Anapa Perez est un jeune tahitien étudiant au Canada. Depuis quelques années, il s’est lancé dans le jiu jitsu, un sport de plus en plus pratiqué en Polynésie comme dans le reste du monde.
Aujourd’hui ceinture bleue, Anapa nous explique comment il réussi à combiner études et sport de haut niveau. Le jiut jitsu est devenu une réelle addiction, le jeune tahitien ne peut plus s’en passer. Plus qu’un sport, le jiu jitsu est devenu un vrai mode de vie qu’il réussi de tenir grâce au soutien de ses proches.
1. Ia ora na Anapa, merci d’avoir accepté de te confier à Moving Tahiti. Peux-tu te présenter ?
Ia ora na, je m’appel Anapa Perez, j’ai 22 ans. Ca fait maintenant 5 ans que je suis au Canada, j’ai d’abord intégré une première école technique où j’ai effectué un programme de maintenance industrielle (3 ans), que j’ai eu la chance de réussir. Après l’obtention de ce premier diplôme, j’ai intégré une nouvelle école, où j’effectue un programme de génie mécanique (4 ans, actuellement en deuxième année).
2. Depuis quand pratiques-tu le jiu jitsu ?
J’ai commencé à pratiquer le jiu jitsu quelques mois après être arrivé au Canada, dès la première année. Ça a était le « coup de foudre ». Je pratique ce sport depuis 4 ans environ.
3. Quel en a été le déclencheur, comment t’es-tu lancé dans le jiu jitsu ?
En arrivant au Canada, je me suis inscrit dans une salle de sport qui offrait beaucoup de sports divers : boxe, muay thai, jiu jitsu et autres. J’ai d’abord essayé le muay thai quelques mois, mais ça ne me plaisait pas vraiment. De plus, à chaque entrainement je voyais le cours de jiu jitsu qui se déroulait à côté. Un sport dont je n’avais jamais entendu parler… C’est donc par curiosité que je me suis inscrit à un premier cours, puis un autre et maintenant je ne peux plus m’arrêter !
4. Comment fais-tu pour combiner les études et la pratique d’un sport de haut niveau ?
C’est réellement le point le plus délicat. Mon école étant relativement difficile, ça me demande énormément de travail personnel et parfois trop… Du coup, pour décompresser et me vider la tête, je vais au jiu jitsu dès que possible, parfois en privilégiant le jiu jitsu. Mais au fils des années j’ai réussi à trouver un juste milieu qui me permet de m’entrainer et d’étudier, même si cela n’est pas toujours facile. Et si je le pouvais, je ferais que ça.
5. Comment se déroule les entrainements, il y en a tous les jours ? Quel est ton programme ?
La salle dans laquelle je suis (REVOLUTION TEAM) offre beaucoup de plages horaires possibles (tous les jours matin, midi, soir). Étant donné qu’à chaque session de cours mon horaire varie, mon programme d’entrainement change souvent. Par exemple la session dernière, ayant eu quelques cours de soir, je m’entrainais le matin à 6h. Cette session ci, je m’entraine uniquement le soir en général 4 fois par semaine et si je peux, 5 fois.
Pour parler un peu plus du déroulement des entrainements, ils ressemblent à ceux de Tahiti. C’est-à-dire une durée de 1h30, avec : 15min d’échauffements, 45min de partie technique (le prof montre des techniques à faire) et enfin, 30min de sparing (combat avec application des techniques apprises).
6. Comment décrirais-tu ce sport en 3 mots ? Que t’apporte t-il ?
Même en un mot ! INCROYABLE. C’est un sport vraiment hors du commun, il me permet non seulement d’être en bonne condition physique, mais il permet aussi de créer des liens avec toute l’équipe, elle devient comme une seconde famille. Ce sport est vraiment unique en son genre, il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre pour devenir meilleur en jiu jitsu, mais aussi devenir une meilleure personne. A travers ce sport, on apprend pas seulement à s’entrainer pour sa propre personne, tout le monde s’entraide, tout le monde évolue en même temps. Et c’est vraiment ça la beauté du jiu jitsu ; le respect de chaque membre de l’équipe. Tous les pratiquants vous le diront, le jiu jitsu ce n’est pas seulement un sport, c’est une façon de vivre avant tout.
7. Racontes-nous ton premier combat…
Mon premier combat de jiu jitsu remonte à 2011 (école BTT Brazilian Top Team), ça faisait déjà quelques mois que je m’étais installé. Je m’inscris à une classe, je rejoins les ceintures blanches avec qui j’effectue les différentes techniques montrées, tout ce passe bien. Vient le temps des combats, étant ceinture blanche je suis normalement le dernier à choisir un partenaire mais un ceinture mauve me choisit avant ça. Le combat ou plutôt le « carnage » commence, je pense que j’ai du taper (soumission) au moins 7 fois. Après 6min en mode survie, c’était le temps d’un autre combat… Je suis simplement parti m’assoir pour regarder le reste des combats tellement j’étais épuisé. C’était une très bonne expérience qui m’a donnée encore plus le goût de ce sport.
