Rencontre avec Teva Quesada, maquilleur professionnel

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Notre rencontre avec Teva Quesada date du Salon de la Femme 2017 où il participait aux animations REVLON et maquillait nos jolies vahine : Vaitea Tauraa, Vanessa Lo, Emmanuelle de Beauty By Vahine Tahiti, Beverly Di Mercurio… ! Nous avons passé un moment agréable au stand REVLON et surtout nous avons découvert sa dextérité à réaliser différents styles de maquillage. Plusieurs thématiques lui avaient été demandées : un maquillage de jour pour une jeune fille, un maquillage de scène pour une danseuse, un maquillage de soirée… Tous étaient plus beaux les uns que les autres. Il nous a épatées par son talent.  Nous avons senti comme une évidence que Teva avait quelques histoires à nous raconter sur sa passion.

Teva a déjà une grande expérience et un parcours atypique pour un jeune Polynésien, c’est sans doute ce qui a aiguisé notre curiosité et donc notre envie d’en savoir plus sur ce talentueux maquilleur.

Consultez le book de Teva Quesada ici.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, je suis Teva QUESADA, je suis né en France d’une mère tahitienne et d’un père français d’origine pied noir espagnol. Mais c’est à Tahiti que j’ai grandi depuis l’âge de 8 ans. Actuellement, je vis sur Montpellier dans le sud de la France.

Décrivez-nous votre parcours professionnel.

Plus jeune, j’ai été vendeur dans deux boutiques de prêt à porter à Papeete. Mais j’ai aussi exercé le métier de steward pendant 5 belles années pour Air Tahiti Nui et j’en garde un très bon souvenir.

J’ai par la suite intégré une école de maquillage dans le sud de la France et depuis, je suis maquilleur en free-lance.

 Qu’est-ce qui a déclenché en vous l’envie de faire un jour du maquillage ?

C’est arrivé un peu par hasard, même si je pense que le hasard n’existe pas. En fait l’histoire, c’est que j’étais employé chez Air Tahiti Nui quand j’ai rencontré mon petit ami. Tout se passait très bien dans notre relation car nous nous voyons que lorsque j’étais en escale sur Paris ou en vacances. De temps en temps il venait me rejoindre sur Los Angeles et quelques fois sur Tahiti.

J’ai donc décidé de prendre un an de disponibilité afin de voir si notre relation tiendrait sur les 365 jours H24, lol. Et pour ça, plutôt que de me rouler les pouces pendant cette année, j’ai voulu apprendre quelque chose. Tout d’abord, je voulais faire une école de stylisme, mais trop couteuse et il fallait être sur Paris, et mon petit ami était dans le sud de la France, du coup le problème aurait été le même. J’ai donc voulu faire une école de coiffure, mais trop de matière scientifique à mon goût, lol. Alors, comme j’ai toujours aimé maquiller mes amies et me maquiller quand j’étais plus jeune, je me suis dit pourquoi pas une école de maquillage. Mais je vous assure que je ne voulais pas en faire mon métier. Je voulais juste apprendre à maquiller et reprendre mon métier de steward dès l’obtention de mon examen de fin d’année (ce que j’ai fait d’ailleurs mais à mi-temps). Et d’une chose à une autre, avec les rencontres faites durant les stages à l’école de maquillage et une fois sorti de l’école, maquilleur est devenu mon métier.

Comment devient-on maquilleur professionnel ? y-a-t-il des écoles ou des formations spécifiques ou apprend-t-on plutôt sur le terrain ?

Il existe évidemment des écoles de maquillage. Cependant en France, elles ne délivrent pas de diplômes reconnus par l’état. Il faut, au regard de la loi, pour exercer ce métier (toujours en France) avoir un diplôme d’esthétique.  Mais la meilleure école et c’est le cas pour beaucoup de métier je pense, c’est le terrain. Beaucoup de grands maquilleurs sont autodidactes et/ou ont appris en assistant d’autres maquilleurs. Car il y a quand même des techniques à connaitre, comme par exemple, les lumières ou bien la notion de quantité de produits et de qualité de produits à utiliser sur tel ou tel environnement de travail.

Depuis combien d’années exercez-vous ce métier ?

Ça va faire 6 ans et j’ai l’impression que cela fait au moins 10 ans.

 Vous exercez votre métier à Montpellier, comment avez-vous réussi à vous faire connaitre ?

Le bouche à oreille, c’est la meilleure des publicités. Il suffit d’être irréprochable dans son travail.

Vous travaillez principalement dans le domaine de la photo, comment vous décririez l’action d’un maquilleur professionnel  sur un shooting ?

L’action du maquilleur est à peu près la même un peu partout, que tu maquilles sur un shooting photo, sur un tournage ou même lorsque tu maquilles madame tout le monde.

En ce qui me concerne sur un shooting, j’aime arriver en avance afin d’installer mon matériel, être à l’écoute du directeur artistique, du styliste, du coiffeur et du photographe afin de savoir dans quel style de maquillage je me dirige. Ne jamais être très loin du plateau car il faut être réactif si il y a des retouches ou un changement de maquillage à faire.

Quelles sont les expériences qui vous ont le plus marquées, enrichies et pourquoi ?

