Hererany Pearl Shell, la promesse d’une allure sans pareille

Diplômé de l’école de joaillerie du Lycée Professionnel de Outumaoro et imprégné par sa culture, le créateur Heremoana BUCHIN ressent rapidement le besoin de liberté et d’expression  et décide de lancer sa marque de bijoux : Hererany Pearl Shell.

Ses créations sont issues de sources d’inspirations multiples et d’une maîtrise des matériaux parfaite.

Gravées dans la nacre, elles se démarquent dans l’univers des bijoux par leur originalité et sont empreints d’une dimension affective supplémentaire.

Au-delà des matières nobles, ses bijoux sont précieux par les inscriptions qu’ils portent. Le graphisme ainsi que la délicatesse de chaque pièce symbolisent  le contraste entre la tradition et une image contemporaine sans cesse renouvelée.

Hererany Pearl Shell présente des  collections de bijoux tout en géométrie, à la fois poétiques et lumineuses,  pleines de créativité et de tendresse.

Hererany Pearl Shell, c’est aussi l’histoire d’un couple passionné par l’art manuel, une histoire que nous raconte Rameny.

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Bonjour à toutes, je souhaiterai vous présenter mon mari, artisan nacrier BUCHIN Heremoana créateur graveur de Hererany Pearl Shell.
Il a 33 ans, père de deux adorables petites tornades et est artisan nacrier depuis 2008.

Qu’est ce qui t’a amené à la création de bijoux ?

Heremoana est issu d’une famille où la culture polynésienne est très présente.
Né dans un monde artistique, il a grandi entouré de la danse polynésienne, tout jeune déjà  il était bercé par les instruments de percussions  traditionnels et  a côtoyé le monde de l’artisanat très jeune via ses parents, ses oncles et ses tantes.
Il a d’ailleurs  très vite choisi un cursus professionnel allant dans le monde de la création, de l’inspiration.

Il a fait des études de joaillerie au Lycée Professionnel de Outumaoro, ou il a obtenu son diplôme. Il voulait déjà à l’époque créér une mode, un style de bijoux.
Cependant avant de commencer par les métaux précieux, il a préférer travailler les matières première de chez nous, la nacre, l’os, le bois…
Il aime dessiner, il dessine depuis l’adolescence, il a même fait quelque exposition de ses tableaux à la galerie Au chevalet, il a juste changé de support.

En tant que créateur, à quels types de challenges as-tu  dû faire face lors de tes débuts ?

La plus grosse difficulté pour lui a été de pouvoir présenter des bijoux qui puissent avoir leur place sur le marché de l’artisanat local. Il savait que s’il voulait être reconnu et apprécié, il fallait qu’il face quelque chose de différent des autres, de ce qu’il y avait déjà sur le marché. Hors cela pouvait plaire ou au contraire être perçut comme totalement inapproprié.

De suite il a mis en avant la finesse de sa gravure, ses formes sortie tout droit de son  imagination, sur les couleurs de la nacre mais aussi sur la signification des bijoux.
A présent le plus gros challenges est de pouvoir répondre à la demande.

C’est toi qui crée et réalise seul les bijoux ?

Effectivement, Heremoana pense, dessine et grave ses propres bijoux.
Il les façonne avec beaucoup de soin, de finesse afin que le rendu soi parfait, au début sa clientèle pensait même que c’était du travail fait au laser… Mais à force de le voir travailler ils ont très vite compris que c’est du travail manuel, de la gravure manuelle personnalisée et non industrielle.
Il a choisit de se concentrer sur les bijoux et non sur les accessoires ou autres.

Chacune de ses pièces possède du « Mana » car il y met tout son cœur et toute son âme. C’est un peu comme ci chacun de ses bijoux avait un peu de Heremoana en eux.

Quelles matières premières travailles-tu ?

Il travail essentiellement la nacre, c’est une matière noble plus riche encore que les perles comme il aime si bien le dire… Elle possède des nuances de couleurs, des épaisseurs différentes…

Quelles sont celles qui sont les plus difficiles à travailler ?

Il lui arrive de travailler la moule géante, le bénitier, l’os, le bois, la pierre, l’abalone… Chacune d’elle se travaille de manière différente, pour lui elles ont toutes des particularités bien spécifiques et de ce fait, elles sont toutes assez difficile à travailler.

En quoi un bijou en nacre est-il différent des autres bijoux ?

La nacre possède une épaisseur, possède des nuances de couleurs, elle est modulable, on peut en faire ce qu’on veut. C’est un travail manuel et de ce fait le rendu est toujours différent. Chaque nacre à sa particularité…

Utilises-tu des techniques particulières ou as-tu développé la tienne ?

A force de travailler la nacre, il a développé de nouvelles techniques, c’est en travaillant la matière au quotidien qu’il a appris à la travailler de mieux en mieux et a donc développé sa propre technique.…

Tu renouvèles tes collections régulièrement. Qu’est ce qui t’inspire pour trouver toutes ces nouvelles idées ?

Il s’inspire beaucoup de notre quotidien, de ce que nous vivons, il s’inspire de ce qui se fait dans le monde via internet.
Il s’inspire de la culture, de la nature, de la musique…

Quelles sont les émotions que te procurent l’acte de création ?

