Gino Mourin fait battre le coeur de Apetahi Ukulélé

APETAHI UKULELE (24)

Gino est un polynésien né en 1956 à Noumea : « Je suis un kanak blanc ». Il est avant tout un vrai Maohi.

Dès l’âge de 10 ans, il découvre la guitare. Les premiers disques qui ont bercé son adolescence sont : Steely Dan, The Doobie Brothers, Donald Fagen…

Les moments passés à apprendre à jouer de la guitare sont pour lui des sensations incomparables et irremplaçables. Il se passionne alors très vite pour la musique.

Il découvre toutes les facettes de cet instrument, les qualités intimistes de la guitare acoustique, la volubilité de la guitare jazz, les envolées des accompagnements inspirés de la musique traditionnelle, la puissance du rock ou  le dynamisme de certains accompagnements. Il se forge une sensibilité sonore et se forme à une approche acoustique.

C’est au début des années 90 qu’il réalise son premier  ukulélé à 4 fils.

La matière est une donnée très importante en acoustique et Gino choisit principalement du bois local. Ses mains agiles et amoureuses du bois travaillent le détail, le son, et la qualité de l’objet.
Attentif aux désirs de ceux qui font appel à ses services, soucieux de toujours fabriquer l’instrument parfait, engagé avec passion dans son activité, Gino est un perfectionniste.

« Un ukulélé doit être agréable à jouer tout en gardant les qualités d’un bon instrument, équilibre sonore des notes sur tous les fils et toutes les positions, confort de jeu, ergonomie, design et originalité. »

Mots qui malgré tout représentent de vastes réflexions, d’immenses énumérations de critères, d’idées, de contraintes, qui doivent tous se conjuguer harmonieusement pour représenter l’instrument de vos rêves : le Apetahi Ukulélé.

Gino signe ses Ukulélé d’un Tiare Apetahi inscrusté dans le bois. « Apetahi est le nom que j’ai donné à ma fille née à Raiatea ».

La musique est une histoire de famille, Gino partage sa passion avec son fils et ses petits-fils semblent prendre le même chemin. Lorsqu’on le lui demande, il fabrique aussi des percussions traditionnelles et répare les guitares.

Gino nous raconte l’histoire de Apetahi Ukulélé.

Peux-tu te présenter ?

Gino Mourin, 59 ans retraité de l’éducation et passionné par la musique depuis mon plus jeune âge.

Racontes-nous ton parcours en quelques mots…

J’ai débuté  la guitare et le ukulélé très jeune, aux environs de 10ans. Ce sont les premiers instruments que j’ai appris à jouer. J’ai été initié à la guitare solo par un ami de mes parents en Nouvelle Calédonie. Bill était maori et m’a appris à jouer en solo le morceau : Guitar Boogie.

A seize ans j’ai remporté un concours de musique au Collège La Mennais en interprétant à la guitare ce morceau. C’était ma première coupe !

Depuis quand fabriques-tu des ukulélé  et qu’est ce qui t’a motivé à le faire ?

Je fabrique des ukulélé depuis le début des années 90… Je travaillais au CJA à Faaroa Raiatea… J’avais inclus dans mon programme éducatif  la conception du ukulélé. Avec mes élèves nous avons appris ensemble à fabriquer cet instrument. Les premiers ukulélé ont été une réussite ce qui m’a motivée à poursuivre cette expérience.

Quel bois ou quelle matière utilises-tu de préférence ? Et pourquoi ?

J’utilise des bois typiquement locaux, pas de bois importé. C’est une devise que je me suis donné : le marumaru, le purau, le tamanu, le miro le tau, le autéra’a. Je n’ai aucune préférence  car ils ont tous leur charme, leur couleur et leur qualité. La densité n’a pas d’importance… Ce qui compte en priorité c’est la caisse et la plaque de résonance.

Pour la partie esthétique, j’insère de la nacre que je taille moi-même. Je signe tous mes ukulélé d’un tiaré apetahi en nacre incrusté dans le bois et posé à chaque fois de façon  différente.

