Immersion sous-marine : Là où le temps et l’espace n’existent pas

Il est bien connu dans la culture polynésienne que l’eau purifie, apaise et relaxe le corps, tout en émerveillant l’esprit.

Que se soit dans les remous de la source du Vaima de Mataiea, protégée par ses anguilles sacrées ; ou encore au pied des cascades de la Faraura à Hitiaa, qui se jettent dans des cirques de basaltes impressionnants où la roche est façonnée par l’impact de l’eau… Jusqu’à ce que l’eau douce se déverse dans les lagons, comme à l’embouchure de la vallée de la Punaruu à Punaauia, où la rivière se déverse dans la mer et où les sources sous-terraines jaillissent entre les coraux, face au Musée de Tahiti et des Îles, brouillant ainsi les courants marins et rafraîchissant les courants tropicaux. Enfin, les flans de falaises à même l’océan se confrontent à la force du large, comme les parois rocheuses de Te Pari, où cogne la houle sans répit, sauvage et indomptable. Mais un oeil attentif parviendra à apercevoir la vie qui s’enivre de cette fougue : un poisson perroquet qui surfe au creux des vagues qui viennent cogner la falaise ; une tortue qui vient se rafraîchir près de la source d’eau douce ; les écrevisses qui cohabitent avec les anguilles sacrées… Pour autant, sans le moindre effort, il s’agit de s’immerger jusqu’à la hanche dans le lagon de Moorea pour être entouré de raies et de requins pointe noire, escortés d’une multitude de poissons aux mille couleurs pour se rendre compte que la mer offre bien des surprises merveilleuses. Sans grande difficulté, on se sent comme un poisson dans l’eau, au beau milieu d’un aquarium grandeur nature, calme et paisible… Et sans aller si loin, un simple bain suffit souvent à nous détendre !

Pourtant, l’expérience du contact avec l’eau, et particulièrement la mer (océans et lagons), produit indéniablement une profonde transformation sur le corps et l’esprit. Car au fond, nous ne sommes que des mammifères marins à un stade plus avancé de l’évolution que nos congénères des profondeurs marines…

plongeurs

Les effets physiques

Sur le plan physique, d’un point de vue scientifique, le contact entre l’eau et le corps provoque un réflexe d’immersion -ou encore « Master Switch of Life»- prévu pour pallier au phénomène d’asphyxie possible et limiter l’effet de la pression exercée par l’eau. Une série de réflexes liés à la sauvegarde de l’activité cérébrale, pulmonaire et cardiaque s’enchaînent. Ce mécanisme naturel permet d’adapter le corps et le fonctionnement de ses organes à une situation de possible danger : le rythme cardiaque ralentie automatiquement de 25% lorsque l’on s’immerge, même partiellement. La pression sanguine augmente dans le corps en immersion, le diamètre des artères augmente afin de faciliter l’irrigation du coeur.

Pour les plongeurs avec bouteilles, il est important de rappeler que l’oxygène contenu dans les bouteilles est sensiblement différent de celui que l’on respire en surface (composé en moyenne de 80% d’azote et de 20% d’oxygène). Or, plus la profondeur de l’immersion augmente, plus le taux d’azote augmente du fait de la pression exercée par l’eau sur le corps. L’azote atteint les poumons puis va se dissoudre dans le sang, provoquant un surplus d’azote dans le corps. Les paliers de sécurité lors de la remontée vers la surface permettent donc de réduire le risque de déséquilibre entre la pression et le taux d’azote contenu dans le sang, afin de laisser le temps à l’azote excédentaire de s’évacuer et éviter ainsi que se forment des bulles d’azote entre les tissus corporels.

Autre point important à prendre en considération : le phénomène de déshydratation s’accélère sous l’eau, conséquence directe de l’augmentation de la pression sanguine. Or, cette déshydratation augmente la viscosité du sang,  et rend donc plus lente l’élimination d’azote dans le sang. Il est donc recommandé de bien s’hydrater avant de se mettre à l’eau, et dès la fin de la baignade ou de la plongée.

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Les effets psychologiques

Sur le plan psychique (au niveau mental, conscient ou non, qui affecte la conscience, les pensées, les émotions…), cela entraîne un état de relaxation et de calme intérieur qui se rapproche de l’état méditatif sous de nombreux aspects.

D’abord en résultat direct suite au réflexe d’immersion : le corps ralentie son activité pour se concentrer sur les fonctions vitales, effet induit par la réduction de l’oxygénation des organes et de l’activité cérébrale. Totalement décontracté, laissez-vous guider par le pouvoir captivant de la vie sous-marine, et de l’expérience en soi.

Le dérèglement des sens

Sous l’eau, nos sens sont facilement déréglés, perdus en territoire inconnu…

D’abord la vision, qui est d’abord soumise à la réduction du champ de vision de par le port d’un masque avec verres grossissants. Puis peu à peu, plus la profondeur s’accentue, la disparition des couleurs : en surface, les couleurs restent vives et bien distinctes, mais dès que l’on s’enfonce, elles disparaissent progressivement. D’abord le rouge et le violet à partir de 10 mètres de profondeur, puis l’orange à partir de 20 mètres, puis le jaune, le vert… Jusqu’à ne plus voir que du bleu, plus ou moins sombre. S’ajoute le phénomène de réflexion et de réfraction : lorsque la lumière frappe la surface de l’eau, une partie est reflétée en surface et une partie pénètre dans l’eau, avec toutefois une modification de la direction de la lumière sous l’eau. Le phénomène étant amplifié par une visibilité réduite (présence de particules, plancton, sable, vase…).

