Lorsque l’on parle de mode, de belles filles, de défilés on pense forcément à Alberto Vivian.
On ne compte plus le nombre de filles qu’il a sublimées. Alberto a un don particulier, inné, il sait voir le modèle qu’il estime avoir un réel potentiel en un clin d’œil.
Alberto met à profit sa passion pour les belles filles en organisant des concours de mannequin qui se déroulent dans le cadre de la TAHITI FASHION WEEK.
Au fil des années il a également su s’entourer d’une équipe de professionnels fidèles qui contribuent à propulser les plus belles filles de Polynésie vers une carrière de mannequin professionnel en Europe.
Alberto nous raconte…
Ça consiste en quoi précisément le métier de « scout » ?
Ce que je peux dire déjà c’est que c’est que ce n’est pas vraiment mon métier principal. C’est plus une passion qui est venue naturellement car je baigne dans le monde de la mode depuis que je suis tout jeune… Et j’aime les jolies filles. Je n’imagine pas le monde sans belles filles. En fait cela consiste à remarquer chez une fille des choses que tout le monde ne voit pas. J’ai un exemple précis en tête : le jour où j’ai croisé Hinarani de Longeaux en ville, elle avait 15 ans, elle était vêtue d’un bermuda et d’un tee-shirt dans lesquels elle nageait… Une dégaine d’ado. En un millième de seconde j’ai détecté toute la beauté de cette fille… Donc voilà ma passion pour les belles femmes m’amène à porter sur elles un regard différent. Et avec le temps et l’expérience mon oeil s’est aiguisé et me permet de rarement me tromper.
Dans toutes les agences de mannequins internationales il existe des scouts dont la mission est de parcourir le monde pour trouver des belles filles… C’est à dire des filles susceptibles d’intégrer une agence de mannequin. C’est un vrai métier …personnellement je le fais par passion…je ne suis pas rémunéré pour ça, les filles avec qui nous travaillons le sont par contre.
Quels sont vos critères de sélection ?
Les critères sont les mêmes partout dans le monde, ce sont d’abord des critères physiques qui comprennent la taille, les mensurations… Par exemple une mannequin doit être grande, elle ne doit pas avoir un trop grand tour de poitrine…elle doit être très photogénique. En plus des mensurations, il faut bien sur avoir une belle peau, de beaux cheveux, de jolies mains…
Après il y a aussi des exceptions, certaines filles ne sont pas très grandes mais peuvent convenir à une campagne de pub..
Les demandes des clients sont très diverses : soins des cheveux, soins de la peau du visage ou du corps, manucures… Il n’y a pas que le prêt-à-porter qui nécessite d’avoir recours à des mannequins.
Quel est l’atout beauté des Polynésiennes ?
Le métissage est le premier atout des filles d’ici. Elles ont une couleur et un grain de peau exceptionnels. Elles ont de jolies bouches pulpeuses, des yeux en amande…Elles ont un visage très structuré et n’ont pas particulièrement besoin de maquillage pour être belles… Elles sont déjà très belles au naturel.
Elles ont aussi des chevelures magnifiques… On peut le remarquer sur les tableaux de Gauguin ou de Boulaire.
Des filles hyper-jolies et pas photogéniques, cela existe ?
Une fille peut effectivement être très belle et pas du tout photogénique… C’est une question de personnalité. Etre photogénique ça veut dire aussi avoir du peps, dégager un truc en plus… Si le regard n’exprime rien et que la fille est plus ou moins figée, la photo le reflétera… Et le travail à effectuer sera très compliqué.
La beauté toute seule ne suffit pas, il est aussi question de personnalité, le charme, la façon de se présenter au client… Il faut savoir rester naturelle, être soi même et en même temps savoir être actrice…. C’est un métier difficile, très exigeant malgré les apparences, les paillettes…
Est-ce qu’il y a des critères vraiment rédhibitoires ?
Si la fille a une peau à tendance acnéique, c’est sûr que ce sera difficile à masquer. La nature de la peau et des cheveux, les proportions… Une fille peut être grande mais avoir un buste trop court ou trop long… Un regard terne, la forme des yeux mais aussi le manque de grâce ou d’élégance naturelle tous ces éléments comptent beaucoup.
Si une fille est trop maigre, cela pose un souci ?
Oui c’est exactement pareil pour une fille trop ronde. Une fille trop maigre ne saura pas présenter un vêtement et le mettre en valeur. On ne demande pas particulièrement aux filles d’être d’une maigreur absolue…ça c’est la légende…les filles veulent rester mince pour garder le job, elles vont jusqu’à être trop maigre et tomber dans un cycle dit anorexique mais malheureusement c’est une maladie dont souffre beaucoup d’adolescente qui ne sont pas mannequins…sauf que les médias préfèrent mettre ce problème de santé mentale en lumière lorsqu’il s’agit d’une mannequin.
C’est quoi la vulgarité ?
La vulgarité c’est dans les attitudes, la manière de bouger, de s’habiller… Une jupe trop courte, un short qui laisse apparaitre les fesses, une forte poitrine dans une robe trop moulante peuvent être tout autant de choses qui rendent l’apparence vulgaire.
Se surcharger d’imprimés léopards, tomber dans le total look paillettes, se déguiser en arc-en-ciel, porter trop d’accessoires voyants, un maquillage trop prononcé… Bref trop vouloir en faire mène souvent à la vulgarité.
Il faut savoir être sexy sans être vulgaire. Les polynésiennes ont de belles bouches et une allure gracieuse….elles n’ont pas besoin de montrer plus pour être séduisantes.
