Au fil de son inspiration, Djamila arrive à créer des personnages selon sa propre impression de vie et une histoire qu’elle attribue à chacun d’eux. Ses œuvres, empreintes d’émotion, de sensibilité et de force représentent des personnages d’origine ethnique différente. Djamila nous fait voyager de l’Afrique à la Chine en passant par le Tibet. Leur visage évoque tantôt la fatigue d’une vie de dur labeur, la détermination face à l’exode, tantôt la sagesse et la douceur. Le corps élancé d’une femme africaine, son élégance et sa grâce, un visage au port altier laissent chaque fois transparaître une forte personnalité.
C’est un regard ou des regards sur la vie qui nous sont proposés avec toutes les émotions déclinées. C’est le regard d’une artiste sensible et pétillante de vie.
Moving Tahiti : Peux tu te présenter en quelques mots ?
Djamilla Merzoug : Je vis en Polynésie depuis 30 ans, c’est un pays que j’adore pour sa lumière et ses habitants.
M.T : A quel moment et par quelles motivations as-tu été conduite à la sculpture ?
D.M : J’ai commencé la sculpture en 97, je ne savais rien faire, Marie France Cuesta qui animait l’atelier, m’a dit « tant mieux, ça commence bien »
M.T : Quel matériau utilises- tu et dans quelle « catégorie » (contemporaine) positionnes- tu ton art ?
D.M : Quel Matériau ? Je me suis essayé un peu à la pierre, mais j’aime tout particulièrement le bronze, cependant en Polynésie on ne trouve pas d’endroit pour couler facilement ses pièces. Je travaille le modelage sur terre, ensuite les patines donnent l’illusion du métal. Si je devais me situer dans une catégorie, je d’irais que j’aime le portait, l’expression des visages.
M.T : Es-tu autodidacte ou as-tu suivi une formation ?
D.M : J’ai appris en atelier quelques techniques, cependant rien d’académique, une liberté totale d’aller vers ce que l’on ressent. C’est exactement ce que je cherchais.
M.T : Dans ta vie as-tu croisé des personnes qui ont influencé ta créativité et ta manière d’être?
D.M : Je pense que l’on est influencé dans sa créativité par les rencontres que l’on fait et tout ce que l’on traverse tout au long de la vie.
M.T : Quels sont les maîtres desquels tu as pu t’inspirer ou qui ont su conforter ton goût pour la sculpture ?
D.M : Je n’ai pas de maître…Dans l’histoire de la sculpture de l’art primaire à l’art moderne tout peut être intéressant à condition que cela provoque quelque chose en soit.
M.T : Peux-tu expliquer quel est le moment que tu préfères lorsque tu concrétises une idée de sculpture ou de peinture?
D.M : Le moment préféré, c’est quand tu ne cherches plus, le bon geste, le bon tracé est là. Comme pour la photographie, c’est l’instant magique.
M.T : Saurais-tu expliquer à quel moment te vient l’inspiration ?
D.M : L’inspiration, c’est un livre, un voyage, la musique, des visages dont les regards laisse une empreinte.
M.T : quel message voudrais-tu faire passer au travers de tes sculptures ?
D.M : Je n’ai pas de message particulier, il faut laisser faire pour que cela sorte de l’intérieur, et si cela provoque une émotion chez l’ autre, c’est un cadeau partagé.
M.T : Enfin, quels sont aujourd’hui tes projets et tes attentes concernant ton art ?
D.M : Aujourd’hui, j’ai envie de découvrir la calligraphie chinoise, la technique du Raku japonais, la peinture. L’aventure artistique est sans fin.
Question de fin d’interview :
M.T : Que mets tu dans ton sac en priorité chaque jour ?
D.M : Dans mon sac en priorité, mon téléphone, et de la menthe poivrée.
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