Crevettes locales ou importées : savez-vous vraiment ce que vous mangez ?

La crevette fait partie des mets de choix dans notre archipel. Mais derrière cette délicatesse se cachent des conditions d’élevage très variables selon les origines. En Polynésie, les crevettes élevées localement bénéficient d’un cadre presque « bio », tandis que dans certains pays importateurs comme le Vietnam, des pratiques intensives suscitent l’inquiétude. Comparons objectivement.

1. Les pratiques d’élevage au Vietnam

Au Vietnam, l’aquaculture de crevettes est massive et orientée vers l’export. Mais certaines études pointent plusieurs risques :

Une enquête ciblant 360 fermes de crevettes vietnamiennes a révélé que 24 % des fermes déclaraient utiliser des antibiotiques pour traitement ou prévention.

Des antibiotiques de classes diverses ont été identifiés dans des élevages intensifs, avec un usage parfois hors cadre réglementaire.

Un rapport du Boston Consulting Group (2019) évoque « l’injection de substances pour augmenter le poids des crevettes » dans certains bassins, une pratique illégale mais difficile à tracer.

Le modèle vietnamien repose souvent sur l’exportation et la re‑réexportation, ce qui complexifie la traçabilité et augmente le risque d’usage non contrôlé de produits chimiques.

Le recours aux antibiotiques ou autres agents chimiques peut engendrer des résidus dans la chair ou l’eau, poser un risque pour la santé publique et fragiliser la confiance à l’exportation.

Bref, même si toutes les fermes vietnamiennes ne sont pas concernées, ces éléments montrent qu’un prix très bas peut cacher des compromis sur la qualité, la traçabilité et l’environnement.

2. L’élevage local en Polynésie : une autre approche

À l’inverse, notre production de crevettes en Polynésie s’inscrit dans une démarche artisanale, contrôlée et respectueuse :

• Les crevettes sont élevées en eau de mer, sans recours systématique à des antibiotiques massifs, ni à des conservateurs destinés à « gonfler » artificiellement le volume ou la durée de vie.

• Chaque bassin de production est géré avec attention : environnement, alimentation, croissance sont suivis rigoureusement, ce qui permet d’offrir un produit frais, sain, et valorisant.

• En choisissant local, on soutient une filière d’exception, respectueuse de l’archipel, sans qu’on ait à importer à grand prix un produit à bas coût et à long transport.

3. Qualité, santé et prix : que faut‑il retenir ?

Qualité : Une crevette locale qui grandit dans de bonnes conditions, sans conservateurs ni traitements extrêmes, offre une meilleure saveur, un produit plus sain et une empreinte environnementale réduite.

Santé : Moins de traitements chimiques, meilleure traçabilité, et souvent un protocole d’élevage plus exigeant = moins de risque de résidus ou de contamination.

Prix : Oui, ce produit coûtera plus cher. Mais ce prix traduit davantage que la crevette elle‑même : c’est la qualité, le savoir‑faire, l’absence d’artifice, et la durabilité. Le consommateur doit comprendre que « exceptionnel » a un coût.

Une fierté locale : En Polynésie, choisir la crevette locale, c’est faire un geste pour l’économie, pour l’environnement, et pour sa propre santé. C’est valoriser une production qui pourrait être parmi les plus « bio » du monde marin.

4. Ce que vous pouvez faire avant d’acheter

  • Demandez l’origine : Quelle ferme ? Quel traitement ?
  • Vérifiez la taille, le calibre, les couleurs naturelles.
  • Méfiez‑vous des prix très bas : cela peut être un signe de compromis.
  • Privilégiez les filières locales, certifiées, transparentes.
  • Pensez à la saison de récolte, à la fraîcheur, à la chaîne logistique.

🎗️ En conclusion

Lorsque vous mettez une assiette de crevettes sur votre table, au‑delà du goût, c’est un choix de valeurs, de santé et de responsabilité. En comparant l’élevage vietnamien, souvent intensif et chimique, à celui, local et raisonné, de Polynésie, vous avez les cartes en main pour décider. Oui, la différence de prix se voit et se ressent : c’est celle de la qualité, du respect et de l’authenticité. Et surtout, c’est une fierté pour notre Fenua.


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