Lauro Nicolini a montré sa fascination pour la musique dès l’adolescence. Il a commencé avec du matériel de fortune puis il a perfectionné sa technique en se plongeant dans le DJing et la production musicale dès qu’il en a eu l’occasion. Il a découvert que ses genres préférés étaient la Techno et la House, ce qui l’a conduit à ses premières prestations sur la scène des bars et clubs très fréquentés par la jeunesse polynésienne. Lauro décide ensuite de partir faire ses armes à Paris, LE berceau de la musique électronique. Il a la chance de faire les bonnes rencontres et de jouer dans des clubs parisiens renommés, ce qui lui permet de s’améliorer, de découvrir les sons actuels et de créer sa propre identité musicale.
Une identité effectivement, bien marquée par la culture polynésienne, puisque dès son plus jeune âge Lauro a été initié à l’art de la danse de feu. Un art dans le quelle il excelle et a été qualifié à plusieurs reprises de meilleur danseur de feu lors des différents concours qui ont eu lieu à Tahiti.
Aujourd’hui, Lauro fait partie du collectif Sauvage Tahiti, il a répondu avec aisance à nos questions et selon lui, sa musique électronique doit s’apparenter aux sonorités des instruments et des chants traditionnelles polynésiens. Son souhait principal est de faire résonner les sons du « pahu » et du « fakete » sur les « dance floors » des grandes capitales Européenne.
Il nous raconte ses projets futurs avec une conviction qui fait chaud au cœur !
Hello Lauro, Peux tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Lauro Nicolini, j’ai 20 ans, je suis née a Tahiti , j’habite à Punaauia mais cela fais 1 an que je vis a Paris. Je suis Dj producteur.
Quand et ou as-tu mixé pour les premières fois ?
C’était l’ors d’une fête que l’on avait organisé avec mes amis à la maison. Avec des petites platines de fortune, on s’amusait a faire les DJ. Au début c’était vraiment juste dans des fêtes privées avant que je commence à mixer dans plusieurs établissements notamment au Poke Bar, au Baroof. Ensuite j’ai commencé à jouer dans des événements plus importants en extérieur comme au « Vibsonar » qui est un festival de techno qui se déroule à Moorea. J’ai aussi fait la « warm up » de Mossiman, un grand DJ de métropole qui est venu mixer au Manava en août 2022.
Penses tu faire de cette passion ton futur métier ? :
Pour le moment je suis plutôt confiant pour la suite, je travaille avec des personnes formidables qui elles aussi sont très impliquées dans nos projets. Je m’entoure des personnes qui partagent les mêmes rêves que moi. C’est très difficile de se faire une place dans l’industrie de la musique de nos jours car ce domaine est saturé.
L’idée est d’apporter quelque chose de nouveau, de différent voir d’atypique en s’inspirant de notre culture. Nous possédons une telle richesse culturelle dans le domaine de la musique, qu’il est primordial pour moi qu’elle fasse partie de mon identité . Je pense que oui, plus tard, ce sera mon métier.
Comment as-tu réussi à te faire connaître et te faire une place de DJ dans l’univers musical local ?
J’ai participé à plusieurs évènements à Tahiti comme par exemple :
- Vibsonar volume 1 et 2
- Quentin Mossiman a Tahiti ( warm up )
- Blast 10 years anniversary
Les Bars habituels dans lesquels je joue :
- Poke Bar
- Baroof
- Blast (moorea coco beach)
J’ai également participé à des évènements dans différents lieux à Paris :
- Club Haussman
- Cafe Barge
- Panic Room
Tu fais partie de cette nouvelle génération de DJ’s qui s’installent à Paris… Comment tu te sens dans cette grande ville ? Qu’est-ce que t’y trouves de plus [ou de moins] par rapport à Tahiti ?
Paris est pour moi un pilier dans l’industrie de la musique et de la grande scène. On y retrouve tous les grands artistes car cette ville représente aussi le berceau de la musique électronique avec ses nombreux pionniers de cette mouvance musicale. Ils sont nombreux à avoir contribué à la naissance et l’essors de la techno dans les années 90 : Laurent Garnier , les DaftPunk etc..
J’aime Paris car la House et la techno possèdent une grande place sur la scène Parisienne. On y retrouve divers styles musicaux et surtout une audience d’afficionados que l’on voit encore très peu chez nous.
Le but étant par la suite de développer cette musique ici, en Polynésie en composant des morceaux inspirées de nos chants et instruments traditionnels. Utiliser tous les instruments qui composent un orchestre de Danse Tahitienne : To’ere, Pahu, Fakete ainsi que les chants des himene tarava, créer de nouvelles sonorités musicales et les jouer dans d’autres pays. `C’est tout cela qui est intéressant : le mélange de nos sonorités et celles des musiques actuelles.
Quels sont les lieux où tu aimerais tant mixer ?
- Le Terminal 7 a Paris
- Les grands festivals comme le. Sonus Festival
- Madame Loyal
- Marvelous islands
- Mirage
Les musiques que tu écoutes en boucle en ce moment ?
- Karen young Hot For You (RSquared edit)
- Trikk – Vilara
C’est un remix que j’aime beaucoup car on y retrouve un groove excellent avec les éléments de la musique original.
Quels sont tes projets pour le futur ? avec qui ?
J’ai rejoint depuis peu le Collectif Sauvage Tahiti donc par la suite on projette de se produire a Paris et dans toute l’Europe ensuite.
J’aimerais créer des musiques house/ techno avec les éléments de notre culture : Instruments traditionnels ( to’ere; pahu; fakete et chants Polynésiens haka, himene tarava etc… afin de représenter la Polynésie lors des grands évènements.
Notre souhait est de montrer que ce n’est pas parce que l’on vient d’ une île perdue au milieu de l’océan Pacifique que nous ne pouvons pas être pas présent en Europe.
J’aimerai participer au développement de la scène électronique dans le Pacifique Sud en faisant venir de nombreux artistes talentueux et partager notre culture à l’étranger en jouant des musiques qui s’inspirent de nos instruments et chants traditionnels.
Quelles sont les personnes qui t’ inspirent et te motivent au quotidien ?
De grands artistes comme Dennis cruz , Adana Twins , Jamie jones , Laurent Garnier , Kolsch , Dj Chus , Yulia niko , Michael Bibi
Qu’est-ce que tu dirais aux jeunes qui ont la même passion que toi pour les aider à se lancer ?
Il faut oser saisir le maximum d’opportunités, aimer sa musique sans aucune crainte d’être jugé, observer ce qui ce passe dans le monde car le domaine de la musique est en perpétuelle évolution et bien sur le plus important est de faire les choses avec passion.
Il n'y a aucun commentaire
Ajoutez le vôtre