Voici pourquoi vous rougissez lorsque vous buvez de l’alcool

Asian flush

Quelle est votre boisson préférée ? Oh, la bière, vous dites ? Est-ce que vous devenez rouge très rapidement après avoir consommé une demi-canette de votre bière préférée ? Si votre réponse est oui, vous êtes-vous déjà demandé ce que cela signifie ? Nous avons mené une petite enquête. Un ami nous a expliqué : « J’ai une excellente circulation, voilà pourquoi ! » « Je suis allergique à l’alcool, mais j’aime bien boire parfois », a précisé une autre amie. « C’est juste nos gènes chinois ! » a dit un groupe. Une étude a montré qu’environ un tiers des Japonais, des Chinois et des Coréens réagissent à l’alcool en devenant rouge. C’est tellement courant de voir des visages rouges dans tous les bars et clubs d’Asie que nous ne pensons même pas à le remettre en question. Ceux d’entre nous qui ont la chance de ne pas se transformer en tomate après un verre ou deux, se moquent de leurs amis à qui cela arrive. Et ceux d’entre nous qui deviennent rouges ? Nous ne voyons en cela qu’un dysfonctionnement génétique bénin et nous continuons à boire. Mais tout cela est juste amusant ?

Pourquoi les fameuses rougeurs dû à l’alcool ?
Certaines personnes pensent que cela est dû au fait que les Asiatiques sont incapables de métaboliser l’alcool. Cela peut sembler exact d’un point de vue scientifique, mais ce n’est pas le cas. Et non, ce n’est pas non plus le fait que vous ayez une circulation sanguine exceptionnellement bonne. L’alcool est métabolisé par le foie, où il est d’abord oxydé en acétaldéhyde, puis transformé en acétate par une enzyme appelée aldéhyde déshydrogénase (ALDH2).

Ceux qui deviennent rouges après un peu d’alcool ont une modification génétique de leur ALDH2. Cette variante génétique fait que le corps métabolise l’alcool plus rapidement, mais se montre moins efficace dans la digestion de l’acétaldéhyde. L’accumulation d’acétaldéhyde est à l’origine de la dilatation des vaisseaux sanguins et des rougeurs de la peau. Cette réaction est connue sous le nom de Alcool flush, mais comme elle se produit surtout chez les Asiatiques, on l’a surnommée le Asian flush ou Asian glow. Un joli nom, en effet.

Quels sont les autres symptômes à part la rougeur ?
Les maux de tête et les nausées peuvent survenir. Certaines personnes signalent également des démangeaisons au niveau de la peau.

On associe la bouffée de chaleur asiatique à un risque accru d’hypertension et de cancer
Certaines personnes n’aiment pas boire à cause des rougeurs et des démangeaisons qu’elles ressentent au niveau de la peau, tandis que d’autres ignorent les effets secondaires esthétiques pour passer une bonne soirée. Mais des études récentes ont révélé des preuves que les personnes souffrant d’une déficience en ALDH2 courent un risque beaucoup plus élevé de développer un cancer de l’œsophage en consommant de l’alcool, que les personnes ayant une ALDH2 tout à fait active. Le cancer de l’oesophage est également l’un des cancers les plus mortels au monde, avec un taux de guérison assez faible. L’acétaldéhyde est un métabolite présent dans l’alcool, mais c’est aussi une substance cancérigène. Lorsque les tissus de votre appareil aérodigestif supérieur sont exposés de façon répétée à l’acétaldéhyde, la probabilité de dommages et de mutation de l’ADN peut également augmenter. Dans un article publié en 2013, les chercheurs ont étudié 1 763 hommes, dont des non-buveurs, des personnes qui rougissent et celles qui ne rougissent pas. Ils ont découvert que les personnes qui consommaient la même quantité d’alcool (entre 4 et 8 verres) risquaient davantage de souffrir d’hypertension. Le risque d’hypertension liée à l’alcool est également beaucoup plus élevé chez les personnes qui boivent plus de 4 verres par semaine.

Traitement possible contre les rougeurs
Malheureusement, comme il s’agit d’un problème génétique, il n’existe actuellement aucun remède contre les rougeurs dues à l’alcool, sauf en évitant d’en boire. Bien que l’utilisation d’antihistaminiques puisse prévenir les rougeurs, cela ne change rien au fait que votre corps ne peut pas digérer l’acétaldéhyde. Cela signifie que vous risquez toujours de développer un cancer de l’œsophage et de l’hypertension si vous continuez à boire.

Mais tout n’est pas perdu d’avance
Comme le trouble enzymatique fait rougir les gens après un tout petit peu d’alcool, nombreux sont ceux qui évitent de boire. Personne n’aime entendre des choses embarrassantes comme « Hé, tu ressembles à une tomate » ou « Mec, tu es rouge comme les fesses d’un babouin » tout le temps.

De plus, comme les personnes qui rougissent ont des réactions désagréables lorsqu’elles boivent de l’alcool (démangeaisons, maux de tête, etc.), elles ne peuvent pas vraiment boire beaucoup. Des études montrent que cela peut jouer un rôle dans la prévention de l’alcoolisme. La prévention contre l’alcoolisme est si efficace que les sociétés pharmaceutiques utilisent la science pour développer des médicaments qui aident les alcooliques à se rétablir. Certaines sociétés utilisent le disulfirame pour freiner la transformation de l’alcool dans l’organisme, ce qui provoque les mêmes symptômes que les bouffées de chaleur.

Que faire ?
Si vous devenez rouge après un ou deux verres, vous devriez penser à boire moins, beaucoup moins. Bien que vous puissiez traiter les autres de rabat-joie, il est bon de comprendre que vous vous exposez à un risque plus élevé de développer à la fois un cancer et de l’hypertension. De plus, celui qui ne rougit pas après avoir bu n’est pas non plus autorisé à trop boire. La modération reste le maître mot, et trop d’alcool peut aussi avoir des effets néfastes sur votre corps. On s’accorde généralement à dire que la « consommation modérée d’alcool » est d’environ un à deux verres par jour pour les hommes, et un verre par jour pour les femmes.


Il n'y a aucun commentaire

Ajoutez le vôtre

Laisser un commentaire

Like us!

ou

Inscrivez-vous

à notre newsletter

Merci !