Hygiène, beauté : 10 composants à éviter

Hygiène, beauté – 10 composants à éviter

Si les parabens, les phtalates et les al­kylphénols sont en passe d’être interdits, ils se trouvent toujours dans de nombreux produits du quotidien. Les fabricants ajoutent des composants ultra toxiques, irritants ou cancérigènes dans nos cosmétiques, mais aussi dans nos produits d’hygiènes (gels douches, savons ou déodorants). Voici les 10 composants à risque à éviter absolument !

Sels d’aluminium (chlorhydrate d’aluminium)

Où les trouve-t-on ?
On les trouve dans les anti-transpirants, peelings, démaquillants…

Leurs dangers :
Les sels d’aluminium resserrent les pores. « Boucher les pores peut éviter de transpirer mais cela bloque aussi l’élimination des toxines… ce qui est mauvais », explique Laurence Wittner (Observatoire des cosmétiques). « Une étude britannique de 2005 a démontré que les sels d’aluminium de certains déodorants peuvent interférer avec les récepteurs à estrogènes des cellules », ajoute André Cicolella, chercheur à l’Ineris. Les estrogènes étant liés au développement des cancers du sein, les sels d’aluminium pourraient accroître les risques.

L’avis des autorités : L’Afssaps indique en octobre 2008 que les résultats des études « semblent satisfaisants ». Les anti-transpirants sont toujours sur le marché.

Les parabens (ou parabènes)

Où les trouve t-on ?
Ce sont des conservateurs qui préviennent les bactéries dans les crèmes hydratantes, fards…

Leurs dangers :
Une étude britannique de 2004 a pointé la présence de parabens intacts dans les tumeurs cancéreuses du sein. Les 20 échantillons de tumeurs étudiés ont révélé des concentrations plus ou moins fortes. « Après le scandale, les fabricants ont remplacé les parabens par des conservateurs très allergisants (méthylchloro-isothiazolinone…) », alerte Laurence Wittner (Observatoire des cosmétiques).

L’avis des autorités :
Selon l’Afssaps, en 2008, les études « n’ont pas permis à ce jour de conduire à l’existence de risque dans les conditions actuelles d’utilisation », soit 0,4% pour un paraben, 0,8% pour un mélange de parabens au maximum.

Les phtalates

Où les trouve-t-on ?
Les phtalates sont des solvants présents dans les vernis à ongles (pour qu’ils ne s’écaillent pas) et des parfums (pour qu’ils durent).

Leurs dangers :
On reproche aux phtalates d’être cancérogènes, toxiques, de nuire à la fertilité et plus récemment d’augmenter le risque de développer un diabète de type 2*.

Une étude américaine de 2005 sur 134 jeunes garçons a montré que 95% des bébés naissent avec des phtalates dans l’organisme car leur mère s’y expose. Les plus exposés présentent des malformations du système reproductif. Plusieurs phtalates ont été interdits d’utilisation dans les produits cosmétiques. Le DEP, autorisé, est inoffensif selon certaines autorités, mais tout aussi toxique selon Greenpeace.

Formaldéhyde et libérateurs de formaldéhyde

Où les trouve t-on ?
Le formaldéhyde et les « libérateurs » (DMDM hydantoin, imidazolidinyl urea, quaternium-15) sont présents dans les shampoings, gels douches, produits d’hygiène buccale, teintures et dans les vernis durcisseurs.

Leurs dangers :
Ils provoquent le cancer du rhinopharynx par inhalation. « Le formaldéhyde est interdit dans la plupart des cosmétiques, sauf là où aucun remplaçant ne convient, comme les durcisseurs. Ceux-ci ne sont pas inoffensifs pour autant », indique Laurence Wittner (Observatoire des cosmétiques).

A noter :
Un fabricant dont le produit contient moins de 0,05% de formaldéhyde n’a pas à le signaler.

L’avis des autorités :
Le CIRC a classé le formaldéhyde comme « cancérogène certain », mais pas les libérateurs.

Les alkylphénols

Où les trouve-t-on ?
Les alkylphénols (nonylphénols, octylphénols) sont présents dans les colorations, shampoings…

Leurs dangers :
Les alkylphénols sont des perturbateurs endocriniens qui miment les estrogènes. Une étude chinoise de 2008 menée en laboratoire a montré que les alkylphénols ont des effets perturbateurs sur les récepteurs à estrogène humains, favorisant le développement des cellules cancéreuses du sein. « On attend une étude sur l’homme pour légiférer. Mais tout le monde étant exposé, impossible de trouver une population témoin. Le principe de précaution devrait être appliqué », estime André Cicolella, chercheur à l’Ineris.

L’avis des autorités :
Les nonylphénols sont interdits dans les cosmétiques (directive de l’UE, 2003). Les autres sont encore autorisés, mais peut-être plus pour longtemps.

Laurylsulfate de sodium

Où les trouve-t-on ?
Le laurylsulfate de sodium est un agent nettoyant et moussant qu’on trouve dans les savons liquides, shampoings, dentifrices ou mousses à raser.

