Moving Tahiti est allé à la rencontre de l’artiste peintre Tania Wursig, pour qu’elle nous parle de son travail et qu’elle nous explique son envie de peindre encore et toujours plus.
Nous avons annoncé son vernissage et présenté Bohemian Island Palace dans un article précédent. Elle expose au Méridien depuis le 07 Juillet et y anime des ateliers de peinture jusqu’au mois de Septembre. Vous pouvez prendre des renseignements en contactant Tania sur sa page Facebook.
Issue d’une longue lignée d’artiste Tania nous raconte son parcours, ses projets à venir ainsi que les raisons de son attachement à la Polynésie et à sa culture.
Moving Tahiti : Pourriez vous nous raconter votre enfance et nous dire ce qui vous a influencé dans votre choix de devenir artiste ?
Tania Wursig : Et bien ma mère était elle même artiste. Elle était sculpteur et créait dans les espaces artistiques publics. Lorsque j’étais enfant, mes passes temps favoris étaient le dessin et la peinture… Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été attirée par l’art et la peinture.
Qui vous a encouragé depuis le début ?
Ma famille, en particulier ma mère et ma grand-mère. On peut dire que j’appartiens à une longue lignée de créatrices matriarcales.
Avez-vous toujours aspiré à la carrière d’artiste, ou à l’inverse, avez-vous déjà rêvé de suivre un autre chemin ?
J’ai toujours su que je ferais quelque chose de créatif. Mais ce chemin devait aussi me permettre de voyager librement et d’acquérir de nouvelles expériences.
Que pensez-vous de l’industrie artistique d’aujourd’hui ?
C’est une question difficile… Il y a différents niveaux et facettes dans l’industrie de l’art…! J’ai tendance à être un peu solitaire et n’ai jamais été conforme aux normes. Je n’appartiens pas à la masse “in” que la scène artistique de Sydney exige. Selon moi, l’art devrait être une forme d’expression réelle et non réduite à ce que l’industrie de l’ ”art” dicte.
Qu’est ce que le courant “vert” vous suggère ? Êtes-vous touchée par les problèmes de l’environnement ?
Oui, je suis concernée par les problèmes qui touchent à l’environnement. Je fais un effort particulier pour ne pas produire trop de déchets et ne pas consumer outre mesure. C’est ce que je cherche à atteindre avec ma série de textile, “Bohemian Island Palace”. J’imprime sur des cotons ou chanvre 100% bio organique avec des encres constituées d’éléments respectant l’environnement. Je ne produits pas de swing tags ni d’emballages et la fabrication de mes cousins se fait à partir de bouteilles en plastique recyclées.
Où vous-voyez vous dans cinq ans ? (Vous nous avez dit que vous viviez au jour le jour… C’est une philosophie de vie très tahitienne !).
Mmmmm, je vis principalement au présent ou alors dans le future proche. En ce moment, je planifie ma vie autour des peintures de ma prochaine exposition, qu’elle se passe à Tahiti ou à Sydney. Je planifie toutefois d’organiser pour l’année prochaine une exposition à Hawaii ou aux Etats-Unis après mon séjour à Tahiti.
Travaillez-vous sur un projet dont vous souhaiteriez nous parler ?
Je travaille en vue de ma prochaine exposition à la Galerie Winkler. Intitule “Blood and Ink” (Le sang et l’encre). J’ai été inspirée lors de mon dernier séjour à Tahiti en 2014. J’avais rencontré plusieurs personnes qui, selon moi, possèdent le “mana” qui impreigne les Polynésiens, au sens traditionnel. Ils savent également comment maintenir certaines traditions et cultures vivantes aujourd’hui.
Avec qui ou pour qui avez-vous toujours rêvé de travailler ? Que feriez-vous pour y parvenir ?
C’est une question difficile pour moi parce que je n’éprouve pas d’envie particulière de travailler « avec » d’autres artistes. Je pourrai répondre que j’aspire à travailler avec ou être inspirée par la culture dans ses formes les plus belles et variées.
