Alexandra, une bijoutière passionnée

Jeune créatrice polynésienne, Alexandra marie avec élégance l’art polynésien aux tendances actuelles, le tout réhaussé d’une pointe de fantaisie. Elle s’amuse à allier les couleurs et les matières: perles de Tahiti, nacres, coquillages, tissus, pandanus, argent rhodié, résine, pâte fimo…

Alexandra lance sa société Alika Tahiti en août 2012, après s’être formée en bijouterie et joaillerie à l’Ecole de la Rue du Louvre à Paris. Elle propose un concept innovant : elle lance ses propres collections et crée des bijoux personnalisés sur mesure afin de satisfaire toutes les envies. En parallèle, son imagination et ses doigts de fée redonneront un second souffle à vos anciens bijoux en retravaillant le style ou tout simplement en les réparant. Ne laissez pas dormir vos trésors dans vos tiroirs !

Depuis le mois d’avril 2014, Alexandra propose un concept innovant d’ateliers de créations de bijoux fantaisie pour enfants et adultes. Cette nouvelle activité lui permet de partager sa passion des bijoux et d’enseigner un réel savoir-faire. Nous avons rencontré Alexandra… Elle nous raconte.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Alexandra ou encore Alika en hawaien. J’ai 32 ans et j’ai grandi à Tahiti.

Je suis créatrice de la marque de bijoux Alika Tahiti, lancée officiellement en 2012 et je donne également des cours de bijoux fantaisie pour enfants et adultes depuis bientôt deux ans.

Quel est ton parcours ?

Après le Bac j’ai fait 1 mois de bijouterie au Lycée St Joseph mais j’avais envie d’apprendre la gestion et la communication pour savoir gérer mon entreprise de bijoux plus tard. J’ai donc fait 8 ans d’études (peut-être un peu trop!) entre Tahiti, Montpellier et Paris. Je suis diplomée d’une licence de LEA, d’une double licence de communication événementielle et marketing et d’un master de marketing et communication. J’ai terminé par l’Ecole de Bijouterie de la Rue du Louvres à Paris et c’était de loin mon année préférée où je me suis pleinement épanouie !

Pourquoi t’es-tu lancée dans la  création de bijoux ?

J’ai toujours aimé créer, inventer et fabriquer diverses choses. Je me souviens avoir fait ma première paire de boucles d’oreilles à 12 ans. C’est après un stage chez Tex’Styl en l’an 2000 à 17 ans, que j’ai su que j’en ferai mon métier un jour. J’ai commencé par créer des bijoux pour moi-même, pour les copines, puis pour me faire de l’argent de poche durant mes études et je me suis enfin lancée en 2012 en prenant une patente.

Quelles sont les matières que tu préfères travailler ?

J’adore mélanger les matières traditionnelles de polynésie (sable, coquillages, pandanus, kere haari, coco, nacres, perles…) et les matières modernes (argent rhodié, inox, résine, verre, cuir, émail…).

C’est d’ailleurs ainsi que j’ai créé mon bracelet »Souvenirs du Fenua by Alika » qui a remporté le Fenua de Bronze 2015. Il est fait en pae’ore tressé et vernis, du tissu fleuri, de la dentelle, une breloque d’un coquillage coupé en argent rhodié, une pastille au centre qui contient du sable, une nacre, un coquillage et un keishi, le tout avec un fermoir aimanté.

Quelles sont les tendances actuelles ?

Pour les matières je dirais le subtil mélange entre les matières polynésiennes et modernes, pour les volumes il en faut pour tous les goûts, des bijoux fins mais également des bijoux un peu plus imposants. Quant aux couleurs, je dirais des couleurs vitaminées comme le bleu turquoise, le corail, le mauve mais aussi les couleurs plus neutres qui se marient avec tout : l’argenté, le doré, le bronze, le marron, le noir, le blanc… Je pense surtout qu’aujourd’hui les clients recherchent le bijou coup de coeur, unique qu’on ne trouvera pas ailleurs, qui correspondra à leur personnalité ou symbolique à leurs yeux et également avec un prix abordable

Quelle est la particularité de tes bijoux ?

Chacun de mes bijoux sont une partie de moi-même, j’y mets une part de mon âme.

Où puises-tu ton inspiration ?

Je pense que je puise mon inspiration des multiples facettes et magnifiques matières de notre Fenua. Et également du monde féérique qui fait tant rêver ma fille… et moi-même aussi, je dois l’avouer !

