La recherche du silence

« Lors d’une méditation intense, la sujet et l’objet ne font qu’un. La vacuité et la conscience qui perçoit la vacuité sont à l’image de l’eau que l’on verse dans l’eau : indistinctes. »

Se voir tel qu’on est,
Sa Sainteté le Dalaï Lama

Arrêtez de nager à contre courant en eaux troubles… Prenez donc le temps de faire une pause, un instant de répit bien mérité dans votre quotidien surchargé !

Dans une étape préliminaire à la pratique de la méditation, il s’agit de franchir la première épreuve, et non des plus simples… La recherche du silence.

Car avant de pouvoir prétendre atteindre la pleine conscience à travers la méditation, il s’agit de franchir petit à petit différentes étapes nécessaires au perfectionnement dans la pratique méditative. D’où les effets de plus en plus bénéfiques qui apparaissent graduellement.

À travers la recherche du silence, on entend entrer en relaxation physique et mentale, au point de ne plus se sentir accaparé d’idées, de flashs, de pensées et autres perturbations : on parle de méditation de stabilisation mentale.

En outre, un des paradoxes du jeune initié consiste à admettre et à accepter, via cet exercice, qu’il ne faut surtout pas chercher à atteindre un résultat en particulier lors d’une méditation de ce type. Rien, sauf le silence.

Au niveau de l’exercice mental, il s’agit de se dégager des pensées récurrentes, des réflexions sans fin, des doutes, etc. Egalement, on se détache peu à peu des associations d’idées qui nous viennent spontanément à l’esprit, des jugements et critiques que l’on peut ruminer, des angoisses qui nous assaillent.

Mais la recherche du silence fait également référence au calme physique, la détente absolue du corps. Le moment à partir duquel on parvient à surmonter les gênes provoquées par un inconfort physique.

L’importance de la respiration

La prise de conscience de nos cycles respiratoires est primordiale et très bénéfique pour nous permettre d’atteindre le calme physique puis mental. En effet, différents techniques et exercices respiratoires accompagnent le relâchement progressif au niveau physique, musculaire et nerveux. Il s’agit d’accompagner le souffle, d’observer les mouvements du corps (nez, poumon, cage thoracique, ventre…), de sentir le cheminement de l’air pendant un cycle respiratoire.

Ensuite, en approfondissant la respiration, et en allongeant les cycles respiratoires, nous réduisons peu à peu l’oxygénation dans le sang. A termes, le cerveau est moins irrigué, et concentre principalement son activité sur les parties cérébrales les plus indispensables, donc au détriment des fonctions « mineures » (mécanismes de pensées aléatoires, sensations désagréables dans le corps…).

Le corps est donc plongé dans un état qui s’apparente à de l’auto-hypnose, compromis conscient du mental avec le corps, afin d’atteindre un état de relaxation complète et de profiter de cette sensation de bien-être, de légèreté, de vide intérieur et de lâcher prise.

Ecouter son corps

Vient ensuite la phase de reconnexion avec le corps, afin de prendre conscience de l’activité de nos membres et de nos organes. En prêtant une attention supérieure à la normale, on prend au fur et à mesure conscience de notre respiration, de notre rythme cardiaque, des micro spasmes qui nous parcourent, de la chaleur qui nous habite.

Mais aussi, nous ressentons avec plus d’intensité des sensations désagréables qui nous perturbent : une crampe, un engourdissement, un picotement…

L’exercice consiste alors à effectuer un choix, en pleine conscience : choisir de bouger et de succomber à l’inconfort -ce qui remet considérablement en question la réussite de l’exercice de méditation de stabilisation mentale-, ou bien décider de poursuivre l’exercice, et isoler la gêne dans un coin de notre conscience, sans en subir les conséquences. Exercice de concentration, donc, mais aussi de contrôle du corps par l’esprit, pour aboutir sur un résultat où le corps affecte ensuite l’esprit…

La réflexion mentale et le lâcher prise conscient

Un tel exercice, aussi simple qu’il puisse paraître, implique tout de même un travail profond sur le flux de pensées et d’idées qui viennent nous envahir et nous perturber au cours d’un travail méditatif : jugements, doutes, idées, angoisses, projections, hypothèses, rêves refoulés…

Toutes ses afflictions mentales, qui forment un bavardage incessant de soi avec soi-même, doit être domestiqué, apprivoisé et compris, au fil des séances. Le but étant de parvenir à prendre plus de recul, à analyser avec plus de lucidité nos émotions, nos pensées, nos préoccupations, nos projets…

Mais soyez rassurés, le « vagabondage mental » est commun, mécanisme quasi automatique. Au point de le considérer comme spontané et inné chez l’Homme. Pourtant, l’exercice vise à s’entraîner pour faire face et gérer cette dérive de l’esprit, des pensées, des émotions et des sentiments.

Le moment idéal

Libre à vous d’aménager votre séance de méditation relaxante à votre guise.

Pour autant, quelques détails à ne pas négliger :

• Assurez-vous de disposer d’un délai compris entre 10 et 20 minutes
• Installez-vous dans un endroit tranquille, où vous vous sentez à l’aise et en confiance
• Choisissez une posture confortable, assis, allongé ou en position du lotus. Pensez à garder la colonne vertébrale bien droite et alignée, afin de faciliter la respiration et le relâchement musculaire.
• Vous pouvez accompagner votre séance d’une ambiance musicale douce, ainsi que d’un parfum d’ambiance (encens, huiles essentielles, bougies parfumées…)

Idéalement, il est recommandé de privilégier les moments naturels de détente : le matin au réveil, avant de se lever ; le soir au coucher en essayant de s’endormir, lors d’une pause spontanée au cours de la journée (au travail dans un cadre neutre et calme ; après un exercice physique…).

Au final, l’exercice vise à atteindre un état de calme et de sérénité absolue, de relâchement total du corps, et donc, de l’esprit. Un état dans lequel ni le temps ni l’espace n’existent. Un instant de bonheur et de bien-être vous attend…