Frank Brouillet, écrire avec la lumière

Prendre des photos est une activité plus que centenaire. Amateurs, artistes, les photographes qui comme Frank Brouillet font de leur parcours des images qu’ils exposent, ont cette même vocation : marquer leur passage et partager leur sensibilité.

Frank approche la photographie avec beaucoup de réflexion et l’effervescence d’un vrai passionné.

Voyager, c’est aussi s’ouvrir – s’ouvrir à l’inconnu, à des cultures différentes, à des nouvelles aventures… Frank veut partager les sensations visuelles qu’il a expérimentées au cours de ses voyages et de ses rencontres.

Moving Tahiti : Peux tu te présenter ?
Frank Brouillet : Je suis né sur l’équateur, au Gabon en Afrique. J’ ai découvert la photographie assez tôt, vers l’âge de 12 ans indirectement grâce à mon père qui faisait pas mal de photos.

M.T : Es-tu un autodidacte, comment as-tu réussi à apprendre les ficelles de ce métier ?
F.B : Des amis de mes parents, les frères Danton, des jumeaux. Ils m’ont appris les rudiments ils travaillaient pour de prestigieux magazine  à l’époque, je les voyais souvent.

M.T : Quelles sont tes références, les photographes qui t’ont inspirés ?
F.B : J’étais fasciné, toujours d’ailleurs, par le travail de Jean loup Sieff, que j’ai pu rencontrer plusieurs fois certains matins au café Flore. Son sens de l’humour et surtout son sens de l’esthétisme était pour moi l’exemple à suivre…

Les années 70 furent assez riches en créateurs, en photographes de guerres, de mode ou des poètes comme Boubat, Kundelka, Albert Watson. J’avoue avoir bien aimé David Hamilton et un autre David mais Bailey ! C’était une façon de s’exprimer nouvelle et forte… Helmut Newton, Guy Bourdin… Je devais avoir 13 ans et ce monde me fascinait totalement. Les images de la guerre du Vietnam, de Soweto par cette photographe Française Marie-Laure de Decker… Le talent le courage et l’amour de l’autre en fait ! Je trouvais ces gens admirables. Des témoins intègres idéalistes et beaux, presque tous photographes. De nouveaux artistes souvent atypiques.

J’ai pu travailler avec Peter Knapp et Gilles Bensimon photographe de « Elle » pendant une année. L’époque des tops modèles. ; Peter Lindbergh… De nos jours il y a des types incroyables ; Salgado, James Natchway, Mac Curry et beaucoup  beaucoup d’autres.

Mais la vraie passion est mon rapport à la Polynésie… Je n’ai pu faire de photo ailleurs que là pendant 15 ans car il y a là une beauté directe, pure sans concession… Une lumière terriblement franche et forte. J’y ai fait plusieurs grosses campagnes de pub.

M.T : Quelle place prend la mise en scène et comment procèdes-tu ?
FB : Je ne fais pas trop de mise en scène et laisse les choses se mettre en place un peu d’elles-mêmes selon la lumière surtout. Les choses se doivent d’être harmonieuses fluides… Je ne suis que le témoin mais sais reconnaitre le bon moment.

 M.T : Quelle place tient le matériel dans tes photographies ? Que possèdes-tu ?
F.B : Je n’ai pas de relation particulière au matériel photo… Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec plein de trucs… Mais ça peut aider hahaha !!!!

Ca va de l’iPhone à l’Hasselblad… Le matos doit aider le regard et non le tuer… Hugh !

M.T : Tes sources de satisfaction dans ton travail de photographe ? Les émotions que tu essayes de faire passer ?
F.B : Faire une belle image me réjouit vraiment, un plaisir indéfinissable… Encore plus quand il est apprécié et compris… C’est ma façon de communiquer de montrer un côté de ce que je suis car c’est aussi mon regard qui s’est construit au fil de la vie des expériences des choix et des gouts.

Disons écrire avec la lumière et surtout être lu et vu !

La motivation et l’énergie sont primordiales à mon avis… Autre que l’argent que cela pourrait en rapporter… Je pourrais développer plus mais ce serais long.

Je sais que les gens aiment mes images et ça c’est plutôt bien… Peut être que je fais de la photo pour être un peu plus aimé, un peu plus compris, pour partager une vision de la vie positive… Pour montrer  ce que d’autres ne peuvent pas voir ou ne savent pas voir.

Et il y a le partage… Difficile d’avoir du retour en photo… Il faut donc faire sans rien attendre.

M.T : Comment choisis-tu les lieux ? Quels lieux que tu as utilisés t’ont laissé les plus fortes impressions ?
F.B : Je ne choisis pas mes lieux sauf en cas de commande… Ce qui se présente est souvent surprenant là où on est… Ici et maintenant… L’instant présent souvent un régal.

M.T : Quels lieux te font rêver ? Si dans l’absolu tu pouvais y shooter…
F.B : J’aimerais aller en Éthiopie faire des portraits… Je trouve ces gens très beau en général mais la beauté devrait être partout…j’aimerais aller en Irlande la lumière est d’une douceur parait-il… Et peut être qu’aujourd’hui je me sens celte !!!

M.T : Dans quelle direction souhaites tu évoluer en terme de photographie ?
F.B : J’aimerais continuer à progresser dans cette quête, cette découverte sans fin qu’est la vie… Faire de grands beaux tirages qui décrocheraient la mâchoire des passants !!!! Paf !

M.T : Enfin, quels conseils pourrais-tu donner à quelqu’un  qui voudrait réussir ses photos ?
F.B : Pour réussir ses photos je pense qu’il faut aimer ses sujets, se concentrer sans se poser de questions… Avoir une belle lumière… Et se faire plaisir… Se laisser porter par le moment être dans l’instant avec le plus de conscience possible.

Questions de fin d’interview :

M.T : As-tu une quête dans la vie ?
F.B : Je n’ai pas trop de quête sinon de rendre heureux les gens que j’aime en fait… Que d’être heureux sans trop d’artifice… De pouvoir aimer en paix.

M.T : Ton passe-temps favori ?
F.B : J’aime naviguer à la voile la nuit sous le vent d’une iles qui m’apporterait tous ses parfums… J’aime jouer de ma guitare le soir pendant des heures.

M.T : Ton look de tous les jours ?
F.B : J’aime bien m’habiller de matière simple comme du coton, jean, chemise ou t-shirt… Gros pull irlandais quand il fait froid… Timberland ou Converse…

M.T : Quel est l’objet que tu mets dans ton sac tous les jours ?
F.B : Dans mon sac à dos ?  Un cahier, des stylos, des lunettes et un fujix 20… Et un pull des fois que le ma’aramu se lève brutalement ha!

M.T : Quelle est la question que nous oublions de te poser ?
F.B : La question que vous avez oubliée ?  Pourquoi suis-je photographe ???? Hahaha… A bientôt…

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