Ils sont de plus en plus nombreux à être seuls. Certains, par choix. D’autres pas. Aujourd’hui, les célibataires démontrent qu’il est possible d’exister et de s’épanouir en dehors du sacro-saint couple. Mais ils doivent lutter contre une pression sociale et familiale à vivre à deux qui demeure très forte. Sans compter celle qu’ils se mettent parfois à eux-mêmes.
À l’heure où le mariage n’est plus un passage obligé, où la vie de couple se pense davantage en CDD qu’en CDI et où la société se fait de plus en individualiste, nous sommes tous amenés à connaître des périodes de célibat. Fini le temps où les Catherinettes étaient raillées et les vieux garçons tournés en ridicule. Aujourd’hui, les célibataires s’assument et certains n’hésitent pas à vanter les mérites de la vie en solo. Sans en faire pour autant un projet de vie.
Des célibataires épanouis…
Parmi les solos, ils sont nombreux à prouver qu’il est possible d’exister et de s’épanouir en dehors de la vie de couple, qui est souvent loin d’être un long fleuve tranquille. Lui préférant, un temps au moins, le célibat. Pour Léa, 41 ans, vivre seule est un choix. « Je ne me marierai pas, j’ai vu trop de désastres autour de moi. En revanche, je ne dis pas que je ne craque pas de temps en temps. Avoir un compagnon de route est appréciable, mais pas à temps plein. » D’autant que les femmes, qui ont acquis leur indépendance financière, ont maintenant ce choix.
Exit l’image du célibataire malheureux et laissé pour compte. Place à celle d’un célibat qui peut être source d’épanouissement. La clé ? « Se fréquenter soi-même, être davantage à son écoute. S’interroger sur ce qui me ferait plaisir, sur les personnes que je pourrais rencontrer… » Et aussi, trouver d’autres domaines de réalisation de soi que le couple : professionnel, artistique, associatif, sportif… Mais les célibataires ont beau prouver qu’exister autrement qu’à deux est possible et jouir d’une image plus positive qu’avant, ils continuent de déranger.
Le couple reste la norme !
Aujourd’hui encore, on continue d’attendre du célibataire qu’il trouve un jour sa moitié. Si possible avant d’avoir atteint la trentaine, décennie fatidique pour tous ceux qui ne sont pas encore « casés ». Quant aux quadras et quinquagénaires séparés, il leur revient de tourner rapidement la page et de retrouver quelqu’un sans tarder.
Médias, publicités, sites de rencontre… Partout, c’est l’apologie du couple, qui, dans notre société soi-disant décomplexée, reste la règle. C’est un signe de socialisation et, il faut l’avouer, une façon de se rendre l’existence plus confortable : pour affronter la vie et ses épreuves, pour acheter une maison, partir en voyage, ou tout simplement, aller à l’hôtel, mieux vaut être deux. Dans un monde où tout est conçu pour les couples.
Célibataire et heureux ?
En couple, se dit-on, il y a cette joie de pouvoir échanger, partager ensemble. « Le jour où je me suis mariée, je me suis sentie soulagée, raconte plume de paon, notre psychonaute. Je ne m’imaginais pas pouvoir être heureuse autrement. » La vie à deux, une condition au bonheur ? Pour Jean-Michel Hirt, « cette aspiration au couple vient de l’enfance. Si ses parents ne s’entendaient pas, on rêve d’avoir une compensation à l’âge adulte. Sinon, on cherche à revivre quelque chose de bon. » Même si nous passons par des périodes de célibat, notre idéal serait donc de trouver quelqu’un avec qui avancer, se construire…
Le couple est l’une des facettes de la construction de l’identité. Aujourd’hui, chaque individu est autorisé à devenir lui-même, sans pour autant être en adaptation avec quelqu’un d’autre. Pendant longtemps, les femmes se sont définies par rapport à leur mari. Aujourd’hui, c’est terminé. Chez de plus en plus de personnes, on retrouve une exigence fondamentale : devenir soi, définir ses goûts, faire des choix… Soi-même. Et non en fonction d’un autre . Et si bien vivre son célibat, cette occasion privilégiée de se réaliser en se retrouvant en tête à tête avec soi-même, était le meilleur moyen de retrouver, par la suite, plus facilement l’amour ?
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