L’influence des couleurs sur nous

L’influence des couleurs sur nous

Stress, irritabilité, troubles du sommeil… Et si les couleurs pouvaient nous aider ? La chromothérapie est une médecine douce inspirée des traditions indienne et chinoise. Elle nous donne des idées déco 100 % bien-être.

« Broyer du noir », « voir la vie en rose », « se fâcher tout rouge »… Couleurs et émotions sont souvent associées. Certaines augmentent notre tension, d’autres peuvent nous aider à dormir ou même nous donner faim… Rien de magique là dedans. Lorsque nous voyons une couleur, c’est tout un arsenal sensoriel qui s’active dans notre rétine : l’information visuelle est transformée en signal électrique puis transmise au cerveau. En fonction de la teinte perçue, celui-ci sécrète un cocktail de messagers qui vont agir sur l’organisme. Et les femmes seraient favorisées : une étude américaine a montré qu’elles voyaient les couleurs avec plus d’intensité que les hommes. Conclusion : la chromothérapie, c’est pour nous !

Le rouge donne de l’énergie et stimule l’esprit

« Alerte rouge ! » Le rouge, c’est le symbole universel de l’urgence, de la passion et de l’énergie. Et cela se vérifie sur le plan biologique : des études ont montré que cette couleur favorise la mémoire à court terme, augmente l’attention et exacerbe les émotions. En clair, avec le rouge, on retrouve nos instincts animaux. Une couleur à manipuler avec précaution, donc : on évite d’en mettre dans la chambre du petit dernier, surtout s’il est du genre hyperactif. Par contre, on peut oser une parure de lit écarlate dans la chambre des parents, histoire de « soigner » leur libido ! C’est aussi une couleur qui réchauffe : des chercheurs américains ont remarqué que, dans une pièce peinte en rouge, la température ressentie s’élevait en moyenne de 3 à 4 °C… Les frileuses apprécieront ! Enfin, au moment des repas, on mise sur une nappe ou des sets de table carmin pour ouvrir l’appétit.

Le bleu déstresse et favorise le sommeil

Des scientifiques chinois ont montré que cette couleur faisait diminuer notre pression artérielle, notre rythme cardiaque et respiratoire. Contre le stress, on adopte le bleu à tous les étages : dans la chambre à coucher, surtout s’il est foncé (le fameux « bleu nuit »), il nous aide à trouver le sommeil. Au bureau, il nous incite à garder la tête froide. C’est aussi le meilleur allié des artistes, puisqu’il favorise l’imagination. Idéal pour tout le monde, le bleu ? Pas vraiment : parce qu’il nous pousse à l’introspection, il a aussi tendance à étouffer la communication, à favoriser le repli sur soi. C’est pourquoi les chromothérapeutes le déconseillent aux personnes déprimées.

Le rose entretient la bonne humeur… A petite dose

De moins en moins réservée aux filles, cette couleur est même fréquemment utilisée sur les murs des écoles, dans les prisons, ou encore dans les hôpitaux psychiatriques. D’après les scientifiques, le rose provoque les mêmes effets que le bleu sur l’organisme. De plus, c’est une couleur chaude : en clair, il nous pousse vers les autres. Que du bon, le rose ? Pas tout à fait : les chromothérapeutes conseillent tout de même de l’utiliser avec modération. En excès, il pourrait devenir aussi excitant que le rouge… Un coussin sur le canapé du salon, un tapis dans la chambre à coucher, un bibelot dans le bureau : c’est la dose idéale à ne pas dépasser. Pas fan du rose ? Pour lutter contre le stress et garder son calme, de manière générale, on fait le bon choix en misant sur le bleu ou des couleurs pastel. Des études réalisées en 2001, les teintes tilleul, sarcelle (une nuance de bleu-vert) ou pêche sont les plus relaxantes.

Le jaune représente la joie de vivre

Recommandée par les chromothérapeutes dans toutes les pièces à vivre, cette couleur solaire nous donne de l’énergie et chasse les idées noires. A la fois chaleureuse et rassurante, c’est la couleur la plus gaie de notre « palette bien-être ». Mieux encore : elle est championne en matière de communication, surtout si elle tire vers l’orange. On la privilégie donc pour désamorcer les conflits ou faire parler les timides ! Employées par petites touches dans un bureau, le jaune-orangé se révèle propice au travail intellectuel. Il favorise la concentration, facilité l’apprentissage et développe le sens de l’organisation.

Bon à savoir : Il ne faut pas abuser du blanc

Avec le blanc, couleur intemporelle par excellence, on a l’impression de ne pas faire d’erreur. Et pourtant ! Selon les chromothérapeutes, un environnement achromatique (incolore) aurait des conséquences plutôt négatives sur notre santé. D’ailleurs, pour la moitié de la planète, le blanc est la couleur du deuil… Une étude de l’université d’Ankara (Turquie) a constaté que le taux d’absentéisme et la fatigue des salariés augmentaient dans un environnement professionnel blanc. Et, en 2005, une autre étude a retrouvé un lien entre burn-out et environnement achromatique.

Le blanc, c’est aussi l’ennemi de notre libido : si, dans une chambre à dominante rouge, les couples font l’amour plus de trois fois par semaine, dans une chambre extra-blanche, cette statistique chute à 2,02… La vôtre est blanche ? Misez sur des ampoules de couleur. Et, à l’avenir, réservez cette couleur à la salle de bain…

La chromothérapie, un traitement reconnu

Dans les maternités, les médecins utilisent la lumière bleue pour traiter les jaunisses (ictères) des nouveaux-nés. La raison ? Elle inhibe la production de bilirubine, un pigment jaune issu de la dégradation de l’hémoglobine. En 1976, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a reconnu la chromothérapie comme une médecine douce. Il existe deux techniques. « La première, appelée chromothérapie globale s’apparente à un vrai « bain de lumière » : le patient est placé dans une pièce illuminée de manière intense avec certaines couleurs. Nous l’utilisons surtout pour traiter les troubles d’ordre psychologique : insomnie, anxiété, dépression, explique Antoine Mallet, chromothérapeute. La chromothérapie locale est un peu différente : il s’agit de projeter un faisceau de lumière colorée sur une partie du corps. Cette méthode, que nous utilisons plutôt pour des troubles d’ordre physique, donne de bons résultats en dermatologie, notamment dans le traitement des vergetures. »

Pour en savoir plus : L’étonnant pouvoir des couleurs, Jean-Gabriel Causse, éd. Du Palio


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