LA TEMPÉRATURE DU VIN
La température de service d’un vin est fondamentale pour que celui-ci s’exprime au mieux. Trop froid, le vin se referme et ne se livre pas ; trop chaud, il donne une sensation alcooleuse et brûlante. Les champagnes doivent ainsi être servis frais, mais pas frappés, à environ 9°C. Les vins blancs secs s’expriment parfaitement à 11- 12°C, alors que les vins rouges sont à leur mieux vers 16- 17°C. Il est conseillé de servir le vin un peu plus frais que trop chaud et ne pas oublier que, dans une pièce chauffée à 20°C le vin monte rapidement en température. De même, le simple contact avec le verre le réchauffe instantanément de 2 à 3°C. En cas de doute, l’utilisation d’un thermomètre peut se révéler bien utile.
LES VERRES À VIN
On ne dira jamais à quel point l’importance des verres est prépondérante dans le service du vin. Sa forme, sa taille et même sa matière influent directement sur la perception qu’on en a. Sous l’impulsion du verrier autrichien George Riedel, dans les années 1980, une révolution en la matière s’est opérée et, aujourd’hui, de nombreux verriers ont suivi la tendance et ont créé des collections qui permettent de déguster le vin dans les meilleures conditions qui soient. Il ne faut pas hésiter à investir dans une série de verres à vins spécialement conçus pour la dégustation, vos meilleurs flacons le méritent.
LA DÉCANTATION DU VIN
Décanter un vin peut avoir deux fonctions bien distinctes. Lorsqu’il s’agit d’un jeune vin, la décantation permet de l’oxygéner, ce qui aura pour conséquence de libérer ses arômes. On choisira alors une carafe à fond large, afin qu’une grande surface du vin puisse être en contact avec l’air. On peut réaliser cette opération à l’avance, voire dans certains cas, plusieurs heures avant le service.
Décanter un vieux vin est, en revanche, une opération bien plus délicate, car elle risque, s’il est particulièrement fragile, de l’abîmer de manière irrémédiable. Avant de procéder à l’opération, qui a pour but d’éliminer le dépôt qui s’est formé dans la bouteille, il faut s’assurer que le vin la supportera. On choisira alors une carafe étroite et on décantera le vin juste avant de le servir.
Par ailleurs, il est également conseillé de décanter aussi les vins blancs et pourquoi pas les champagnes.
L’ORDRE DES SERVICES
La tradition voudrait que l’on serve les vins blancs avant les vins rouges et les vins jeunes avant les vins vieux. Une règle qui, là encore, mérite d’être nuancée. Il peut être très agréable de revenir en fin de repas, au moment du fromage, sur un vin blanc, tout comme il est dommage de servir un vieux vin délicat et subtil derrière un jeune cru au fruité explosif et à la matière dense.
En règle générale, il vaut mieux établir l’ordre de service des vins en fonction de leur puissance et de leur corpulence. Les vins vifs et frais seront parfaits pour démarrer le repas, on montera ensuite en puissance pour terminer sur les liquoreux ou les vins mutés.
SERVIR UN TRÈS VIEUX VIN
Si ouvrir une bouteille ancienne demeure un moment très excitant pour tous les amateurs de vins, il convient de respecter un certain nombre de précautions pour lui permettre d’arriver dans le verre des convives au mieux de sa forme. Il est ainsi conseillé de placer la bouteille en position verticale au moins vingt-quatre heures à l’avance, ce qui permettra au dépôt de glisser tranquillement vers le fond de la bouteille. L’ouverture est également un moment délicat, car les vieux bouchons sont fragiles, il est donc indispensable d’être doté d’un bon tire-bouchon et d’opérer très délicatement. Une fois la bouteille ouverte, dégustez le vin afin de juger si un passage en carafe peut l’améliorer. Il est toujours risqué d’ouvrir un très vieux vin longtemps à l’avance, une heure avant le service paraît généralement suffisante.