Ah oui une dernière chose… Certaines façons de rire sont également vulgaires.
On fait comment pour trouver de jolies filles ?
En générale, ce n’est pas moi qui les trouve, c’est elles qui viennent vers nous….depuis que mon équipe et moi, nous organisons des concours de mannequin nous n’avons jamais fait face à des polémiques. J’ai su m’entourer d’une équipe et d’un jury professionnels et nous agissons de façon juste et dans le respect des procédures. Je veux dire par là que quand une fille est mineure nous nous adressons à ses parents. Grâce à la qualité de notre travail, les filles ont confiance et viennent naturellement vers nous lorsqu’elles décident de participer au concours de mannequins ou qu’elles souhaitent faire des photos de mode.
Il y a aussi certaines règles à connaitre : ne jamais aborder une fille dans une bringue ou une boite de nuit…
A l’étranger les scouts trouvent des filles dans les écoles de danse, dans les universités, dans la rue… C’est ce qu’on appelle les casting sauvage…ici c’est un peu différent… Cela fait des années que je suis ici et très souvent mes amies ou les amies de mes amies me recommandent auprès des jolies filles ou des beaux garçons… Ensuite c’est à nous de prendre la décision finale.
Comment abordez-vous les jeunes femmes qui vous plaisent ?
Je n’aborde jamais une jolie fille, je le fais par l’intermédiaire d’une personne de mon équipe ou d’une amie. Mareva David nous a souvent recommandés des filles… Lorsque celles-ci sont mineures elle donne mon numéro de téléphone aux parents.
Après il serait important de préciser que le casting est la toute première étape. Lorsque plusieurs filles sont choisies lors d’un casting, ces dernières seront présentées au client et seulement une ou deux d’entre elles seront prises pour le travail à exécuter… Etre prise à un casting ne signifie pas décrocher le job !
Comment formulez-vous les refus sur les castings ?
Ce que j’explique aux filles qui ne correspondront pas à ce travail c’est que c’est un métier très difficile. Il faut savoir faire face aux refus des clients, il faut être capable de mener une vie très saine, de se réveiller le matin en pleine forme physique et morale donc de se coucher tôt et non pas geeker une partie de la nuit. Je décris un tableau réaliste du métier en expliquant que celui-ci exige beaucoup de sacrifices, en plus d’être absolument parfaite physiquement. J’essaie d’être le plus clair et direct possible, je ne donne pas des illusions aux filles qui ne répondent pas aux critères du métier.
Il y a aussi des filles qui se présentent mais qui ne sont pas réellement motivées et cela se voit très vite. Dans ces cas-là la décision se prend naturellement d’un commun accord.
Ce n’est pas toujours évident mais c’est la seule façon si on veut rester professionnel.
Quel aspect de ta passion préfères-tu… Ceux que tu aimes le moins ?
J’adore lorsque la fille est totalement transformée, le côté caméléon… Lorsque l’on ne la reconnait pas, qu’elle est différente de ce qu’elle est au quotidien.
Ce que je déteste c’est devoir travailler en pleine chaleur quand on a de lourdes valises de vêtements à porter en plus du matériel… Il y a toute une période de l’année ou les conditions de travail peuvent être éprouvantes…c’est pas toujours super fun !
Est-ce que la personnalité compte ou c’est essentiellement le physique ?
Bie-sûr, il nous est arrivé de tomber sur une fille d’une beauté inimaginable mais totalement introvertie, muette… Nous ne sommes pas psychologue nous ne pouvons pas gérer ce genre de personnalité.
La fille doit être passionnée par son métier avec tout ce que cela induit : la générosité, la patiente, le respect envers l’équipe.
Il faut qu’elle prenne du plaisir à travailler… Que le feeling passe bien entre tout le monde. Si dès le départ elle demande combien de temps va durer le shooting ou alors qu’elle reste accrochée à son téléphone pendant que la maquilleuse ou la coiffeuse la prépare… L’ambiance ne sera pas très détendue.
Lorsque la fille est trop pudique, cela est également compliqué pour l’équipe.
Pour qu’une séance de travail fonctionne bien et que le rendu soit à la hauteur des espérances du clients, il est important que chacun prenne plaisir à travailler ensemble…il ne faut pas oublier qu’il s’agit de réalisations artistiques.
Pour exercer ce métier, faut-il aussi avoir du tempérament pour encaisser les critiques ?
Si on doit leur donner un conseil ça serait de ne surtout pas tenir compte des critiques, savoir que des lors qu’on est un personnage public on a plus de chance de susciter la jalousie d’autrui. Pour se protéger il faut ignorer ce qui se dit sur les réseaux sociaux et comme je le disais précédemment, ne pas passer son temps à geeker et s’entourer de personne aimante et positive.
Est-ce qu’il y a des tendances chez les mannequins, des styles de physiques qui plaisent plus en ce moment ?
Depuis 2016, on aime les filles moins « pulpeuses » et plus filiformes, même un peu androgynes. Les filles un peu espiègles, souriantes, danseuses voire même acrobate si l’on se réfère à la fameuse publicité Kenzo.
Comment gérer un mannequin qui débute ?
On leur donne quelques conseils bonne santé à suivre comme par exemple manger sainement et pratiquer une activité physique. On leur demande d’être ponctuelle pour les essayages et les séances de shooting, de savoir prévenir si elles ont un contre temps dû à leur scolarité ou leur santé. Et bien sûr on leur apprend à se déplacer sur un podium et à prendre soin de leur peau. Après nous ne pouvons pas nous substituer aux parents, ni faire le gendarme.
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