Quelle est l’influence de la musique sur notre corps

Nous connaissons tous le plaisir que procure la musique, mais nous ne réalisons pas toujours que ses pouvoirs vont beaucoup plus loin que la simple douceur frappant l’oreille. C’est une onde, une vibration, qui entre en résonance avec notre système nerveux et fait naître en nous des émotions, des réactions d’apaisement ou de stimulation. Elle modifie notre humeur et facilite notre homéostasie. Il est notoire qu’elle aide à la relaxation et à la douceur de vivre.

Quelques notes suffisent à nous filer la chair de poule, des sueurs froides, ou l’envie irrépressible de danser. Voici tout ce que nous fait la musique.

Elle nous trotte dans la tête

Gangnam Style, Toi + Moi, HappyQuatre minutes de folie collective pour des heures de torture à essayer de se sortir l’air de la tête. Une équipe de chercheurs de la Western Washington University s’est penchée sur ces chansons qui nous polluent l’esprit. Résultat : le pire du pire, c’est Lady Gaga et Katy Perry. Dès qu’on entend une mélodie, notre cerveau la mémorise pour savoir si elle lui plaît, décrypte le neurologue Pierre Le marquis, auteur de Sérénade pour un cerveau musicien (éd. Odile Jacob). Si oui, il va se la passer en boucle. Le cerveau aime particulièrement les chansons répétitives comme les berceuses.

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Elle nous fait flipper

Que serait Orange mécanique sans la Neuvième Symphonie de Beethoven, Les Dents de la mer sans son « tin-tin-tin-tin-tin » composé par John Williams ? Pour nous faire peur, les compositeurs travaillent sur des sonorités dissonantes, que nous percevons comme désagréables et qui activent des régions du cerveau impliquées dans la peur, principalement l’amygdale. Vos pupilles se dilatent, vous transpirez, votre tension artérielle augmente… Attention, là, derrière, un requin !!!

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Elle stimule nos hormones

« De la tristesse à l’orgasme, la musique peut provoquer toute la palette des émotions, annonce Pierre Lemarquis. Elle influence notre production de neuromédiateurs impliqués dans le circuit cérébral de la récompense et du plaisir. » Brancher ses écouteurs, c’est s’exposer à une décharge hormonale incontrôlée. La musique booste notre taux de dopamine (l’hormone du plaisir), de sérotonine (à la base de la plupart des anti-dépresseurs) et d’endorphines ou morphine endogène (à l’origine de la chair de poule et de l’effet planant de la musique).

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Elle nous rend plus romantique

Les femmes donnent plus facilement leur numéro de téléphone après avoir écouté une chanson romantique. C’est la conclusion (pas du tout macho, c’est scientifique) de Nicolas Guéguen, de l’université de Bretagne-Sud, qui a fait le test sur 80 femmes de 18-20 ans. Résultats : 52,2 % de chance de conclure avec Je l’aime à mourir, de Cabrel, contre 27,9 % pour L’Heure du thé, de Vincent Delerm. Bonus du chercheur : avec une guitare à la main, messieurs, vous doublez vos chances de pécho.

Elle fait battre notre cœur

La musique influence notre respiration et notre rythme cardiaque. Plus le tempo est rapide, plus notre cœur s’emballe, probablement à cause d’un effet de stimulation de notre système nerveux sympathique (qui prépare l’organisme à l’activité physique). Selon une équipe de chercheurs des universités de Pavie (Italie) et d’Oxford, notre cerveau ne fait pas la différence entre les genres musicaux. Pour lui, un mouvement presto des Quatre Saisons de Vivaldi et la techno, c’est la même chose.

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Elle révèle notre personnalité

Tu aimes te trémousser sur ABBA ? Selon une étude anglaise, tu es créatif, mais pas gentil. Si tu préfères la country : tu es un bosseur extraverti. Et si tu es fan de rock ou de heavy metal, c’est que tu as un problème d’estime de toi et que tu es un tire-au-flanc peu avenant. Mais (ouf !) tu es gentil. Une étude (américaine) fait le lien entre les goûts musicaux et les orientations politiques. Les musiques « profondes et réfléchies » (classique, jazz…) dénotent une tendance libérale. Ceux qui penchent pour des musiques « enle ées et conventionnelles » (pop, country…) sont conservateurs. Selon Pierre Lemarquis, ces recherches sont loin d’être du pipeau : « En matière de goûts artistiques, on met deux secondes pour rejeter une œuvre et quatre pour s’y intéresser. Si un morceau de musique nous plaît, c’est qu’il nous ressemble. »

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Elle diminue la douleur

Dans certains cas, la musique peut être utilisée à des fins thérapeutiques. Véronique Tat, violoncelliste professionnelle, musicothérapeute au collectif Cerce, et formatrice en art thérapie à Paris, a mis en place, avec une psychologue, une étude au sein du service de diabétologie de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière. Pendant plusieurs mois, elle a proposé des séances de musicothérapie active au chevet des patients en phase d’amputation. « La souffrance corporelle et psychique de ces malades est immense, détaille Véronique Tat. Je viens dans leur chambre avec des instruments et je leur propose qu’ils les explorent. Je les accompagne à travers des improvisations musicales spontanées. Pendant la séance, les personnes oublient la douleur, communiquent davantage. Elles ont une meilleure image d’elles-mêmes et de leur corps. Grâce à la découverte de leur potentiel créatif, les patients redeviennent sujets d’eux-mêmes et non plus uniquement sujet de soins. » La musique est également utilisée pour améliorer la communication des personnes qui sont atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Elle dope nos performances sportives

Quand je cours, j’écoute Britney Spears me répéter en boucle « Get to work bitch ». On n’est clairement pas dans le plaisir musical, mais ça me fait avancer. Une équipe de chercheurs du Ursinus College, en Pennsylvanie, a fait pédaler des cobayes de tous âges sur un vélo d’appartement pendant deux minutes. Sans musique, les sujets ont parcouru en moyenne 1,2 km contre 1,57 km avec une musique douce et 1,62 km sur de la techno.

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Elle nous fait du bien au moral

Vous venez de vous faire larguer, vous dégainez la playlist chagrin d’amour pour VRAIMENT toucher le fond. Rien de plus normal, selon la musicothérapeute Véronique Tat, « la musique nous permet de trouver une oreille à notre douleur. Elle sert d’exutoire à ce moment douloureux. On a ainsi le sentiment d’être accompagné et compris ».

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