Quelle est la difficulté majeure que tu rencontres dans ton travail ?

Le plus difficile est la pose des frets (barrettes) sur le manche. Cette étape doit être réalisée avec une  précision exacte… L’écart se doit d’être parfait pour que l’instrument sonne juste.

Quelle qualité demande ce travail ?

Pour réussir un ukulélé il faut d’abord aimer le bois  et le comprendre. Ensuite il faut de la  précision dans le geste et un sens créatif car c’est aussi un travail de sculpture.

Il faut savoir donner une personnalité différente à  chaque  réalisation. Je m’attache à ce que chaque le client ai un ukulélé unique.

Combien de temps cela prend-il pour réaliser un ukulélé ?

Je prends une semaine à temps plein mais je préfère prendre deux semaines…cela me laisse le temps d’apprécier l’évolution de la conception.

As-tu suivi des conseils ?

NON ! J’ai  toujours travaillé selon mon intuition et mon savoir-faire.

Est-ce que chaque ukulélé sonne différemment ?

Entre le ukulélé à 4, 6 et 8 fil la sonorité peut être très différente.
Le ukulélé à 8 fils est plus adapté  aux solos et  le son est donc plus aigu.
Les ukulélé  à  4 et 6 fils viennent en accompagnement,  ils sonnent plus grave et plus doux.
Pour ces deux derniers  la caisse de résonance est plus épaisse et plus grande de ce fait le son est différent.

Faut-il être un musicien pour réussir un ukulélé ?

Non, pas forcement. Il suffit d’être manuel, d’avoir un modèle et de le reproduire à l’identique.

Quelle est la particularité de tes ukulélé ?

Mes ukulélé sont différents par le design, la qualité de finition, la précision des notes et bien sûr le son. J’ai fait des recherches et je me suis inspiré du son des ukulélé de Vehia du groupe TEAVA PITI.

Vehia était une référence pour moi en particulier le son de son ukulélé. Pas trop aigu, puissant, un son bien rond… J’ai essayé de m’approcher du même son en fabriquant mes ukulélé à 8 fils.

Que penses-tu des ukulélé électro acoustiques ?

Un ukulélé électro acoustique garde sa sonorité, mais il permet de jouer en groupe, avec d’autres instruments. Cela augmente la puissante du son pour qu’on l’entende mieux dans les solos.

Peux-tu nous dire ce qui fait la qualité de cet instrument ?

Il a pris sa place dans la musique traditionnelle et dans la bringue… Il amène de la gaité et une jolie couleur à la musique quand il est joué comme il faut.

As-tu des commandes spéciales (son ou forme particulière) ?

Non les clients font confiance à mon savoir- faire et à esprit créatif. Sur l’esthétique, je suis toujours à l’écoute du client et sur le son ils me font confiance. Quand il vienne me voir il recherche ma sonorité.

Est-il difficile d’apprendre à en jouer ?

Oui, la technique de frappe et le rythme sont difficiles à acquérir durant l’apprentissage. L’accompagnement n’est pas facile à exécuter.  C’est plus simple quand on a  l’oreille musicale.

Tu joues de plusieurs instruments mais lequel affectionnes tu plus particulièrement  et pourquoi ?

Je joue du ukulélé, de la guitare, la basse, des percussions latines et polynésiennes  ainsi qu’à la  batterie. Et je préfère la batterie parce que j’aime bien taper, ça me défoule… Et aussi parce que cet instrument  donne du  rythme à la musique.

Questions de fin d’interview :

Que mets-tu en priorité dans ton sac tous les jours ?

Je n’ai pas de sac, je ne me trimballe jamais avec un sac ni une sacoche… Qu’est-ce que tu veux dire par la…. Et si j’en avais un : des préservatifs… Hahahahaha !

Si tu devais te réincarner que choisirais-tu ?

Un black hahaha blague… En Gino, j’adore ma vie, j’adore la vie !

Sinon pour te faire plaisir… Un grand oiseau migrateur comme le Otaha par exemple, pour planer toute la journée.


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