Kim Akrich capte de manière infiniment voluptueuse les femmes dans leurs caractères, leurs sensualités, leurs forces et leurs faiblesses. On découvre chez cette photographe force et fraîcheur, une détermination nuancée de candeur, en surtout beaucoup de sincérité et de talent. Des photos pleines de respect envers les modèles.
On pourrait croire que c’est facile : « une jolie fille nu sur la photo et on va dire que la photo est belle »… Détrompez-vous, c’est un registre d’autant plus difficile, car il faut vraiment intégrer un travail particulier : pose, lumière et ombres, composition… Et mettre en confiance le modèle.
Loin de la vulgarité et proche du photographe, ces magnifiques photos combleront tous les amateurs de cet art souvent mal perçu. Une véritable bouffée d’air frais pour ce thème particulier et souvent tabu.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Femme (la question m’est posée trop souvent sur les réseaux sociaux). 27 ans. D’origine tahitienne et juive tunisienne. J’ai passé mes 11 premières années à Paris, puis 7 ans à Tahiti, puis retour à Paris pendant 10 ans.
Beaucoup de voyages, de rencontres et de verres de vin.
Comment es-tu devenue photographe ?
Au fil des aventures. J’ai fait du théâtre de longues années à Paris, et j’ai commencé la photographie, en parallèle, en autodidacte.
En tant que comédienne, j’ai passé mon temps à « attendre ». Un metteur en scène, un producteur, un directeur de casting… Et puis inconsciemment, je me suis consacrée à la photo, et je suis devenue ce que j’attendais quand j’étais comédienne. Avec la photo, je suis devenue tout ça : productrice, metteur en scène, directrice de casting. Et ça m’a apporté énormément de force, de création et de conviction professionnellement et personnellement.
J’assimile ce changement de direction à une véritable découverte de qui je voulais être et de ce que je voulais faire.
Depuis combien de temps fais-tu de la photographie ?
Pas assez longtemps.
Quelles sont tes références, les photographes qui t’ont inspirée ?
Je dirais Helmut Newton pour la provocation éternelle de ses nus. Peter Lindbergh pour la beauté de ses portraits. Diane Arbus pour son travail incroyables sur l’étrange et le difforme. Joel Peter Witkin pour la folie. Je m’inspire aussi beaucoup de la musique, ça fait partie intégrante de moi et de mes envies. Électronique ou classique, j’ai des goûts bipolaires.
La femme est ton sujet principal, qu’est-ce qui motive cette préférence ?
Hum. Disons que pour moi, la photographie, c’est comme l’amour, c’est mieux avec les femmes !
Non sérieusement, j’aime la sensualité et malheureusement on vit dans une société qui n’accorde pas beaucoup de liberté aux hommes dans ce domaine. Un jour j’y travaillerai…
Comment choisis-tu tes modèles ?
Ce sont souvent des rencontres. Ou sur facebook, aussi. Je suis une grande voyeuse, alors j’aime regarder et contacter des filles au hasard. J’aime quand elles sont sûres d’elles. Et naturelles. Je suis d’ailleurs pour l’éradication du silicone. Mais c’est un autre sujet…
Quelle place tient la mise en scène, le modèle et le lieu dans tes photos ? Comment procèdes-tu ?
J’ai toujours mille idées, mille sujets, mille filles que j’aimerais photographier… Tout dépend de l’envie du moment, de mon modèle, du lieu choisi, c’est souvent très spontané.
« Charlotte, ils prévoient une très grosse pluie demain, on va faire des photos dans l’eau ? » Et puis après on crée ensemble, même si le plus souvent je suis assez directrice. J’ai des idées exactes de ce que je veux créer comme images.
Quelles émotions essaies tu de faire passer ?
Je dirais un mélange de force et de vulnérabilité, d’érotisme et de provocation.
Quelle place tient le matériel dans tes photographies ? Que possèdes tu ?
Je shoote avec un Canon 5D que j’adore, mais le côté technique reste secondaire pour moi. Pas de lumières artificielles, non plus. Et je suis anti-photoshop. J’aime les vergetures, je me fous de la cellulite, des plis du ventre…
Pourquoi le noir et blanc ?
Je trouve que ça épure l’image. On se focalise plus sur le sujet quand il n’y a pas de couleurs. Et ça apporte un côté dramatique que j’aime bien parfois.
Comment choisis tu les lieux ? Quels lieux que tu as utilisés t’ont laissé les plus fortes impressions ?
Au hasard de mes errances. J’aime les lieux qui racontent quelque chose, les endroits exposés au vent, aux vagues. Sauvages et nus. Un peu comme j’aime mes modèles ! Je me souviens avoir adoré shooter dans la grotte de Mara’a, une ambiance très mystérieuse et dark. Et puis après je ne peux pas oublier les lieux interdits, d’où je me suis fait chasser…
Quels lieux te font rêver ? Si dans l’absolu tu pouvais y shooter…
Ah un jour je ferai le tour du monde, avec plein de modèles.
Questions de fin d’interview :
Si tu pouvais te réincarner, que choisirais-tu ?
Un chat à poils longs.
Quel est l’objet que tu mets dans ton sac tous les jours ?
À peu près une dizaine de rouge à lèvres différents.
Quelle est la question que nous avons oublié de te poser ?
On aurait pu parler de retouche photo… Mais ça tombe bien, je suis contre !
Et enfin, quels conseils pourrais tu donner à une fille qui voudrait réussir ses photos ?
Une fille ou un garçon… D’oser, de travailler et de s’enivrer surtout !
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