Leurs dangers :
Ce détergent détruit le film lipidique protecteur présent sur la peau et peut causer des irritations. Une étude menée par une équipe de chercheurs du Journal of The American College of Toxicology sur des animaux a montré une forte pénétration dans l’organisme via l’épiderme. Une concentration aussi faible que 0,5% entraîne des réactions, à 10% ou 30%, on observe un effet corrosif et des irritations sévères. Or, aucune concentration n’est mentionnée sur les emballages…

L’avis des autorités :
Il n’est soumis à aucune restriction ou condition d’emploi particulière.

Ethers de glycol

Où les trouve-t-on ?
Ce sont des conservateurs ou des solvants qu’on peut trouver dans des parfums ou teintures pour cheveux…

Leurs dangers :
Selon une étude de l’Inserm de 2006, les éthers de glycol passent facilement à travers la peau. Ils sont classés « toxiques pour la reproduction de catégorie 2 » selon la classification européenne (effets démontrés chez l’animal et toxicité probable pour l’homme). « Le méthoxyéthanol était utilisé dans les vernis. Après révélation de sa toxicité dans les médias, les fabricants l’ont retiré », précise André Cicolella, chercheur à l’Ineris. Aujourd’hui, un autre éther, le phénoxyéthanol est utilisé.

L’avis des autorités :
L’Afssaps a interdit la mise sur le marché de certains produits contenant des éthers de glycol précis, et fixé des limites pour d’autres (1% pour le phénoxyéthanol).

L’EDTA

Où le trouve-t-on ?
L’EDTA est un stabilisateur anti fermentation des gels douches et shampoings, qui sert aussi à éviter les dépôts de calcaire.

Ses dangers :
L’EDTA peut entraîner des irritations et est très peu biodégradable, donc polluant pour l’environnement.

L’avis des autorités :
L’EDTA est classé irritant pour la peau, les yeux et les organes respiratoires par le système européen d’étiquetage des substances dangereuses. Mais les produits cosmétiques n’entrent pas dans la directive et ne sont pas obligés d’indiquer de logo « substance irritante » sur leur emballage. Selon le Programme International sur la Sécurité des Substances Chimiques, la substance est irritante même lors d’une exposition de courte durée.

Triclocarban et triclosan

Où les trouve-t-on ?
Les triclocarban et triclosan (aux propriétés antibactériennes) sont présents dans les déodorants, dentifrices, bains de bouche ou savons.

Leurs dangers :
Ils sont suspectés, comme le souligne l’UFC Que Choisir (UFC Que choisir test du 30/08/05) de rendre les bactéries plus résistantes aux antibiotiques. Leur action, dans les pâtes dentifrice, perturberait la flore buccale.

L’avis des autorités :
En 2002, sur demande de la Suède, la Commission européenne a réuni un collège d’experts pour réévaluer ce risque, qui a répondu que le triclosan ne présente pas de risques pour la santé ni pour l’environnement dans les conditions actuelles d’utilisation. Ces substances sont autorisées à 0,3% par la législation européenne dans le produit.

Le dioxyde de titane

Où le trouve-t-on ?
Il est utilisé comme colorant blanc (dentifrices blanchissants) et comme écran anti-UV (crèmes solaires).

Ses dangers :
Le CIRC l’a classé cancérogène possible pour l’homme. Les résultats d’études portées sur des salariés travaillant au contact du produit ont conduit à le mettre en cause dans le cancer du poumon. « Les nano particules de dioxyde de titane peuvent être absorbées par la peau et présenter un risque parce car elles se répartissent dans tout l’organisme », indique André Cicolella, chercheur à l’Ineris, porte-parole du RES.

L’avis des autorités :
Colorant, il est autorisé dans tous les cosmétiques sans restrictions. Comme écran anti-UV, il est autorisé à une concentration de 25 % maximum. Pas d’obligation de mentionner la présence de nanoparticules.

Cosmétiques bio : la sécurité ?

« Qu’il soit bio ou pas, on n’achète jamais un cosmétique les yeux fermés », conseille Laurence Wittner (Obervatoire des cosmétiques).

« Le produit doit être adapté à son type de peau, afin d’éviter de boucher les pores et de provoquer une éruption cutanée. Des produits comme des huiles essentielles certifiées bio peuvent être allergisantes. » Des labels bio (Ecocert ou Cosmébio en France) sont proposés par des organismes privés dans chaque pays (une harmonisation européenne est à l’étude).

Quant à la mention « hypoallergique », elle n’est pas réglementée en France. Elle témoigne seulement d’un effort du fabricant d’ôter les ingrédients les plus allergisants (selon ses propres tests ou d’autres études). « La seule solution est de tester les produits pour connaître les réactions de sa peau », précise t-elle.

Les cosmétiques hard discount plus à risque ?

Si les produits cosmétiques sont vendus moins chers dans les magasins hard discount, cela peut provenir d’un coût d’achat moindre du distributeur dû à un effort du fabricant. Ce prix de vente bas peut aussi résulter d’un faible coût de production du fabricant, grâce à une formule aux composants moins chers.

« Ces composants sont malheureusement souvent moins intéressants sur la peau. Des huiles minérales, paraffines dérivées du pétrole, bon marché et plus malléables, viennent se substituer aux huiles végétales, plus coûteuses et moins nocives », explique Laurence Wittner (Observatoire des cosmétiques). Le bon geste reste de bien lire l’emballage pour connaître la qualité et les molécules du cosmétique acheté.


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