Ariihoe Tefaafana, un jeune surfeur tahitien qui a de l’avenir

Originaire de Papara, Ariihoe Tefaafana pratique le surf depuis presque 10 ans. Comme beaucoup de tahitiens, sa première session transforma ce loisir en une réelle passion. Et aujourd’hui plus encore !

Entre compétitions locales, internationales et entrainements… Le surf est devenu un réel mode de vie, que le jeune tahitien réussi parfaitement à combiner avec ses études. En 2e année à l’université de Polynésie franaçise, Ariihoe participe depuis 5 ans aux compétitions internationales. C’est avec détermination qu’il fait tout pour se faire sa place. Il pousse d’ailleurs les surfeurs tahitiens à suivre ce chemin pour aller le plus loin possible dans ce sport mondialement reconnu.

On ne vous en dit pas plus, Ariihoe se présente à nous…

Moving Tahiti : Bonjour Ariihoe, peux-tu te présenter ?

Ariihoe Tefaafana : Je m’appelle Ariihoe Tefaafana, j’ai 20 ans, j’habite à Papara. Je suis actuellement en 2e année à l’université de la Polynésie française où je souhaite passé une licence en Economie Gestion. Ma passion est le surf.

M.T : Depuis quand et comment es-tu venu à faire du surf ?

A.T : Je pratiques le surf depuis l’âge de 11 ans grâce à mon père qui me soutient dans ce que je fais. Dès ma première glisse je ne pouvais plus m’en passer. De plus j’habite juste en face d’un spot de surf, celui de Taharu’u, qui est un réel avantage pour un surfeur.

M.T : Qui est la personne qui t’a initié à ce sport ?

A.T : Mon père m’a initié et continue à me suivre.

M.T : Raconte nous ton parcours…

A.T : J’ai débuté ma “carrière” de compétiteur l’année même où j’ai appris à surfer, environ 9 mois après. Dès ma première compétition j’ai réussi à atteindre la finale et cela m’a motivé, d’autant plus que ma famille était toujours derrière moi. J’ai ensuite multiplié les compétitions locales, puis gagné mes premières compétitions, jusqu’à arriver au moment où je me suis dis que “ça ne sert plus à rien de faire mes preuves ici, il faut que je partes”. Et c’est ce que j’ai fait.

Cela fait maintenant 5 ans que je me déplace dans les 4 coins du globe. Je participe aux meilleures compétitions mondiales pour pourquoi pas un jour, suivre les traces de Michel Bourez !

M.T : Ton palmarès ?

A.T : Durant les 5 dernières années, j’ai été Champion de Polynésie 2010 et 2013, Vice champion de Polynésie 2011 et 2012, 5e au championnat du monde cadet 2011 au Pérou, Vice Champion de la Tahiti Nui Pro junior 2012, Vice champion de la North Beach Pro Junior en 2015 en Nouvelle-Zélande. Et beaucoup d’autres sont à venir…

M.T : Qu’aimes-tu par dessus tout dans le surf ?

A.T : Ce que j’aime le plus dans le surf, c’est vraiment le contact avec la mer. Une fois que tu baignes dans un sport aquatique, à la longue, tu ne pense plus uniquement à ce que tu fais, mais également ce qui t’entoure. De jours en jours, je comprends l’importance de l’océan et surtout, de sa protection.

M.T : Quel est ton spot de surf préféré ? Et celui qui t’as le plus marqué ?

A.T : Mon spot préféré est Taharu’u et son « maoti » car c’est là où tout a commencer, mes premières compétitions, mes premières victoire et c’est là où je continue à m’entrainer pour mes compétitions à l’étranger. Mon spot qui m’a le plus marqué est Teahupoo, là bas tu peux avoir la meilleure session de ta vie comme la pire.

M.T : Suis-tu un entrainement sportif particulier et/ou un régime alimentaire spécial pour rester en bonne condition physique ?

A.T : Oui, je cours beaucoup, dès que j’ai l’occasion de faire des courses je les fais. Cela m’aide beaucoup pour l’endurance. Je fais aussi des exercices personnels spécifiques au surf et quand il y a pas de vagues je fais du paddle race pour maintenir la forme. Pour ce qui est du régime alimentaire, je commence à bien faire attention 2 mois avant les grandes compétitions, et le reste du temps je mange normalement.

M.T : Comment gères-tu le stress lors d’une compétition ?

A.T : J’essaies de ne pas trop stresser lors de mes compétition mais cela ne marche pas toujours donc pour gérer le stress, j’écoute de la musique, je m’éloigne du site de compétition et j’évite de trop penser à ce qui peut arriver lors de mes séries. Je vais à l’eau et « ça passe ou ça casse », comme mon père m’a toujours dit pour me rassurer avant mes séries.

M.T : Quel est ton pire souvenir en tant que surfeur ? Et le meilleur ?

A.T : Mon pire souvenir est lorsque je me suis blessé récemment à Teahupoo lors d’un « free surf », la veille d’une des compétitions que j’attendais le plus dans l’année, la Tahiti Nui Pro Junior qui s’est déroulé à Papara. J’ai touché le récif au niveau supérieur du pied droite, je me suis arracher la peau et 3 semaines sans surf et de rétablissement dont j’ai toujours la trace de cette blessure. J’ai donc dû déclarer forfait à ce rendez-vous tant attendu.

Mes meilleurs souvenirs sont tous les voyages que j’ai pu faire dans différents pays non seulement pour faire ce que j’aime, mais aussi pour avoir découvert plusieurs modes de vie.

M.T : Une prochaine compétition en vue ?

A.T : Je me prépare actuellement pour mon prochain déplacement en Europe où je vais faire 5 compétitions, 3 en France, 1 en Espagne et 1 au Maroc.

M.T: Qu’est ce qu’un bon surfer selon toi ? Quelle(s) qualité(s) doit-il avoir ?

A.T : Un bon surfeur c’est celui qui surf avec son cœur, débutant ou expert. Il doit aimer la glisse et être persévérant.

M.T : Quels seraient tes conseils pour les jeunes passionnés de surf, qui comme toi, souhaiteraient se lancer dans les compétitions ?

A.T : Pour ceux qui veulent se lancer dans les compétitions, ne faites pas l’erreur de rester sur le Fenua, partez à l’extérieur faire vos preuves, c’est le seul moyen de trouver des sponsors et de réussir.

Et puis « fais ce qui te plaît », tant que tu aime ce que tu fais tout est possible !

M.T : Enfin, quels sont tes projets d’avenir ?

A.T : Je me suis donné encore quelques années pour continuer ce que je fais, si tout se passe bien et comme prévu, je resterai dans ce domaine. Dans le cas contraire, je pense rentrer dans la vie active et descendre du nuage paradisiaque sur lequel je suis. Parfois il faut être réaliste et se dire qu’on a pas toujours tout ce qu’on veut…


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