ai toujours aimer danser avec mon frère, dans son école de danse la “Street Dance Academy” et c’est aussi comme ça que j’ai découvert mes premières scènes, le trac, le public et la joie de faire le show. Et aussi peut-être parceque j’étais la rigolote de ma bande.
M.T : Quel est l’évènement marquant qui a permis de te faire connaitre du public ?
P.T : Un jour ma productrice qui suivait de loin mon parcours m’a proposé un rôle dans sa série “Les Vilaines” après que j’ai passé un casting.
Entre 2 tournages s’en est suivi ma participation au 1er concours d’humour à Tahiti, initié par Te Fare Tauhiti Nui – Maison de la Culture en co-organisation avec l’Union Polynésienne pour la Jeunesse, le TAHITI COMEDY SHOW et cette petite victoire qui m’a permis de me lancer dans cette nouvelle aventure que j’aime partager avec vous depuis peu.
M.T : Tu crois qu’on peut rire de tout quand on est humoriste ?
P.T : Oui a condition de maîtriser son sujet et de respecter son public.
M.T : L’humour a-t-il des limites et qui les fixe ?
P.T : Bien entendu l’humour à des limites, il y a des styles que je n’apprécie pas spécialement ou que je ne pratiquerais pas. Les limites sont fixées par nos valeurs personnelles et surtout par le public car notre métier est de faire rire et en aucun cas de manquer de respect ou de blesser car sans le public, nous ne sommes rien.
M.T : Le « one man show » : Est-ce une activité difficile ?
P.T : Je ne peux pas encore vous en parler car je n’en ai jamais fait mais pour en avoir vu, cela nécessité plus de travail qu’on ne le croit. Faire rire, c’est chercher des thèmes qui plaisent, les écrire, les recorriger, les apprendre par cœur, habiter personnages et textes, (comme au théâtre) et le travail d’un humoriste est réussi quand le public ri et ne voit pas tout le travail qu’il y a eu en amont.
M.T : Qui est le meilleur humoriste français… ?
P.T : Oh y’en a tellement de très bon dans les anciens et la nouvelle génération mais mon tout premier coup de coeur est pour Louis de Funès.
M.T : Et pour balancer un peu… Le moins drôle ?
P.T : Haha, on dira que je n’accroche pas trop certains humours qui vont trop loin à mon goût mais je n’ai pas de noms, seulement quelques sketchs qui ne m’ont pas séduit.
M.T : Tu joues dans « Les Vilaines »… Que tires-tu de cette expérience ?
P.T : Beaucoup d’apprentissage, des textes, des directives, une ambiance professionnelle mais aussi bon enfant, l’envers du décor entre ce que l’on voit à la télé et comment cela se passe vraiment, ma productrice Marie-Eve T. nous coachait professionnellement et humainement et cela m’a fait beaucoup grandir aussi.
M.T : Tu as aussi fait la première partie de Kev Adams, comment te sentais-tu avant d’entrer sur scène ?
P.T : J’étais super stressée car j’avais la pression de satisfaire le public local et toutes les personnes qui croyaient en moi. Un massage par ma tante 1 heure avant et un gros câlin à Kev Adams 2 minutes avant de monter sur scène m’ont permis de relâcher la pression.
M.T : Crois-tu que l’environnement culturel polynésien favorise l’épanouissement de l’humoriste ?
P.T : Je ne pense pas qu’il lui fasse du tort mais qu’il lui reste encore à trouver sa place car tout est matière à écrire en Polynésie et certains personnages et atmosphères locales, prêtent à rire.
M.T : Le public polynésien sait-il apprécier l’humour ? Est-il suffisamment démonstratif ?
P.T : Oui, j’ai appris avec le temps à discerner les silences d’intérêts car il vit la chose et attendre la fin d’une prestation pour le voir réagir pleinement. Mais on entend toujours un encouragement du fin fond du public.
M.T : Que penses-tu de l’humour polynésien ?
P.T : Petite je riais déjà devant Matez même si je ne comprenais pas tout, l’humour Polynésien existe, il est présent partout dans les pubs depuis toujours et refait surface de plus en plus. Moi, j’aime mêler le français et le tahitien car il y a des mots qui impactent plus en tahitien et qui ont une meilleure résonance pour faire des blagues.
M.T : Quelles sont tes sources d’inspiration ?
P.T : Tout ! La vie au quotidien et ces situations drôles ! Mais aussi certains humoristes qui me permettent de comprendre comment mettre en scène mes idées pour un sketch.
M.T : Tes futurs projets ?
P.T : Vous les connaîtrez le moment venu en attendant, je m’organise pour qu’ils se concrétisent ! Patience, ça avance, lentement mais sûrement comme on dit.
Question de fin d’interview :
M.T : Que mets-tu dans ton sac en priorité tous les jours ?
P.T : Mon téléphone, mes clés et mon parfum.
M.T : Si tu devais te réincarner, que choisirais-tu ?
P.T : J’hésite entre une belle panthère, un oiseau pour voir le monde d’en haut ou tout simplement me réincarner en “mec” tiens pour changer !
M.T : Ton look de tous les jours ?
P.T : Comme beaucoup de filles, je m’habille selon mon humeur et le temps qu’il fait pourvu que je me sente bien dedans.
M.T : La question que nous avons oublié ?
P.T : “Cap ou pas cap ?”
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