« Qu’y a-t-il de plus jouissif que de s’arrêter de penser ?
Cesser ce flot débordant d’idées plus ou moins utiles ou importantes. S’arrêter de penser !
Comme si on était mort tout en pouvant redevenir vivant. Être le vide. Revenir aux origines suprêmes. N’être même plus quelqu’un qui ne pense à rien. Être rien.
Voilà une noble ambition. »
Les fourmis, Bernard Weber
Pourtant, toute noble ambition ne s’atteint pas facilement… Pour aider sa réalisation, il s’agit de mettre en pratique les fruits d’un entraînement assidu, les conclusions issues d’un apprentissage progressif de la théorie générale, et d’être profondément convaincu des bienfaits de la quête. Voilà ce que requiert le processus d’initiation à la médiation. Car il serait périlleux, inconscient voire inutile de s’engager sur le chemin de la Spiritualité sans réflexion préalable sur les effets attendus, les problématiques à affronter ou juste le regain d’énergie espéré.
Une multitude de raisons -affectives, émotionnelles, relationnelles, familiales, amicales, professionnelles…- peuvent nous amener progressivement à nous pencher sur la question des bienfaits de la méditation. Lorsque le moment est venu de faire une pause, de provoquer une rupture dans la routine monotone du quotidien, ou juste de remettre nos choix de vie en question, notre place dans la société -la famille, au travail ou autre-, de plus en plus d’individus se penchent sur l’initiation à la méditation. La multitude des ouvrages dédiés à la question l’atteste et le nombre grandissant de spécialistes multi-disciplinaires ainsi que l’acceptation de la méditation comme thérapie ont contribué à démystifier ce concept.
C’est pourquoi, avant de commencer toute forme d’initiation méditative, il est important de convenir avec soi-même d’une hygiène de vie adéquate et de dédier du temps régulièrement à la méditation. Véritable bouleversement dans nos habitudes de vie au rythme effréné, il est question de revoir la copie partiellement. Et le jeu en vaut la chandelle !
Le rapport au temps
L’initiation à la méditation implique une répétition des exercices et une pratique régulière. Chacun reste libre de dédier le temps qu’il souhaite à la méditation, ainsi que de se fixer une fréquence.
On considère que l’état de calme intérieur se manifeste en 5 minutes à peine, chez un individu débutant, au bout de quelques séances répétées. Au terme de l’initiation, les séances régulières peuvent atteindre une heure, et les séances ponctuelles de méditation sur des sujets ou objets plus complexes peuvent durer plusieurs heures. Et même, pour certains adeptes, plusieurs jours ! On parle dans ce cas de retraite méditative, réalisée dans des centres et instituts spécialisés en séminaires d’initiation et de perfectionnement aux pratiques méditatives, car nécessitant un accompagnement rigoureux. Voire même, en isolement total au contact direct avec la Nature…
Inutile pour autant de se torturer sur la durée, le rythme des séances de méditation s’accordera petit à petit avec votre rythme de vie habituel. Il est recommandé de commencer par des durées courtes : entre 5 et 20 minutes consécutives, 1 à 2 fois par jour.
En outre, les neurosciences démontrent désormais que la réitération méditative provoque des modifications biochimiques, physiologiques et électromagnétiques qui modifient nos schémas de pensées -plus optimistes-, nos comportements individuels et collectifs -plus altruistes, empathiques et confiants- ainsi la notre résistance améliorée de notre système immunitaire.
Puis petit à petit, vous verrez que la notion de temps deviendra futile, au fur et à mesure de votre pratique…
Un environnement propice au calme
Afin de vous ressourcer efficacement, il est important dès le début de choisir un lieu adéquat pour méditer et vous relaxer, avec la sécurité de ne pas vous faire déranger de manière impromptue durant votre séance.