Cela lui procure de la joie, de la fierté, une certaine satisfaction, il se soucie toujours de savoir ce que le client en pensera, est ce qu’il aimera ?… Il réalise des bijoux qui plaisent avec lesquelles les personnes se sentent bien et sont heureux de les avoir, et c’est le plus important pour lui.

Lorsqu’il a une idée, un croquis en tête, il a besoin de le réaliser au point de se rend malade s’il ne le fait pas.

A qui aimerais-tu dessiner un bijou personnalisé ?

Personne en particulier et tout le monde à la fois… Il aimerait bien que tout le monde ici comme ailleurs  est au moins un bijou de chez Hererany Pearl Shell.

Comment imagines-tu la femme qui porte des bijoux Hererany Pearl Shell ?

Il l’imagine belle aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, avec beaucoup de prestance,  une femme heureuse de vivre…

Quels sont les facteurs essentiels pour réussir ?

Etre créatif, aimer son métier, en faire une passion, être courageux car c’est un métier très difficile.
Il avoue tout de même que sa petite famille lui apporte la force et l’énergie dont il a besoin pour avancer et être créatif.

Partages-tu ta passion pour l’artisanat avec d’autres créateurs ?

Il ne sait pas trop, il pense qu’ils ont tous une manière particulière de concevoir se métier de créateur. Pour lui c’est plus qu’un simple métier c’est vraiment une passion, un rêve qu’il réalise chaque jour. « Nous sommes tous plus ou moins solitaire mais nous partageons tous les même angoisses, les même soucis »

Il aime sa culture, il aime son métier et je crois que c’est ce qui fait la différence parfois, car il ne créé pas juste pour vendre il créé pour faire évoluer l’artisanat, il aime ce mélange entre l’aspect traditionnel et moderne.
Nous partageons énormément ensemble mais avec les autres artisans pas tant que cela.

De quelle façon commercialises-tu tes collections ?

Nous participons à des expositions régulièrement tout au long de l’année :

  • Bijouterie D’art (février)
  • Le Salon de la Femme (mars)
  • Made In Fenua (avril)
  • Artisanat d’Art (mai)
  • Heiva i Rima (juin – juillet)
  • O Feminin (05 novembre)
  • Artisanat d’Art (décembre)

Mais nous les sélectionnons tout de même de manière à pouvoir présenter des nouveautés. Nous avons également notre page Facebook Hererany Pearl Shell.

Il sera présent au stand N°7 Hererany Pearl Shell, au salon Made in Fenua du 28 avril au 1er mai 2016, Place To’ata (tél. 87 29 86 29).

Quelles sont les difficultés que tu rencontres pour développer ton activité ?

Mise à part le temps, la seule difficulté qu’il rencontre aujourd’hui, est le monde de la copie et de la male façon.
Il est déçu de voir à quel point les personnes, pire encore, des locaux, des enfants du pays  n’ont aucun scrupule à copier les autres.

Nous avons eut un grand souci il y a quelque mois, des reproductions typiques « copié collé » de ses créations. Certaines faites ici en Polynésie par un polynésien et d’autres faites aux Philippines, toujours à l’initiative de ce même polynésien.

Le souci est qu’en faisant cela ce polynésien touche et détruit non seulement un foyer, une réputation que Heremoana a mis des années à bâtir, mais il attaque et détruit à petit feu notre culture, nos valeurs, l’avenir de nos enfants, de notre Fenua.

C’est fatiguant moralement car Heremoana puise son énergie et cela souvent au détriment de sa famille afin de pourvoir faire preuve de créativité… Je suis  plus effondrée que lui lorsque nous nous retrouvons face à des copies de ses créations, car je le vois travailler tous les jours, il n’a pas le droit d’être malade, ni même d’être blesser, il ne peut plus faire de sport extrême de peur de se blesser et de ne plus pouvoir travailler… Il ne vit presque que pour travailler, rare sont les moments de détente car dès l’instant ou tu te poses, la vie elle continue, de nouvelles choses se créent et pour être toujours dans la course, il faut se surpasser.

La copie est un grand fléau ici en Polynésie, plus qu’ailleurs, il dit cela car nous sommes une petite île, qu’il y a de la place pour tout le monde et qu’il faut juste se donner les moyens d’y arriver.

Le respect est primordial dans notre activité afin justement de pouvoir perdurer dans le temps.

Quels sont tes projets futurs ?

Pour le moment, il préfère privilégier le moment présent car c’est le présent qui lui donnera le futur. Pour lui le présent est plus important que le futur…
Etre visible dans le monde entier, faire mon propre défilé aussi bien pour les bijoux que pour ma propre collection de Vêtement, j’ai toujours voulu me lancer dans le monde du stylisme…

Questions de fin d’interview :

Que mets tu dans ton sac chaque jour ? Rien, je n’ai pas de sac !

Une qualité ? Homme au grand coeur.

Un défaut ? Désordonné.

Un pêché mignon ? Les sucreries.

Une citation ? «Tout arrive à point à qui sait attendre ».


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