Les tâches ménagères : La répartition est-elle égale ?

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Les tâches ménagères sont bien souvent la cause de contrariétés, voir de disputes conjugales : qui fait quoi ?

Depuis le temps que ce sujet rythme la vie des couples par des querelles futiles qui finissent en véritables règlements de compte, on pourrait croire que les habitudes évolueraient vers une répartition équilibrée. Il se trouve que, dans la société,  la situation des femmes change mais que son rôle au sein de la famille reste le même depuis des décennies : les tâches ménagères lui sont irrémédiablement attribuées.

Dans les esprits, l’idée d’un partage des tâches ménagères équitable dans le couple semble évidente et même acquise. Dans la réalité, ce n’est pas du tout le cas.
Premier constat fait par les chercheurs en analysant quatre grandes enquêtes réalisées entre 1974 et 2010 : les progrès en matière de parité restent, hélas, plutôt limités.

L’un des plus grands défis de l’humanité reste entier, incrusté au fond des plats de vaisselles sales, lessivé par un programme de lavage en mode éco lancé après 22h30…
Si les femmes passent désormais moins de temps à s’occuper des tâches domestiques, cela ne veut pas forcément dire que les hommes ont davantage mis la main à la pâte.

Si l’écart entre hommes et femmes s’est réduit, c’est parce que les femmes en font moins à la maison qu’avant. Même si on constate dans le même temps que dans un quart des couples, l’homme accomplit davantage de tâches domestiques qu’auparavant.

Les tâches ménagères sont un sujet dont les couples préfèrent ne pas trop parler, car il s’agit de petites choses médiocres. Mais cet ordinaire est souvent source d’agacements, de petites colères, liés à un décalage entre l’idéal que nous avons en tête et la réalité. Un idéal, peut-être pas d’un partage totalement équitable, mais au moins d’un investissement sérieux du partenaire masculin. Ce qui est encore souvent loin d’être le cas.

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L’histoire du couple est celle d’une longue dégradation de ce partage. Aujourd’hui, au tout début du couple, ça se passe plutôt bien. Passer un coup de balai dans un petit logement peut presque devenir un jeu. L’homme va souvent essayer de le faire, mais généralement avec un certain style, arrondi dans les coins par exemple, ou sans aller sous les meubles. Très vite, sa compagne va le remarquer et se dire que ce n’est pas fait comme cela devrait l’être. C’est le principe de ce qui va se passer par la suite. Tout est basé sur les agacements. Elle va reprendre le balai en main et le passer complètement. Petit à petit, une inégalité dans le partage va se réinstaller, surtout quand le bébé va arriver. Avec le temps, la femme va finir par gérer toute la maison, et ressentir de la colère et de l’incompréhension par rapport à cette situation.

Si la femme veut vraiment avancer dans le sens du partage, elle va devoir accepter que les choses puissent être faites autrement. Ou alors elle fait les choses à sa manière et accepte par conséquent une certaine inégalité. L’important, c’est qu’elle soit en accord avec elle-même. Dans toutes les sociétés, les femmes ont toujours été liées à l’univers du linge, de la maison et de la famille. C’est une mémoire historique qui les incite à agir malgré elles.

Les femmes ont la famille dans la tête. Ce sont elles qui pensent à tous les petits détails, aux enchaînements d’emploi du temps… C’est une charge et une fatigue considérables, dont nous n’avons pas conscience. Nous avons vraiment l’illusion que nous sommes en train d’avancer à marche forcée vers le partage des tâches, que ça se passe très bien dans les nouvelles générations, et qu’il suffit de le décider dans un couple. En réalité, ce partage reste une grande question. Il est d’ailleurs à l’origine du fameux plafond de verre : les femmes ne peuvent pas être disponibles pour tout, à la fois pour la famille et le travail.

Si les hommes rechignent encore à faire la vaisselle ou consacrer une après-midi au repassage de leurs chemises, ils sont en revanche plus enclins à s’occuper de leurs bambins depuis une dizaine d’années. En moyenne, les pères de 2015 consacrent cinquante minutes de plus par semaine à leurs enfants. Mais là encore, ces derniers préfèrent s’investir dans des activités plus « valorisantes » telles que les jeux, la conversation ou l’apprentissage.

« Les pères s’investissent plus sur les loisirs, les activités sportives ou culturelles à partager avec leurs enfants. Les hommes sont plus sur des temps choisis, moins répétitifs et contraignants »

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Certains sont des héros modernes

Ce sont des hommes qui ont appris dans leur enfance, souvent avec leur mère, à cuisiner, repasser ou encore faire le ménage. Ces héros modernes, dont tout le monde parle, notamment lors des dîners entre amis, sont des exemples très importants, positifs, à suivre. Mais ils ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt. Ils ne traduisent pas la réalité et créent l’illusion : on ne va entendre parler que d’eux car souvent, les couples où le partage est inégalitaire – soit 90% des couples – ne vont pas avoir envie de parler de leur situation, honteux de ne pas être modernes. Ces héros font donc un petit peu de mal malgré tout et créent une mauvaise conscience généralisée.

D’autres jeunes hommes, des « mecs », vont déclarer dès le début du couple que ce n’est pas à eux de faire la cuisine par exemple. Il y a une montée de cette idée-là aujourd’hui, qui oppose les univers féminin et masculin dès le début. Le cœur de la démocratie est l’égalité entre les individus. Or le cœur de la différence entre les hommes et femmes se joue dans le couple. Dans une suite de milliers de micro-décisions, de coups de balai, de torchon, d’éponge…

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