Au terme d’un périple d’un mois et demi en fin d’année 2007, version globe-trotteur (sac à dos et kit graphique minimaliste en main), Sébastien Lebègue nous fait découvrir les Marquises sous un angle artistique, humain et sportif ! Car c’est une aventure intense qu’il nous dépeint dans un ouvrage splendide et inédit, entre terre et mer, baies et vallées, plages de sable noir ou rocailleuses et sommets montagnards verdoyants, qu’il traverse à pied, en bateau et à cheval. Puis ce sont aussi des rencontres le long du chemin, des amitiés qui se lient de manière éphémère ou durable… Un aperçu authentique du quotidien des ‘Enata ou ‘Enana, la vie marquisienne.
Ka’oha Nui, c’est avant tout le Bonjour! marquisien, certainement le mot clé qui aura ouvert nombre de portes à notre aventurier en territoire mystérieux, au cour de sa pérégrination. Cet ouvrage, loin d’être une fiction mais bien un récit de voyage, révèle page après page le circuit insolite de Sébastien Lebègue au coeur des 6 îles principales de l’archipel des Marquises : Nuku Hiva, Hiva Oa, Fatu Hiva, Tahuata, Ua Huka et enfin Ua Pou. Sur chacune des îles, il alternera les hôtes et les moyens de transport, se fiant des conseils dispensés consciencieusement par les anciens : il suivra les chemins côtiers, les sentiers de traverse entre les vallées, sillonnant les îles sous toutes leurs facettes (terrestre, maritime, aérienne…).
« Ce matin, je me suis levé avec le soleil. Je déjeune sur la terrasse. En face de moi, la baie se cache entre les arbres. Je situe dans le relief le passage conseillé par Fred. Je partirai bientôt en randonnée sur la côte est de Taiohae. »
Nuku Hiva – Samedi 13 octobre – 5h00Le voyage -qui est déjà impressionnant- est d’autant plus sublimé par les peintures, esquisses, croquis, photographies, cartes et plans qui enrichissent la découverte de cet archipel sauvage. Les doubles pages se déplient pour dévoiler des représentations panoramiques à couper le souffle : des baies, des vallées inaccessibles, des crêtes à dos de cheval, une cartographie détaillée d’un marae traditionnel (lieu de culte et cérémonie)… Entre scènes de vie, portraits, paysages, pans de la vie culturelle et festive, artéfacts, motifs traditionnels, outils et instruments de musique… Rien n’échappe aux pinceaux habiles et rapides de l’artiste, qui peint, annote et cartographie sans relâche les moindre instants de son épopée.
« Dimanche après-midi, je remonte sur la crête où j’étais hier. Je décide de poursuivre ma progression jusqu’au sommet. Je suis seul. Dans l’ascension, très abrupte par moments, je fais fuir malgré moi quelques chèvres sauvages. J’arrive en haut à 14h. Face à moi, j’ai un panorama qui s’ouvre quasiment à 360 degrés. Par-delà un vallon, je vois encore la baie de Taiohae, mais je lui tourne le dos. De gauche à droite, la côte sud de Nuku Hiva se morcelle sur l’océan. Au loin, les pics de Ua Pou apparaissent à peine dans le ciel dégagé de nuages aujourd’hui. »
Nuku Hiva – 14 octobre 2007Chaque rencontre est dûment relatée, croquée ou peinte sur le pouce, les noms et prénoms rapportés avec soin. Les enfants sur la plage, curieux et attentifs aux coups de crayons n’en perdent pas une miette. Les adultes, plus sur la réserve, se prêtent rapidement au jeu et dévoilent secrets et traditions. Les anciens, discrets mais plein de malice, partagent volontiers leurs connaissances, légendes et savoir-faire. Des gravures de motifs traditionnels marquisiens encadrent certaines pages, d’autres se perdent selon l’envie au milieu d’une peinture ou d’une scène de vie.
« Nous sommes dans l’atelier de Damas Taupotini. Il est sculpteur sur bois, os, nacre ou dent. Il ne fait que passer aujourd’hui, mais il prend toutefois le temps de me montrer quelques pièces qu’il a réalisées et sculpte un herminette le temps de ce dessin. »
« Le soir, je suis attiré par la musique qui résonne dans toute la baie. Quand j’arrive, les répétitions ont déjà commencé. Environ 80 personnes sont là. Les musiciens frappent les pahu avec énergie. Face à eux, une trentaine d’hommes exercent leur danse. Je suis stupéfait par la force des mouvements et des cris guerriers. Puis, je tombe sous le charme quand les femmes les rejoignent et entonnent leur chant. »
Nuke Hiva – Mardi 16 octobreDe jour comme de nuit, Sébastien Lebègue envoute de par le réalisme de ces peintures et croquis, par sa facilité à passer d’une technique à une autre sur une même feuille. Puis à y incorporer des «souvenirs volés», un clichés ou un collage symbolique. Tout comme la vie aux Marquises, on ressent le contraste entre la technique et l’émotion de l’artiste, contraste empirique entre modernité et tradition. Mais en ressort surtout l’harmonie qui perdure entre les marquisiens et le cadre naturel préservé qui les entoure. Au détour d’un marae en pleine nature, on plonge dans la découverte des artéfacts ancestraux, des tiki imposants et des sculptures authentiques qui jalonnent le découpage des pierres et du bois pour bâtir un lieu sacré du culte traditionnel. Rien n’est laissé au dépourvu, tout est passé en revue et dessiné par l’artiste, y compris la faune et la flore.
« Je me souviens qu’il y a quelques jours, lorsque j’étais en montagne, je voyais cette ligne bien ciselée entre l’eau et la terre. Aujourd’hui, j’en dessine les contours à chaque pas que je fais. La route est longue, elle serpente pour suivre le relief. »
Hiva Oa – Dimanche 28 octobre
Un récit et carnet de voyage hors du commun, pour une destination également hors paire. Entre paysages vierges et rencontres émouvantes, n’attendez plus pour suivre les pas de Sébastien Lebègue ! Allez à la rencontre des habitants de ces îles magnifiques, prenez le temps d’échanger quelques mots. Mais tout comme lui, sachez rester discrets, pour qu’ils se livrent sans retenue ! Prévoyant, il inclue également un lexique des mots et expressions en marquisien, dictés sur le vif, mais repris en fin d’ouvrage. De même, les amateurs de dessin seront ravis de découvrir les techniques diverses employées par l’artiste, le détail de son matériel de voyage et de ses compositions qui ont permis à cet ouvrage de voir le jour.
Retrouvez cet incroyable carnet de 366 pages, illustré par Sébastien Lebègue, publié aux Editions Au Vent des Îles et dans tous vos points de vente habituels, en librairies et grandes surfaces.
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