La chirurgie esthétique n’est pas un sujet facile à évoquer. Beaucoup le considèrent même comme tabou et rechignent à en parler. Ceux qui sont pour ont peur de choquer, ceux qui sont contre ont peur de froisser.
Et pourtant quand on atteint l’âge de 30 ans, on commence à scruter son visage pour y guetter l’apparition des premières rides et autres signes de vieillissement. Heureusement, tous n’apparaissent pas en masse le matin de notre 30ème anniversaire ! Non, au lieu de cela ils préfèrent s’installer sournoisement au fil des années et finissent par devenir très apparentes vers la quarantaine.
La chirurgie esthétique : Fausse bonne idée ?
On a tendance a toujours considérer que le fait de subir une opération (ou tout autre acte médical) sans justification médicale et dans l’unique but de modifier son apparence corporelle, est une sorte de vanité mal placée. Surtout lorsque la chirurgie esthétique a pour objectif de masquer son âge. On a du mal à comprendre pourquoi l’on voudrait travestir ainsi la réalité. Quel mal y a-t-il à avoir 30, 40, 50 ou 70 ans ? Les rides, les plis sur la peau, les paupières qui tombent… Ne sont que le signe que l’on a vécu une vie pleine.
On regarde nos grand-mères et on contemple leur beauté, celle de femmes de 85 ans rayonnantes malgré ces marques du temps. Ou plutôt grâce à elles. Si on veut lui ressembler un jour, on devrait faire comme elle : cultiver son jardin (au sens propre comme au figuré d’ailleurs), manger bio, faire de l’exercice, rire. Ça coûte moins cher et c’est moins risqué que de passer sur le billard.
L’angoisse du bistouri
Il faut être honnête : la chirurgie esthétique, ça fait peur. Quand on y pense, on visualise très nettement les images des ratés, des excès… Ces images effrayantes ne sont bien sûr pas représentatives de la majorité des opérations mais sont plus marquantes pour les esprits. L’autre raison est aussi que les personnes dont les injections, les liftings (ou même les « petites retouches » impliquant un bistouri ou une aiguille) ont réussi « omettent » souvent de le mentionner. La chirurgie est bien là, mais elle est invisible. C’est ainsi : son destin est de rester cachée dans l’ombre, tout en permettant à la personne opérée de briller.
Mais si les opérés n’en parlent pas, c’est un peu de notre faute à tous. Le type de discours que l’on a tendance à tenir n’engage pas les personnes ayant eu recours à la chirurgie esthétique à en discuter ouvertement… Les opinions contribuent à pointer du doigt cette pratique, la stigmatisant, la rendant honteuse et inassumable. Pourtant ce n’est pas le but car chacun devrait être libre de vivre sa vie comme il l’entend sans être jugé !
Vanité ou nécessité ?
N’oublions pas qu’il y a bien sûr des cas où la chirurgie esthétique est parfaitement nécessaire.
On a la chance de ne pas être née avec un bec de lièvre. Pour ce type de malformation congénitale grave, le fait de devoir recourir à la chirurgie esthétique fait alors l’unanimité.
En y réfléchissant, la prise de position est assez simple sur les deux extrêmes : il est facile d’être pour la chirurgie esthétique réparatrice comme dans le cas du bec de lièvre, comme il est facile d’être contre les excès façon ballon de baudruche ou « tête de lionne ».
S’accepter et dépasser ses complexes.
Quand on pense aux marques du temps, on pense essentiellement aux rides, voire au relâchement cutané. On n’avait jamais envisagé qu’un jour d’autres signes du temps passé amèneraient à revoir notre jugement sur la chirurgie esthétique.
On a pourtant bien lu les livres de grossesse. Religieusement, même, psalmodiant leurs 10 000 commandements : « au soleil tu ne t’exposeras point », « de la crème solaire tu appliqueras… ». On a même suivi les instructions à la lettre. Mais cela n’a pas empêché de vilaines tâches d’apparaître sur notre visage.
Des tâches brunâtres, situées sous les yeux, au-dessus des pommettes. « Dans les 6 mois après l’accouchement, ces tâches disparaîtront », clamèrent mes fameux bouquins. On a attendu, attendu, attendu… Six mois. Un an. Dix-huit mois… Les tâches sont toujours là. Pire : elles se sont étendues.
A défaut de les trouver jolies, on a essayé de les oublier, de faire abstraction de ces plaques disgracieuses lorsque notre regard les croisait dans le miroir. On a aussi tenté de les faire disparaître à coup de crèmes à base de sérum de jouvence et de poudre de perlimpinpin. On a essayé de les camoufler, de les cacher sous une épaisse couche de stick correcteur et de fond de teint.
Et puis un jour, en se croisant par hasard dans le miroir on se dit : Qui est donc cette fille si malheureuse, si fatiguée ?
Ces marques brunes situées sous les yeux forment de gigantesques cernes faussent l’expression faciale. C’est à ce moment-là qu’on réalise que cette apparence ne refléte pas ce qu’on est à l’intérieur et pire, que ces tâches peuvent nuire en altérant l’image que les autres se font.
Surtout quand la fille du miroir, d’apparence si triste, si fatiguée, n’a pas réussi à convaincre le recruteur de son dynamisme et de sa joie de vivre. Elle n’a pas eu le poste qu’elle convoitait.
On oscille entre colère et sentiment d’impuissance. Et puis un jour, une copine demande en dévisageant ces taches d’un air inquiet : « qu’est-ce que tu as là ? … Tu t’es cognée ? ».
Là c’est le déclic. Ce jour-là on commence à se renseigner sur les professionnels de la chirurgie esthétique. Penser que ce problème n’est pas sans solution soulage déjà d’un poids. On se sent un peu moins impuissante.
Finalement en vieillissant grandissant, on apprend à être moins catégorique, à ne plus voir les choses en noir ou blanc, mais de manière plus nuancée, et surtout à ne pas juger les autres, leurs envies, leurs convictions. C’est grâce à cela qu’il faut s’accepter tels qu’on est et accepter son âge mais aussi qu’on a besoin d’un coup de pouce pour se sentir bien dans sa peau, personne ne jugera.
On franchit le pas et on prend rendez vous chez un bon dermato… Celui qui nous aidera à retrouver notre peau de bébé !
Et vous, pensez-vous pouvoir vous laisser tenter un jour par la chirurgie esthétique ?
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