Comme beaucoup d’autres, le surf est un sport à risques… Jeremy Flores en est la preuve avec ce qui s’est passé en juin dernier, en Indonésie. Le surfeur avait lourdement chuté sur un spot, à l’est de l’Indonésie. Il a alors perdu connaissance dans l’eau pendant plus d’une heure et a dû attendre l’arrivée des secours pendant 24 heures.
Après deux dernières saisons sombres, c’est une 9e saison sur le WCT qui s’annonce positive pour le surfeur originaire de la Réunion, aujourd’hui classé 12e mondial.
De retour sur le circuit après 2 mois d’absence, c’est en forme que nous le retrouvons.
Moving Tahiti : Ia ora na Jeremy ! Merci d’avoir accepté de te confier à Moving Tahiti. Nous te savons à Tahiti depuis quelques jours pour la Billabong pro. Tout se passe bien ?
Jeremy Flores : Oui je suis à Tahiti depuis une dizaine de jours. Tout se passe bien, j’ai commencé la compétition et là on attend qu’elle reprenne pour le 3e tour.
Les vagues n’étaient pas géniales au début mais là depuis quelques jours elles sont sympathiques ! Et apparemment la houle arriverait lundi et mardi donc j’espère que ça sera bon !
Parles-nous de ton parcours… Depuis quel âge exactement pratiques-tu le surf ? Quel en a été le déclencheur, comment t’es-tu lancé dans ce sport ?
Alors j’ai commencé le surf à la Réunion sur la plage Boucan Canot vers 3 – 4 ans. Mon père était déjà surfeur, j’ai grandi à la plage au bord de l’eau.
Et voilà ensuite à l’âge de 6 – 7 ans, on est parti s’installer à Madagascar, le pays d’origine de ma mère. Et c’est vraiment là où j’ai pu bien progresser et surfer des vagues magnifiques, avec personne à l’eau.
Racontes-nous ta toute première compétition…
Je me rappelle plus trop de ma première compétition, on était à la Réunion et c’était le Challenge Bruno Giraud. C’est une compétition à Boucan Canot, sur la plage où je suis né. Je me rappelle, j’avais fait toutes les divisions en surf, en bodyboard… Et c’est là que j’ai gagné ma première coupe !
Aujourd’hui, comment décrirais-tu ce sport en 3 mots ? Que t’apporte t-il ?
Alors le surf, comment je décrirai ce sport… C’est un sport déjà qui se passe dans un milieu naturel, qui est l’océan. Le surf est bon pour tout, bon pour la santé, le bien-être.
J’ai grandi sur une plage à surfer des vagues avec n’importe quelle planche ; des bodyboards, longboards, des planches de surf, même des bouts de bois… Et donc voilà pour moi le surf c’est toute ma vie, avant même d’être surfeur pro. J’ai même appris à surfer avant de savoir nager !
Je ne passais pas une journée sans être à l’eau donc le surf est devenu bien plus qu’un sport, c’est une manière de vivre, c’est aussi tout un état d’esprit.
C’est également un sport où on est très proche de l’environnement, alors on tient à bien protéger nos plages, l’océan.
Suis-tu un entrainement particulier entre chaque compétition ? Quel est ton programme ?
Oui alors je fais des entrainements particuliers, je me suis mis pas mal au yoga ces derniers temps. Sinon je suis des entrainements, des programmes, des circuits…
J’ai beaucoup travaillé avec des entraîneurs avant, sauf que ça fait tellement longtemps que je suis dans le milieu, j’essaye de comprendre mieux mon corps, et donc de travailler plus intelligemment, par rapport à mon surf.
Au début, je n’ai peut être pas su travailler de la meilleure manière, donc là voilà j’essaye de travailler tout en souplesse en gardant quand même de l’explosivité, et des entrainements de cardio.
Est-ce facile de combiner vie privée/familiale et la pratique d’un sport de haut niveau ?
En fait, c’est vrai que je suis arrivé à un moment où j’ai eu une lassitude à ce niveau là. C’est à dire que j’étais tellement à fond dans la compétition, à tellement vouloir bien faire, que je suis devenu comme une machine, comme un robot, à aller d’une compétition à une autre, à m’entrainer… Et c’est vrai que je passais plus beaucoup de temps avec ma famille, avec mes amis proches…
Donc il y a quelques années, ça a commencé à me manquer, cet esprit familial, passer du temps avec ma famille… Et c’est ce que j’ai fais, je me suis encore plus rapproché de ma famille. Il faut savoir faire la balance, la part des choses. Car je pense que pour réussir, il faut avoir un bon état d’esprit, c’est à dire s’entourer et passer de bons moments avec ses proches.
Ton plus beau souvenir en tant que surfeur ?
Alors là, il y en a plusieurs… Mais je pense qu’avoir gagné le Pipe Master a été assez spécial pour moi. C’est une épreuve légendaire et avoir mon nom inscrit aux côtés de tous ces surfeurs légendaires qui ont eux aussi gagné cette étape, c’est un super souvenir !
Sinon, il y a aussi la compétition à Tahiti, lorsque j’ai eu un 20/20 dans des vagues magnifiques, à Teahupoo contre Michel Bourez, on a fait tous les deux une série pratiquement parfaite, et ça c’était un moment exceptionnel !
Enfin, quels conseils pourrais-tu donner à nos jeunes surfeurs polynésiens qui rêveraient de faire partie du tour ?
A mon avis, la première chose est qu’il faut aimer voyager. C’est dur de partir d’un endroit comme Tahiti, qui est un paradis. Partir loin de ses proches et en même temps essayer de faire des vagues parfaites… En fait il faut s’habituer à voyager dans des endroits qui sont pas forcément mieux, voir même moins biens que chez soi.
Il faut être à l’aise, il ne faut pas avoir peur de passer du temps à l’étranger et de surfer des vagues moins belles que celles d’ici, en Polynésie. Ça c’est la base, et pour moi qui venais d’une île comme la Réunion, c’était dur de partir. Mais je pense que si on veut réussir mondialement, c’est une étape obligatoire.
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