L’ouïe est également fortement sollicitée sous l’eau (la pression de l’eau s’exerçant directement sur les tympans), notamment pour permettre de maintenir l’équilibre du corps sous l’eau et de capter les sons. Nécessaire pour faciliter la localisation du corps dans l’espace et gérer les déplacements sous l’eau. Or, le son se propage jusqu’à 5 fois plus vite sous l’eau (1500 mètres par seconde contre 330 mètres par seconde dans l’air en surface), les sons graves étant transmit plus loin que ceux aigus. Fermez les yeux, vous serez surpris par la multitude de sons qui entourent le plongeur : du choc des petites dents des poissons sur les coraux, aux chants lointains des dauphins ou des baleines pour les plus chanceux, en passant par votre propre respiration…

Le toucher se restreint au minimum, non seulement pour préserver l’écosystème sous-marin (la faune comme la flore) mais aussi pour éviter de mauvaises expériences ! Car il est vite arrivé de se laisser captiver par un corail aux couleurs éclatantes, par un poisson aux nageoires fabuleuses, un coquillage aux motifs si rares qu’on l’emporterait bien en souvenir… Mais attention, plus l’apparence est séduisante, plus elle peut se révéler abriter un être-vivant prédateur, urticant ou vénéneux. Il est donc conseillé de porter des gants de plongée, et d’éviter au maximum les contacts avec l’environnement sous-marin. De même, attention où vous mettez les pieds en sortant de l’eau, ou lors d’une plongée le long des fonds marins : veillez à ne pas mettre de coups de palme intempestifs dans les coraux environnants, et par la même occasion, à votre compagnon de palanquée !

Le goût reste imperturbablement ignoré, condamné à rester en marge de l’air respiré directement par le tuba ou via un détendeur pour la plongée en bouteille. D’ailleurs, il est peu recommandé de s’essayer à tester le goût de l’eau de mer une fois en immersion !

De même, l’odorat se retrouve également en marge de l’expérience, le nez étant souvent piégé par le confinement du masque…

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Le rapport au temps et à l’espace

Le milieu sous-marin semble bannir l’apesanteur, dérégler notre rapport au temps et à l’espace qui entoure le plongeur. Soudain, le corps se fait tout léger sous l’eau, une sensation de liberté et de relâchement total s’empare du plongeur qui se laisse enivrer par l’expérience sous-marine.

Le cadre spatio-temporel sous-marin est bien distinct de notre quotidien sur la terre ferme : outre le dérèglement ou l’inhibition de certains de nos sens, la variation de l’impact de la gravité nous libère totalement de cet emprisonnement qu’est le corps cloué au sol habituellement. Sous l’eau, lors d’une excursion en plongée sous-marine, le corps se découvre littéralement ! Non soumis au phénomène d’attraction terrestre, le corps est désormais libre de tout mouvement, peut se tourner et se retourner dans tous les sens, sans limite. En un bond, on peut parcourir d’une traite plusieurs mètres sans retoucher le fond (phénomène amplifié au bon grès des courants) ! Le plongeur évolue sans difficulté à l’horizontale, à la verticale, de biais, la tête en bas… Pour le plus grand plaisir du corps, qui peut enfin s’exprimer librement.

C’est face à une expérience si profonde et atypique que la notion de temps devient effectivement relative. Sous l’eau, le temps s’oublie, les secondes peuvent se prolonger des heures, puis les heures passer en un instant, tant la contemplation enivre et capte l’attention du plongeur. Mais aussi, le ressenti du moment s’intensifie considérablement, l’attention se fixe plus facilement sur les détails, ou tout simplement sur la beauté du cadre environnant.

L’écosystème sous-marin ne cesse de révéler ses secrets, de dévoiler les détails de la vie qui compose son effervescence permanente : tout est objet à contemplation. La richesse et la variété sans fin des couleurs, les formes, les tâches des robes des poissons, chacun plus original que son voisin ! Les coraux irisés aux milles couleurs, la grâce des mouvements, l’harmonie des rôles de chacun de ces individus sous-marins. Sans parler des prédateurs environnant, majestueux et imposants, bien qu’inoffensifs pour l’homme. Et lorsque l’on se risque à lever la tête vers la surface, on prend conscience de l’immensité du monde sous-marin, de sa force si poignante qui saisit tout plongeur.

Alors n’attendez plus, faites le grand saut dans le bleu ! Découvrez l’accompagnement proposé par le club Eleuthera, Centre PADI 5***** – Centre SEA Scubapro, situé à la Marina Taina de Punaauia.

Contact et informations pratiques :

Et également, découvrez leurs clubs dans les îles :

  • Eleuthera Rangiroa : Plongez avec les grands dauphins des Tuamotu – Tél. 40 96 05 55 / 87 29 06 18
  • Eleuthera Bora-Bora : Plongez dans l’un des plus beaux lagons du monde – Tél. 87 77 67 46
  • Tetamanu Diving Center (Fakarava-Sud) : Plongez dans la passe sud de Fakarava classée réserve de biosphère par l’Unesco pour observer son mur de requins gris – Tél. 40 42 49 29

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