Sophie Gamand a découvert la triste réalité des refuges lorsqu’elle est arrivée a New York. En 2010, alertée par le nombre incroyable d’animaux abandonnés et euthanasiés chaque année au Etats-Unis, elle est devenue photographe volontaire de chiens dans ces refuges. Son combat : « Renverser nos conceptions, mettre au défi nos croyances autour de ces chiens. ».
Elle confie : « Très souvent j’étais confrontée aux pitbulls, car ils sont en nombre hallucinant dans les refuges ici. Plus de 80 % des chiens des refuges américains sont considérés comme appartenant au groupe des pitbulls. Entre 800 000 et 1 million de pits sont euthanasiés chaque année ici. ».
« Je n’étais pas fan de ces chiens moi-même, mais je voyais à quel point ils étaient sympathiques et affectueux. ».
« Donc j’ai voulu faire une série pour me confronter à ces chiens, et avec la curiosité de découvrir si l’art avait suffisamment de pouvoir pour changer la donne pour les pitbulls. Mon idée était de renverser nos conceptions, de mettre au défi nos croyances autour de ces chiens. ».
« Si ces portraits étaient la seule image connue des pitbulls, serions-nous toujours effrayés ? Et si nous n’avons plus peur d’eux, pourrons-nous enfin avoir un vrai débat, humain, autour de ces chiens ? ».
« En photographiant les chiens, ce sont les humains que j’essaye de mieux comprendre. Nous avons inventé le chien, et ses différentes races. Par la sélection artificielle, nous en avons fait ce que nous voulions, ce qui était confortable ou pour remplir nos besoins. ».
« Nous avons asservi une espèce entière. J’estime que cela nous donne une responsabilité immense envers eux. Les pitbulls sont ce que nous en faisons. ».
« Les punir pour cela est absurde. Ce sont les humains qu’il faut éduquer et, le cas échéant, punir. Parce que les pitbulls sont détestés et craints, ils sont vulnérables car livrés aux abus les plus innommables, dans l’indifférence générale. ».
« Beaucoup de chiens sont mis dans la catégorie pitbull sans avoir rien en commun avec la race des Pit Bull Terriers ! ».
« Tous mes modèles sont des pitbulls de refuges en attente d’adoption, donc la série aide aussi a placer ces animaux, à leur rendre leur dignité, à leur donner une nouvelle vie. ».
Le travail de Sophie porte à réfléchir sur la responsabilité que nous avons envers les animaux que nous domestiquons. Si vous aimez le travail de Sophie, vous pouvez le retrouver sur son Instagram et sur des calendriers qu’elle met en vente.
Il n'y a aucun commentaire
Ajoutez le vôtre