Lorsque vous débutiez votre carrière, que planifiez-vous pour atteindre votre but ?
En fait, ma carrière en est plus qu’à son commencement. Je peints et expose depuis plus de 25 ans… Mes buts sont d’atteindre un public international plus large; ce qui me permettrait de voyager plus avec mon travail.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre travail ? Que changeriez-vous si vous en aviez la possibilité ?
Je crois profondément au dicton selon lequel “tu récoltes ce que tu as semé”… Cela s’applique à beaucoup d’industries. Je pense avoir, grâce à mon travail, construit une belle carrière qui me convient, combinant mon amour pour la peinture, les voyages et la culture. La seule chose que je changerait serait d’être capable de me cloner pour pouvoir faire plus de choses que j’aime et créer plus.
Lors de vos débuts, à qui auriez vous souhaité demander conseil ?
C’est une question délicate… Je crois en la foi et la destinée. Toute chose arrive pour une bonne raison et au bon moment. En particulier pour un artiste, chaque journée est unique. Ma carrière semble évoluer de manière naturelle…je n ai pas vraiment planifié d’en être là, donc il m’est difficile de penser à un conseil que j’aurais voulu avoir : « Qu’auriez-vous aimé demander ? ou Quelle serait votre réponse aujourd’hui? »
Quel conseil donneriez-vous aux personnes qui souhaiteraient comme vous s’accomplir pleinement en tant qu’artiste ?
Suivez votre inspiration et croyez en vous-même… J’ai passé bien trop de temps à douter de moi.
Combien d’année vous-êtes vous battue pour arriver où vous êtes aujourd’hui ? Quelle était votre vie à cette époque ?
Je ne décrirais pas vraiment mon chemin comme une bataille. Ce fut une évolution inespérée dont je suis très reconnaissant. Oui je suis passé par des moments difficiles, mais il y a longtemps j’ai pris la décision de ne pas mesurer mon succès par l’acquisition de biens matériels. Je le mesure davantage aux nombreuses et merveilleuses expériences que j’ai eu la chance de vivre, en particulier mes séjours au Méridien Tahiti.
Quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fière ?
Je ne crois pas pouvoir répondre à cette question.
Comment et quand êtes-vous tombée amoureuse de Tahiti ?
Ma relation avec Tahiti a commencé en 2010 après que Rob Thompson, directeur de Tahiti Tourisme en Australie a vu mon travail lors d’une exposition à Sydney. Il a noté un parfum polynésien bien distinct dans mes peintures, qui étaient inspirés de mes récents voyages dans la région du Pacifique. Après quelques entretiens, Rob m’a informé du concept proposé aux artistes par le Méridien, et je m’y suis bien sur tout de suite intéressé.
L’année suivante, en 2011, mon histoire d’amour avec Tahiti commença réellement.
J’ai été tellement enthousiasmé par la générosité et l’opportunité incroyable que m’offrait le Meridien. Ceci, ajouté à la beauté incroyable de ce paradis et à la culture si riche et intacte dont les tahitiens sont si fiers, Tahiti m’a totalement pénétré.
Vous organisez des ateliers de peinture ici à Tahiti, pouvez-vous nous parler de ce qui vous incite à partager votre passion.
Ma passion pour le peuple tahitien et leur merveilleuse culture est ce qui m’a motivée à participer aux ateliers de peinture “Express yourself Tahiti”. Je souhaite partager avec les autres ce que je trouve être une grande source d’inspiration de travail. Les tahitiens possèdent une beauté et une sensualité pure et naturelle, une générosité d’esprit divine, une loyauté très forte envers la famille, et un profonde spiritualité ou « mana » que je respecte profondément. A chaque visite, mon admiration et mon amour pour Tahiti, son peuple, sa culture et son mode de vie grandit et il est tout à fait naturel que j’ai envie de partager ceci avec mes étudiants et autres personnes intéressées. Je souhaitais également trouver un moyen de remercier le Meridien qui continue de m’offrir cette incroyable opportunité de passer plus de temps à Tahiti, qui est réellement devenue aujourd’hui mon second foyer.
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