Partages-tu ta passion pour l’artisanat avec d’autres créateurs ?

Oui et notamment avec Séverine de SG Tahiti, il y a tant à dire sur cette femme d’exception, je l’admire énormément et je la remercie pour son soutien au quotidien ! Christine de CQFD qui m’a d’ailleurs aidé à me lancer en 2012 pour ma première exposition, un réel succès ! Il y a aussi Christelle du Fil d’Oriana, même si elle ne se dit pas créatrice elle a beaucoup de talent et un très grand coeur ! J’ai plusieurs autres amis créateurs dont j’admire le talent et la créativité : Heiata de I’LAND créations, Orane alias Mme Carotte, Miriama de Here Tahiti,  Emmanuelle de Moemoea, Arno de Rairoa Créations, Letizia B, Marie-Claude et sa porcelaine peinte, etc…

D’ailleurs nous aimons beaucoup exposer tous ensemble dans la convivialité !

Vous pourrez retrouver une grande partie d’entre nous à l’exposition que j’organise ce weekend : Fenua Passion – Le Fare des Créateurs, une exposition avec divers produits de qualité 100 % made in Fenua. Cette année la seconde édition aura lieu samedi 12 et dimanche 13 décembre de 9h à 18h à l’Intercontinental Tahiti Resort.

De quelle façon commercialises-tu tes collections ?

Depuis cette année j’ai deux points de ventes :

• A l’atelier de Thomas Lorillou situé à l’étage de la Bonbonnière (face à Surfrider du Vaima), au 1er étage au fond du couloir à droite entre 69 Slam et Luminescence (ouvert de 9h à 12h30 et de 14h à 17h30 en semaine et parfois le samedi de 9H à 12h surtout en période de fêtes).
• Chez Pulp Tahiti (maquillage et accessoires de mode) à Taunoa au 172 avenue du Commandant Chessé face à l’immeuble Le Lagon Bleu (ouvert toute l’année le mardi et le vendredi de 12h à 18h et le samedi de 12h à 16h et durant les fêtes, tous les jours de 12h à 18h sauf le dimanche).

Depuis que j’ai trouvé ces deux points de vente je ne fais plus d’exposition chez Drink Up. A la place je donne rendez-vous à mes clientes 1 à 2 fois par mois le samedi matin à l’atelier de Thomas Lorillou ou encore en semaine sur rendez-vous.

Je fais plusieurs expositions par an (notamment le salon Made in Fenua, The Creative Market en juin et décembre, le salon de la Beauté et du Bien-Etre, ma propre exposition Fenua Passion – Le Fare des Créateurs et le Marché de Noël autour de la Cathédrale pour l’ambiance festive)

Quelles sont les difficultés que tu rencontres pour développer ton activité ?

Le coût est souvent très élevé pour participer aux diverses expositions, c’est pourquoi avec d’autres amis créateurs nous nous réunissons plusieurs fois par an pour organiser nos propres expos-ventes. C’est d’ailleurs grâce à ma passion pour l’événementiel, que j’ai créé Fenua Passion – Le Fare des Créateurs.

La concurrence est rude dans le secteur de la bijouterie à Tahiti et malheureusement le copiage est assez répandu ici. D’un autre côté, c’est très stimulant pour faire preuve d’imagination et de créativité pour constamment innover et se démarquer.

Quels sont les conseils que tu donnerais à une personne qui se lance dans l’artisanat local ?

Il faut croire en ses rêves et toujours persévérer.
Etre à l’écoute de la clientèle.
Innover constamment avec des créations qui viennent du plus profond de toi.

Questions de fin d’interview :

Que mets-tu en priorité dans ton sac tous les jours ?

Mon vini, mes clefs, mon porte-feuille, mon agenda, mon carnet de commandes, mon appareil photo et ma trousse à outils pour être toujours opérationnelle !

Une friandise préférée ?

J’ai un petit faible pour les macarons, d’ailleurs j’en ai créé en pâte fimo pour ma 1ère collection de bijoux en 2012.

Une qualité ?

Ma générosité et disponibilité pour les personnes chères à mon coeur.

Un défaut ?

Je suis bordélique, mais ça a des avantages aussi, car grâce à ça, sur mon atelier je découvre des mélanges de matières auxquelles je n’aurai pas pensé…

Et pour finir une citation ?

La vie est un bijou – Life is a Jewel.

Car j’aime croquer la vie à pleine dent et ça me tient à coeur de pouvoir vivre de ma passion pour les bijoux.