« Rare est le nombre de ceux qui voient avec leurs yeux et qui éprouvent avec leur propre sensibilité. » Comment je vois le monde, Alfred Einstein.
S’il est vrai que la pratique de la méditation devient de plus en plus courante dans nos sociétés civilisées, modernes et occidentales, bien des doutes et des interrogations accompagnent cette initiation d’un nouvel ordre. Que se soit en tant que thérapie, comme outil de management ou bien encore tel un simple exercice de relaxation, il est fréquent que le jeune initié se retrouve confronté à de nombreuses difficultés au cours de son initiation à la méditation. En ce sens, le scepticisme guette ceux qui renoncent trop tôt, sans être parvenu à percevoir un début de résultat en retour à leurs efforts.
Pourtant, quel dommage de renoncer si vite ! Car aussi paradoxal que cela puisse paraître pour un esprit profondément cartésien et analytique, la méditation ouvre bien des portes à ceux qui sauront persévérer, humblement et assidûment… Car au-delà de la logique et du pragmatisme, il ne s’agit pas d’analyser des faits, des données ni des théories. Mais plutôt d’entamer un processus introspectif, serein et objectif, en arpentant le chemin de la Spiritualité, entendue comme une expérience d’épanouissement personnel profond et enrichissant.
« – Méditer ? C’est au-delà de mes compétences, désolé ! »
En premier lieu, il est certain qu’il faut appréhender l’initiation à la méditation avec un minimum de conviction, tout en acceptant de renoncer à nos préjugés et stéréotypes concernant la question. Car c’est en cela que nous nous ouvrons inconsciemment aux bienfaits de la méditation : nous « ouvrons les yeux » sur des détails du quotidien et ré-apprenons à « éprouver avec notre propre sensibilité ».
« – Méditer ? Non mais j’ai à peine le temps de dormir ! »
La pratique ne doit pas correspondre à une tâche supplémentaire au cours de nos journées déjà bien remplies. Au contraire, il s’agit plutôt de nous ouvrir à cette pratique en adoptant un état d’esprit, un comportement favorable et curieux face à cette initiation, qui, tel un refuge, va nous permettre de nous ressourcer profondément.
D’ailleurs, la méditation est également un très bon outil pour faciliter le sommeil !
« – Méditer ? Non merci, très peu pour moi les tendances sectaires ! »
Bien que la méditation fasse partie prenante des pratiques religieuses de par le monde -et à fortiori, des abus sectaires sous certaines formes-, cela serait trop restrictif de la considérer uniquement comme tels.
D’un point de vue philosophique, la méditation s’inscrit plus concrètement dans une réflexion holistique et personnelle. La prise en considération de l’âme -en tant qu’entité indépendante et cohérente par rapport au corps et à l’esprit- dépasse la démarche conceptuelle et dogmatique. Il s’agit d’appréhender l’individu sous l’ensemble des composantes de sa vie, de son tempérament et de ses expériences, mais aussi de ses moeurs culturelles, sociales, psychologiques, comportementales…
L’approche holistique -apparentée à une analyse systémique pour les scientifiques, ou à une forme de «pensée complexe» pour les philosophes- implique également la considération des propriétés émergentes qui en résultent. Par exemple, une société n’est pas que la somme des individus qui la composent, mais mieux encore, de la productivité et de la créativité que parvient à dégager ce groupe en unissant leurs ressources, dans le but de réaliser une entreprise qui les dépasse en tant qu’individu.
L’approche holistique que véhicule la méditation invite l’initié à entreprendre une réflexion sur sa personne et sa personnalité dans son ensemble, à un niveau global, dans le passé tout comme dans le présent, voire même à se projeter dans le futur. Il s’agit en effet de porter un regard dénué de préjugé et plus neutre sur les étapes qui ont jalonnées notre existence, les situations qui nous ont fait souffrir, les relations humaines qui ont marquées notre vie, les afflictions mentales qui nous emportent… Pour se concentrer sur les aspects positifs et vertueux de ces évènements.
Avant de se lancer de but en blanc, il est donc indispensable en premier lieu de se préparer mentalement et psychologiquement à l’initiation à la méditation. Sans être toutefois en mesure de percevoir l’ampleur des avantages et des bénéfices de cette quête personnelle -qui deviendra ensuite altruiste-, il suffit juste de se laisser guider par une forme de curiosité intérieure, tout en sachant que le jeu en vaut la chandelle !
A l’image de la métaphore présentée dans l’allégorie de la Caverne, relatée par Platon -où l’Homme se confronte au dilemme de la connaissance face à l’ignorance, ou autrement dit, de la prise de conscience de notre ignorance- on ne peut consciemment pas se limiter à une zone de confort conquise (routine quotidienne ? ).
Car le processus d’initiation à la méditation invite à lutter pour sortir de la Caverne, puis à se lancer sur les chemins tortueux et semés d’embuches afin de prendre conscience du monde extérieur -prendre de la distance par rapport à nos valeurs, sentiments, émotions, angoisses…- mais surtout, de renouer avec la capacité de s’interroger soi-même -se détacher de nos préjugés, prendre un certain recul vis à vis de nos opinions- pour au final, parvenir à « lâcher prise » plus spontanément.
La pratique méthodique et l’expérimentation quotidiennes seront donc nécessaires pour entamer sereinement une initiation à la méditation..
Sommaire :
1- Méditer Pourquoi ?
2-La perception de la réalité : sommes-nous vraiment objectifs ?
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