L’endroit idéal est propre à chacun, il peut s’agir d’un coin dans une pièce de votre maison, un espace dans votre jardin ou sur votre terrasse, une plage peu fréquentée. A domicile ou sur votre lieu de travail, pourvu que vous soyez à l’aise et en confiance avec l’endroit choisi.
Seule préconisation : éviter les chambres parentales ou partagées, qui sont l’univers de deux individus et donc chargées de leurs énergies individuelles et collectives. De même, évitez les lieux bruyant, près des voies de circulation ou exposés à des nuisances sonores externes. Rapidement, l’espace devient également une notion dérisoire…
Se mettre en conditions
Selon le contexte et l’environnement pendant votre séance de méditation, assurez-vous d’être confortablement installé, prévoyez un plaid afin de pas ressentir une sensation de fraîcheur au cours de la séance, portez des vêtements confortables et n’oubliez pas les accessoires utiles, au cas où (chaussettes, écharpes, coussins…) !
Un fond musical peut accompagner votre séance de méditation., ainsi qu’un parfum d’ambiance (encens, huiles essentielles, bougies parfumées…). Mais si le cadre vous le permet, profitez tout simplement des bruits et des odeurs de la Nature qui vous entourent !
La position méditative
Le choix de la posture pendant votre séance de méditation est primordial pour son bon déroulement. Choisissez une posture debout, assise ou allongée, sur un support homogène et lisse, que vous pouvez agrémenter d’un tapis de yoga ou de camping, ou de tout type de support similaire (plaid, couverture, serviette de bain…).
Seul impératif : assurez-vous de maintenir la colonne vertébrale droite dans sa totalité et pendant toute la séance.
Egalement, il est important de toujours avoir deux points d’appuie -appelés points d’encrage-qui vont stabiliser votre position et faciliter votre connexion avec l’environnement naturel qui vous entoure : les pieds pour les postures debout et assises et les ox coxaux en position assise.
L’écartement entre les pieds reste parallèle au bassin ; de même évitez de croiser les jambes ou les bras pendant la séance. Le but n’est pas de rester immobile du début à la fin, au contraire ! N’hésitez pas à ajuster votre posture durant la séance de méditation : picotements, crampes, fourmillements, engourdissements et coups de chaleur ou de froid… nombreuses sont les manifestations physiques qui vont perturber vos séances de méditation, surtout au début !
La respiration et le corps
La respiration est un outil qui vous aidera à entrer en état méditatif tout au long de votre apprentissage, de l’initiation au perfectionnement. Véritable outil de relaxation physique et de lâcher-prise mental, la respiration profonde conditionne notre corps et notre esprit pour atteindre divers états de conscience.
Apprenez à écouter votre respiration naturelle, concentrez-vous sur l’enchaînement des inspirations et des expirations, prenez conscience de l’air qui entre et sort par vos narines, sentez votre cage thoracique se gonfler et l’air pénétrer vos poumons. Posez vos mains sur le ventre et constatez comment celui-ce change de forme et se modèle selon le stade de l’inspiration ou de l’expiration.
Puis, petit à petit, amplifiez votre cycle respiratoire, tout en ralentissant la vitesse d’inspiration et d’expiration. Par exemple, un premier exercice respiratoire consiste à passer d’un cycle respiratoire naturel à un cycle de 10 inspirations et expirations de 3 secondes chacunes, puis un autre cycle de 5 secondes, puis un dernier de 8 secondes, avant de reprendre une respiration naturelle.
Immédiatement, le corps se détend, les muscles se relâchent peu à peu : d’abord le visage ; puis la nuque, le coup et les épaules ; puis progressivement le reste du corps. Il se peut même que vous soyez surpris de prendre conscience des pulsations de votre coeur, de l’afflux sanguin dans les artères principales, voire même dans certaines veines. Bienvenue chez vous -en vous !
Alors, avant d’embarquer pour ce beau et surprenant voyage spirituel, voici la condition sine qua none à respecter dès le départ :
« Être ici et maintenant. »
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