Tevai Maiau, lauréat 2014 du Vini film festival on Tntv

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Comme pour tous les festivals de films amateurs ou semi professionnels, et particulièrement pour les festivals de films tournés avec un mobile ou une tablette, les candidats, lorsqu’ils ont du talent, lorsqu’ils sont primés souhaitent aller plus loin, passer à la vitesse supérieure…

Même si le Vini film festival on Tntv est d’abord un moment ludique où tout le Monde peut s’exprimer à travers le court-métrage avec un moyen technique facile d’accès et d’utilisation, chaque année il voit passer, parmi les candidats, de jeunes prodiges de la vidéo, qui souhaitent devenir des professionnels de l’audiovisuel ou du cinéma polynésien.

Ils participent une année, deux années, d’autres continuent pour la confrontation, le plaisir de la compétition avec les autres candidats.

C’est en tout cas avec grand plaisir, fierté et bienveillance que le festival regarde chaque année ces jeunes talents révélés lors de ces éditions précédentes s’envoler vers des techniques de tournage plus évoluées, participer à des festivals de court-métrages nationaux ou internationaux, créer des structures de production, être diffuser en télévision, faire de leur métier leur passion et laisser la place aux plus jeunes…

Les lauréats du Vini film festival on Tntv, que sont-ils devenus ?  Tevai Maiau nous raconte :

Tu as participé il y a quelques années au Vini film festival on Tntv, racontes-nous ?
J’ai effectivement participé à 2 éditions du Vini film festival on Tntv. Pour la première édition j’ai proposé un film baptisé « Le Jump » avec un ton assez léger qui n’a malheureusement rien remporté malgré une nomination pour la meilleure réalisation. Pour ma deuxième participation (à la troisième édition) j’ai proposé le film « Nos enfants notre avenir », un plan séquence avec un message à passer. Tous ces ingrédients réunis m’ont permis de remporter le prix de la meilleure réalisation.

En quoi un festival de ce type peut être important ?
Ce type de festival est important car cela donne l’opportunité à une génération de jeunes réalisateurs de se mettre en avant et de démontrer que le talent ne concerne pas seulement les « grands pays » mais qu’il y a aussi de la matière à exploiter même en Polynésie. Il y a un potentiel énorme mais qui reste assez brute, si l’on trouve le moyen de façonner tout cela et d’y apporter un peu de technique on peut très facilement atteindre un niveau très acceptable car le travail imaginatif est déjà présent.

Aujourd’hui tu as une société de production, tu es prestataire de services, peux-tu nous en parler ?
J’ai commencé la vidéo assez jeune, j’ai reçu ma première caméra au lycée. A partir de ce moment j’ai commencé à réaliser des vidéos de skateboard et à monter les images. Rapidement j’ai pu remarquer que les images que je prenais racontaient des histoires, il ne suffisait pas seulement de les mettre à la suite les unes après les autres mais bien de construire une suite logique qui corresponde au thème abordé. La réalisation de vidéo est avant tout une question d’émotions, qu’est-ce que l’on peut raconter qui puisse susciter des émotions chez le spectateur…
Après une formation initiale de « Production multimédia » à Auckland et une seconde formation en « Production Audio Visuelle » à l’UPF j’avais finalement toutes les cartes en main pour penser réaliser des œuvres d’un niveau plus élevé.
Jusqu’à mes 28 ans cette passion était avant tout un hobby, mais j’ai toujours eu l’intention de travailler dans le milieu. C’est avec l’avènement du haut débit en Polynésie et la sortie des fameux DSLR que le milieu a explosé. Je me suis procuré le matériel nécessaire et j’ai commencé les productions rémunérés. Petit à petit les demandes se sont multipliées jusqu’à devenir mon activité principale.

Quel type de film produis-tu ?
Nous produisons tous types de films. Des publicités, comme par exemple la campagne Fenua 2015 « Le paradis de Teva », ou les films de promotion pour la marque Sparkgreen …
Nous produisons aussi des émissions comme « Fenua Action News » et « Quelle Action ? » qui sont respectivement un journal et une émission d’investigation en rapport avec l’environnement. Ces 2 émissions sont diffusées sur les réseaux sociaux et TNTV. Cela implique des reportages sur terrain et pas mal d’écriture.
Plusieurs projets sont en cours de réalisation, dans le domaine de la fiction nous avons le Earth Hour Tahiti sur lequel nous travaillons depuis 2 ans. L’année dernière un trailer fictif est sortie annonçant l’évènement à venir.

Arrives-tu as vivre de ton métier ?
J’arrive à vivre de mon métier effectivement, mais cela demande un minimum de sérieux et un travail de communication en amont. La persévérance est de mise car les premiers projets ne sont pas forcément l’occasion de gagner de l’argent mais plutôt de se placer sur le marché.

Quel type de matériel possèdes-tu ?
J’ai commencé avec un DSLR Canon 7D, l’arsenal a évolué petit à petit car ces appareils font des images très belles mais le son est d’une qualité assez médiocre. Donc j’ai du investir dans des enregistreurs, des micros, des trépieds, des stabilisateurs etc …
Désormais je pense être à l’aise avec les investissements effectués, l’obtention d’un studio de tournage est maintenant en projet.

Peux-tu citer quelques clients qui t’ont fait confiance ?
Au niveau institutionnel nous avons :
La Direction de l’environnement, les Service des énergies, l’ADEME en Polynésie française, le Service de l’artisanat …
Au niveau privé je citerais quelque uns de nos clients réguliers :
La marque Sparkgreen, la parfumerie Pat and Val, le restaurant Terre mer, Natureland company , Earth hour Tahiti …

Penses-tu que la filière audiovisuelle peut se développer en Polynésie ?
Bien sur elle a déjà beaucoup évolué en l’espace de 10 ans. Nous avons beaucoup plus d’acteurs dans le milieu.

Quels sont les points positifs ?
Les nouveaux acteurs indépendants qui poussent le niveau toujours plus haut et qui par la même occasion nous font évoluer rapidement pour rester dans une norme qualitative élevée.

Quels sont les points négatifs à lever encore ?
La préparation fastidieuse des dossiers pour l’obtention de financements.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui veux se lancer dans un des métiers de l’audiovisuel ?
Le conseil que je donnerais à un jeune réalisateur serait, être persévérant et toujours prendre les critiques comme des critiques constructives et non comme une atteinte à la créativité. Deuxième chose, s’entourer de personnes qui peuvent vous faire évoluer.


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