Ma toute première prestation pour un maquillage de mariée. Je stressais et j’avais peur. Elle était enceinte et avait un souci hormonal ce qui avait abimé la peau de son visage. La mariée, les invités et son mari étaient impressionnés du résultat et tous étaient émus jusqu’aux larmes. Etant très émotif, je me suis mis moi aussi à verser ma petite larme, mdr. Et ce jour-là, je me suis senti utile. Celui d’apporter du bonheur aux autres. C’était pour moi la plus belle des récompenses. Elle ne m’aurait pas payé, ça aurait été pareil, lol.

Mais il y a eu aussi mon stage pour l’émission de musique « TARATATA » quand j’étais encore élève, c’était magique de passer du côté coulisse. Il y a eu aussi cette période où j’ai étais professeur de maquillage. Je remercierai jamais assez Monique Buchard, de m’avoir permis d’enseigner, je me suis découvert un profil pédagogue, que j’adore. Mais ça m’a surtout permis de gagner de l’assurance. Et il y en a eu beaucoup d’autres…

Avec qui avez-vous le plus apprécié travailler ?

J’ai apprécié toutes les personnes avec qui j’ai pu collaborer. J’ai appris tellement de choses à leurs côtés. Et je suis même devenu ami avec beaucoup d’entre eux.

Qu’est ce qui est le plus important pour vous entre le travail du photographe et votre travail de maquilleur ?

Pour moi, ceux sont deux métiers complémentaires. Le maquilleur est indispensable pour des photos de mode ou de beauté. C’est un travail d’équipe. Si le travail du maquilleur est impeccable, il y aura forcément moins de retouches à faire sur photoshop. 😉

 Le métier de maquilleur est un métier utilisé dans de nombreuse disciplines artistiques comme la télé, le cinéma, le théâtre, la photographie etc… Et pourtant c’est une forme d’art dont on ne parle pas suffisamment. Selon vous, à quoi est-ce du ?

C’est entrain de changer depuis quelques années, et je dois avouer, que Kim Kardashian en est pour quelque chose. Elle a propulsé le monde du maquillage en avant avec le fameux contouring. Etre maquilleur est devenu un des métiers à la mode. Et des marques de maquillage fleurissent à tout va. Et les réseaux sociaux aident à cette enthousiasme qu’est la magie du maquillage. Même les bloggeurs/you tubeurs deviennent maquilleurs, lol 😉

Le fait que le maquillage soit un art éphémère est-il frustrant pour vous ou au contraire est-ce que cela est motivant ?

Arrrrf, je dois le dire, j’ai souvent mal au cœur quand je dois démaquiller ou changer un maquillage que j’ai adoré faire. Heureusement que les photos sont là pour l’éterniser. Mdr.

Y a-t-il des grands noms ou des références dans le domaine du maquillage ?

Il y a bien sur Tom Sapin, Topolino,  Tom Pecheux, Olivier Echaudemaison, Max Delorme, Karim Rahman, Pat McGrath, Mario Dedivanovic, Charlotte Tilbury, kevyn Aucoin…

J’ai eu la chance d’assister lors d’un show coiffure, Béa Barbat, qui pour moi, se trouve être dans la stratosphère des maquilleurs, lol (car en ce qui me concerne, je suis encore au bas de l’échelle). C’était une de mes expériences enrichissante. J’ai beaucoup appris à ses côtés.

 Quelles sont vos préférences ? 

Je n’ai pas de préférence, on doit s’inspirer des meilleurs, qu’ils soient peu ou très connus.

 Quelle est la chose la plus importante pour être un bon maquilleur ? 

Pour être un bon maquilleur, c’est d’avoir avant tout la passion. Avoir du talent bien évidement, être ponctuel, être agréable avec l’équipe, être minutieux, être rapide (ce que je ne suis pas malheureusement mdr mais chuuuut, faut pas le dire), consciencieux.

Quel est le maquillage que vous aimez particulièrement ?

Moi j’aime ce qui fait ressortir la beauté de chaque individu. Que ce soit un maquillage dit à la française ou un maquillage dit à l’américaine. Il faut juste que cela soit bien fait avec finesse.

Un beau teint, des sourcils bien dessinés, du mascara et une petite touche de rouge à lèvre suffit à rendre une femme splendide.

 Quel est celui pourrait vous résister ?

Le body painting, face painting, petites fleurs et animaux sur visage, ce n’est pas pour moi, lol. Je suis admiratif des maquillages artistiques, mais ce n’est pas mon domaine.

  Comment choisissez-vous vos produits ? 

Oh lala, je suis de la vieille école, lol, il faut que je puisse voir et toucher la matière, la couleur. Je me rends en général en boutique.

 Chaque maquilleur a ses propres outils favoris, quels sont les vôtres ?

Mes pinceaux, sans mes pinceaux je suis perdu.

 Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait devenir maquilleur(se) professionnel(le) ?

Il faut avoir de la persévérance, de l’envie et de la patience. Car ce n’est pas tous les jours évidents. Quand on est en agence, il y a des agents qui se chargent de te trouver des contrats. Mais quand on est en free-lance, comme moi, on rencontre des périodes très dures sans contrats. C’est pour cela qu’il faut en plus d’être un artiste, être un bon commercial. Et ce n’est pas chose facile.

 


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