Les méchants auraient–ils de plus en plus la côte ?

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Quand on est petit, on nous dit toujours d’être gentil avec les autres. On nous enseigne que c’est mal de se battre, de dire des méchancetés, d’embêter les personnes avec qui on est en contact. On insinue même que si l’on adopte ce genre de comportement, il risque de nous arriver des choses déplaisantes.

Passé un certain âge, on finit par se rendre compte que ce n’est pas forcément le cas. Pire, on se rend compte que parfois, les méchants s’en sortent bien. Voire même s’en sortent mieux.

Récemment, j’en suis même arrivée à un constat alarmant : être méchant est carrément devenu à la mode.

On le voit dans les pubs, on le voit dans le monde des médias : être gentil, c’est désormais être niais ; être empathique, c’est être faible. Au contraire, les méchants sont valorisés, ils sont désormais plus cools que les autres, en un mot : ce sont devenus des modèles.

Il faut dire que les méchants ont un petit côté attachant, provoc, voire carrément drôle. A la télévision, ils font des héros beaucoup moins insipides que les gentils. Ainsi, dans Vampire Diaries, on préfèrera Damon le pervers plutôt que Stephan le rangé, dans Gossip Girl Chuck le machiavélique plutôt que Dan le poseur.

Certaines personnalités publiques ont même fait de leur attitude antipathique leur fond de commerce. Fini le glamour hollywoodien et les poses souriantes, bonjour les grimaces et autres doigts d’honneur provocateur. Pour vendre aujourd’hui, il faut jouer la carte de la provoc’ jusqu’au bout et agresser plutôt que caresser.

Moi, moche et (pas) méchante…

Heureusement, certains méchants ne sont pas des vrais méchants. Ce sont de faux gentils qui cherchent juste à se donner une attitude décalée par rapport à ce que l’on pourrait attendre. Ainsi, il s’agit souvent d’un effet de slogan, comme dans le Blog de la méchante ou le dessin animé Moi Moche et méchant : rien de bien méchant derrière ceux-là.

Le véritable problème, ce sont les vrais méchants. Et eux, ils ne se labellisent pas forcément comme des « méchants ». Non, car ils sont beaucoup plus pernicieux. C’est normal en même temps, cela fait partie de leurs attributions en tant que méchants.

Et même a 45 ans passé  on peut encore être victime de leur tyrannie.

Ces méchants-là, on en rencontre tous les jours. Dans l’univers professionnel notamment. Vous pensiez réussir un jour à faire tourner les têtes dans votre entreprise à force de gentillesse ? Non, pour grimper dans la hiérarchie, il fallait plutôt couper ces fameuses têtes. Penser Game of thrones plutôt que La Petite Maison dans la prairie.

Passons donc aux travaux pratiques, apprenons ensemble à être plus bourreau que victime.

Comment apprendre à être méchant(e)

Avant de commencer cet exercice pratique, bannissez à jamais « Bonjour, S’il vous plait et Merci » de votre vocabulaire. Ensuite :

– Téléphonez à votre maman le jour de son anniversaire et « oubliez » de le lui fêter
– Prenez la vendeuse de haut
– Méprisez les enfants, les ados, les jeunes (et de manière général quiconque est plus jeune que vous)
– Manquez de respects aux personnes âgées
– Ne faites pas la queue (jamais)
– Moquez-vous de quelqu’un juste parce qu’il a de l’embonpoint
– Ne manquez jamais une occasion de rappeler aux moches combien ils sont disgracieux
– Sortez votre porte monnaie devant un mendiant et dites « …oh puis non ! »
– Médisez sur un proche
– Passez (toujours) en 1er
– Faites une crasse à votre meilleur(e) ami(e)
– Dites « oh, tu as l’air fatigué(e) » dès que vous croisez quelqu’un
– Déshéritez vos enfants
– Répandez une rumeur

Et de manière générale, soyez malveillant, méfiez-vous des gentils et ne ratez jamais une occasion d’être con.


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