CONSERVER UNE BOUTEILLE DE VIN OUVERTE
En règle générale, une fois ouverte, une bouteille de vin doit être consommée dans les heures qui suivent. Cette règle est d’autant plus vraie que le vin est âgé. Il arrive toutefois que l’on souhaite conserver une bouteille jusqu’au lendemain voire davantage. Il faut alors protéger le vin de l’oxydation. On trouve actuellement dans le commerce différents systèmes permettant cette opération. Le plus simple et le meilleur marché est une petite pompe qui permet de faire le vide d’air dans la bouteille. Cette solution autorise une garde d’un jour ou deux, au maximum. Nous vous conseillons par ailleurs de placer la bouteille au frigo.
LES ACCORDS MET-VIN AVEC LES VIANDES
Le bon usage veut que l’on serve du vin rouge avec la viande. Si le gibier s’accorde à merveille avec les vins du sud de la vallée du Rhône et que l’agneau marie à merveille la texture de sa chair avec les tanins souples d’un pauillac de quelques années, il est de nombreux cas où la viande et le vin blanc peuvent se rencontrer à merveille. Les volailles par exemple trouvent en certains beaux vins blancs de Bourgogne un compagnon idéal, la célèbre poularde aux morilles et au vin jaune s’exprime parfaitement avec un grand arbois. Les vins blancs structurés et âgés de quelques années sont souvent bien trop puissants pour les poissons et trouvent dans la chair des viandes blanches, comme le veau, un adversaire à leur taille. Quant aux viandes rouges et aux gibiers, nous vous conseillons de leur associer des rouges plus racés, tout en veillant à ce que ni le plat ni le breuvage ne dominent le débat.
LES ACCORDS MET-VIN AVEC LE POISSON
Si la règle, qui veut que l’on serve des vins rouges avec les viandes, peut être transgressée, il en va de même pour celle qui préconise d’associer poisson et vin blanc. Le thon, mais aussi un certain nombre de poissons à chair ferme, telle la lotte, s’accommodent parfaitement de rouges assez souples et gourmands. Les vins de la vallée de la Loire, du Beaujolais, du Rhône, mais aussi certains vins de bordeaux font ainsi parfaitement l’affaire. Aussi peut-on réaliser de surprenants accords entre une huître plate du Belon et un Coteaux-du-Loir issu de pinot d’Aunis. Cependant, en règle générale, les crustacés demeurent plus à l’aise sur les vins blancs, le homard, la langouste ou les langoustines sont un faire-valoir superbe pour les grands bourgognes.
LES ACCORDS MET-VIN AVEC LE FROMAGE
Il est grand temps de tordre le cou à une idée bien ancrée, et pourtant fausse, qui laisse penser que le fromage s’accorde à merveille avec les grands vins rouges. En réalité, la plupart des fromages, à quelques exceptions près, comme le saint-nectaire, sont absolument incompatibles avec les rouges, dont la structure est écrasée par la puissance du fromage. Les grands accords en la matière s’opèrent le plus souvent avec des vins blancs. Il faut avoir goûté un sancerre et un chèvre frais, un sauternes et une fourme d’Ambert, un arbois et un comté pour comprendre à quel point il est dommageable pour les vins rouges d’être systématiquement proposés sur le plateau de fromages.
LES ACCORDS MET-VIN AVEC LES DESSERTS
Trois types de vins s’accordent traditionnellement bien avec les desserts. Les liquoreux de Bordeaux, mis aussi de Loire ou d’Alsace font merveille sur les préparations à base de fruits jaunes et blancs. Les vins mutés, comme le porto ou le banyuls sont les compagnons parfaits pour les desserts à base de chocolat, de praliné ou de moka. Les champagnes que l’on choisira rosés pour accompagner les fruits rouges, peuvent aussi être proposés en version demi-sec sur les pâtisseries aux fruits blancs, comme une génoise aux poires et aux amandes.
Source : LARVF
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