Miriama Bono, la modernité primitive

Miriama Bono a toujours eu de la place pour l’art dans sa vie. « Du plus loin que je me souviens J’ai toujours peint et dessiné et j’ai toujours travaillé en créativité » déclare t-elle.

Son style de peinture abstraite contemporaine porte l’emprunte de sa culture polynésienne. Miriama allie et superpose avec bonheur les écrits, la peinture et le collage.

Le lien avec la littérature, le texte, les mots est aussi le fil conducteur de ses compositions. C’est une interprétation, un imaginaire, un univers graphique où se conjuguent le travail de la matière avec le collage, le dessin et les écrits d’écrivains polynésiens.
L’artiste s’inspire de motifs artisanaux traditionnels tels que le tapa et les tikis pour réaliser des œuvres qu’elle transfigure en compositions contemporaines.

L’exposition ART-HINE organisée par la  galerie Winkler à l’occasion de la journée de la femme accueille Miriama BONO durant tout le mois de Mars ainsi que 5 autres artistes peintres femmes : Joelle-Claudel GANDOUIN , NDK, MOV, Maryse NOGUIER, Pascale TAURUA.

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Moving Tahiti :  Peux tu te présenter en quelques mots ?
Miriama Bono : Miriama BONO, artiste peintre depuis 2006, maman de 3 enfants, mais aussi créatrice de bijoux, architecte de formation, actuellement collaboratrice au ministère de la Culture.

M.T : A quel moment et par quelles motivations as-tu été conduite à la peinture ?
M.B : J’ai toujours peint. Aussi loin que mes souvenirs remontent j’ai toujours eu un pinceau ou un crayon à la main. A l’adolescence, je souhaitais m’orienter vers les Beaux arts, mais mes parents m’ont convaincu d’opter pour des études plus ‘sérieuses’ et j’ai suivi des études d’architecture à Paris. Une fois diplômée, j’ai exercé un peu moins de deux ans, mais je n’étais pas amplement satisfaite, même si il y a évidemment dans l’architecture des aspects créatifs… C’est à la naissance de mon premier fils, que je me suis remise vraiment à la peinture et après la naissance du second que j’ai commencé à exposer mes œuvres.

M.T :  Dans quelle « catégorie » (contemporaine, …) positionnes- tu ton art ?
M.B : Ma peinture se veut résolument Contemporaine, parfois abstraite, rarement figurative, et surtout toujours inspirée par les motifs et la culture polynésienne.

M.T : Es-tu autodidacte ou as-tu suivi une formation ?
M.B : Plutôt autodidacte, même si au cours de ma formation en architecture, je m’orientais principalement vers toutes les matières artistiques.

M.T : Quels sont tes inspirations actuelles ?
M.B : En général j’utilise beaucoup les tons terres et noirs, en m’inspirant beaucoup du Tapa et du tatouage, mais depuis quelques temps, j’ai envie de couleurs, et je suis dans une mouvance plus colorée, plus joyeuse, plus ‘flashy’ aussi. Cela donne une coté un peu « pop art » ou « street art » à ma peinture…

M.T : Avant la peinture avais-tu d’autres pôles d’attraction (en matière d’art) ou ce talent  t’ a-t-il toujours habité ?
M.B : L’Art en général me passionne, la sculpture, et la photo m’intéresse, la mode aussi.

M.T : Peux-tu expliquer quel est le moment que tu préfères lorsque tu concrétises une idée de peinture ?
M.B : Tous… Je peins par plaisir, par envie, par besoin et j’aime tous les moments… quand l’inspiration vient, quand j’étale la peinture, quand je colle mes papiers, quand je termine l’œuvre, et qu’en général j’arrive où je ne pensais pas. Je n’ai jamais une idée très précise de mon travail à l’avance. J’ai une envie, de couleurs, de motifs, ou même de format, et puis les formes se mettent en place au fur et à mesure.

M.T :  Saurais-tu expliquer à quel moment te vient l’inspiration ?
M.B : En général d’un motif que je vois… Dans la rue, sur des tissus, parfois même sur Internet. Le motif est très souvent la base de mon inspiration, ensuite le reste découle de cette première envie.

M.T Peux tu nous parler de tes œuvres actuelles ?
M.B : Alors en ce moment justement je suis très inspirée par le motif de la fleur d’inspiration Samoane, que l’on retrouve normalement sur les tapa.

M.T : Et aujourd’hui, y  a t-il en dehors de la peinture  d’autres passions que nous pourrions te découvrir ?
M.B : Depuis un an, je me suis mise, un peu par hasard, à créer des bijoux. C’est une activité que je mène en toute humilité, sans aucune prétention, il y a ici des artisans d’art de grande qualité, et mes créations sont très modestes, mais j’ai le plaisir de voir que mon travail plait. Et puis cela satisfait mon besoin de création.

M.T : Quel est le message que tu voudrais faire passer au travers de tes tableaux ?
M.B : Là aussi je reste très humble. J’ai la chance de pouvoir peindre pour mon plaisir, et de faire partager mon passion. Une idée à laquelle je tiens, c’est le métissage de mes œuvres. Mon inspiration est polynésienne, mais elle fait aussi référence à la peinture européenne. Les artistes qui m’ont influencé  sont surtout européens ou américains, et même si le motif polynésien est au cœur de mon travail, les références restent métissées.

M.T : Enfin, quels sont aujourd’hui tes projets  et tes attentes concernant ton art ?
M.B : En 2016, je fêterai mes 10 ans de peinture. J’aimerai bien évidemment faire une exposition pour l’occasion, mais je ne me donne pas de contraintes pour cela. J’ai aussi envie de recréer des événements collectifs, ici ou ailleurs, avec d’autres artistes, peintres, photographes ou sculpteurs. Et puis, pendant tout le mois de Mars, je suis présente à la Galerie Winkler, avec Art Hine, et j’en suis ravie. On y voit d’ailleurs les deux influences récentes de ma peinture, des œuvres dans les tons « terres », et les nouvelles, plus « flashy »…

Question de fin d’interview :

M.T : Que mets tu dans ton sac en priorité chaque jour ?
M.B : Mon Iphone ! Je suis une incorrigible Geek.

M.T : Quel est ton passe temps favori ?
M.B : La création, et les discussions… Je suis aussi très bavarde en général.

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