L’Agence des pêches japonaises a annoncé jeudi 3 avril qu’elle renonçait à sa prochaine campagne de pêche dans l’Antarctique, pour la première fois depuis vingt-sept ans, conformément à l’ordre donné par la Cour internationale de justice (CIJ).
« Nous avons décidé d’annuler notre campagne de recherche sur les baleines dans l’Antarctique pour l’année budgétaire qui a débuté en avril, à cause de la récente décision de justice », a expliqué un responsable de l’agence, précisant que le Japon allait néanmoins continuer de chasser des baleines ailleurs, notamment dans l’océan Pacifique nord.
Lire l’interview avec Patrick Ramage, du Fonds international pour la protection des animaux : Chasse à la baleine : « Une décision historique, avec des répercussions mondiales »
HARCÈLEMENT ET MORATOIRE NON RESPECTÉ
Estimant que Tokyo détournait un moratoire de 1986 n’autorisant la chasse à la baleine qu’à des fins scientifiques, l’Australie avait demandé à la CIJ d’ordonner au Japon l’arrêt de son programme de recherche Jarpa II. Le Japon, pour qui la chasse à la baleine est une tradition ancestrale, soutenait que ses activités sont scientifiques, mais ne cache pas que la chair des baleines chassées termine sur les étals nippons.
Selon l’Australie, le Japon a chassé plus de dix mille baleines entre 1987 et 2009, principalement des petits rorquals, ou baleines de Minke. Les militants de l’association Sea Shepherd — qui harcèlent les baleiniers japonais dans l’Antarctique pour les empêcher de chasser, une pratique pouvant mener à des affrontements musclés — suivent de très près les débats devant la CIJ.
En avril 2013, le Japon avait indiqué que le nombre de baleines chassées dans l’Antarctique lors de la campagne 2012-2013 était au plus bas en raison du harcèlement permanent des écologistes. De plus, les Japonais semblent perdre goût à la viande de baleine. Selon l’Institut nippon de recherche sur les cétacés, une structure semi-publique qui supervise les missions de pêche, 908,8 sur les 1 211 tonnes de chair issues de la campagne du pays l’an dernier n’ont ainsi pas trouvé preneurs, soit presque 75 % des stocks.
Source : Le Monde
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