8. Nous avons appris via les réseaux sociaux que tu as remporté une compétition il y a quelques jours à peine, peux-tu nous en dire plus ?
En effet, le samedi 17 janvier avait lieu une compétition à Montréal, la SAU (Submission Arts United), que j’ai déjà eu l’occasion de faire plusieurs fois.
Cette fois-ci, ça s’est très bien passé pour moi, j’ai combattu dans la catégorie de poids 181 lbs à 195 lbs (82kg à 88kg). Généralement, nous sommes à peu près 6 et cette fois-ci, nous étions 12. Je connaissais les compétiteurs, tous très bons et évidemment, ils étaient venus avec la rage de gagner !
Ainsi, j’ai eu 4 combats au total, ils se sont tous très bien déroulés. J’ai également eu la chance de pouvoir placer ma technique favorite : le « Kimura ».
A savoir, un combat dure 6 min : mon 1er combat a duré 3min, le 2e : 30sec, le 3e : 5min et la finale : 3min.
9. Reviens-tu régulièrement en vacances à Tahiti ? Si oui, pratiques-tu également ce sport ici, fais-tu partie d’une team ?
Depuis que je suis arrivé au Canada, j’essaye de rentrer une fois par an, mais maintenant à cause de ma nouvelle école, où je n’ai malheureusement quasiment pas de vacances, je ne peux plus me permettre de rentrer, du moins pendant quelque années. En général, quand je rentre à Tahiti je m’entraine à Tahitian Top Team (TTT), autant que je peux.
10. Selon toi, quels sont les grands points positifs de la pratique de jiu jitsu ?
– Apprendre à se défendre au sol (évidemment)
– Apprendre le respect que ça soit envers le dojo ou les partenaires
– Devenir quelqu’un de meilleur
– Créer une sorte de 2e famille
11. Y-a-t-il d’autres compétitions à venir ?
Oui plein ! Depuis l’année dernière, je participe à une compétition tous les mois, ça coute de l’argent mais le niveau augmente vraiment plus vite. Pour le mois de février normalement, pas de compétition de prévue. Mais au mois de mars, je pense participer à la Quebec Open, une compétition relativement importante et ensuite, la Five Grappling qui se déroulera à Toronto (à 6h de Montréal).
12. Aurais-tu quelques conseils à donner aux tahitiens qui souhaitent se lancer dans ce sport ?
Je pense qu’un seul cours suffit pour tomber amoureux de ce sport. Donc mon conseil serait d’essayer ne serait-ce juste un cours, tout le reste se fera tout seul.
13. Un dernier message ?
Le jiu jitsu prend beaucoup d’ampleur depuis quelques années et notamment à Tahiti où le niveau est vraiment excellent ! Je vois de plus en plus de personnes s’y mettre et de plus en plus de clubs s’ouvrir. Je trouve ça génial !
J’espère qu’un jour Tahiti sera reconnu comme un des meilleurs endroits pour le jiu jitsu et qu’on pourra montrer de quoi les tahitiens sont capables, car nous avons le talent et la mentalité qui viennent avec. Pour finir, le jiu jitsu, c’est tout un mode de vie qui vient avec, ça demande du temps, beaucoup de travail acharné et donc moins de temps à la maison. C’est pourquoi j’aimerais remercier ma copine Mareva LEBOUCHER qui me soutient dans ce sport et à toutes mes compétitions.
14. Enfin, peux-tu donner ton palmarès :
J’ai eu la chance de participer à de nombreuses compétitions. Cependant, elles ne sont pas toutes aussi importantes les unes que les autres. Ces victoires représentent mon cheminement de la ceinture blanche à la ceinture bleue. Enfin, j’ai commencé les toutes premières compétitions après un an d’entrainement.
Ceinture blanche :
– Montréal Grappling : 1er
– Submission Art United (SAU) : 1er
Ceinture bleue :
– Abu Dhabi Trials : 3e
– SAU : 1er et en open 2e
– Montréal Open IBJJF : 1er
– Montréal Grappling : 3e et en open 1er
– SAU : 1er
– Cobra jiu jitsu : 1er
– NAGA World Championship : 1er
– SAU (NO GI, sans kimono) : 3e
– Competition Tahiti : 2e
– Ottawa Open : 3e et 2e en open
– Montréal Open IBJJF : 2e
– SAU : 1er
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