« Consent » : un court-métrage qui dénonce le viol conjugal

Lorsque l’on aborde le sujet du viol conjugal, les femmes sont souvent désorientées, qu’elles aient été violées ou non. Le scénario d’un étranger violant une femme dans la rue est immédiatement identifié comme un viol, alors que les actes violents d’un mari sur une femme sont considérés comme acceptables. Cela est dû en partie aux convictions culturelles enracinées dans l’esprit des femmes qui croient que le fait de se soumettre à leur mari prouve qu’elle est une épouse dévouée.
En raison de cette certitude, les femmes ne savent pas qu’elles ont le droit de dire non au sexe si elles le veulent. Une victime de viol conjugal se trouve généralement responsable  de la violence, principalement en raison des justifications de l’agresseur.

Le sujet du viol conjugal laisse de nombreuses personnes dans l’incertitude ; l’acte peut-il vraiment être qualifié de  » viol conjugal  » ?

Il y a des gens qui croient que le viol n’existe pas dans le mariage, alors que d’autres prétendent qu’il n’y a rien de mal à ce qu’un homme s’impose à sa femme.

Le réalisateur Florent Sabatier a réussi à capturer le drame qu’est le viol conjugal en 3 minutes. Son mini-métrage « Consent » vient de gagner un prix international en Australie. Cet événement, organisé par le fabricant de micros professionnels Røde, est tout simplement le plus grand concours de mini-métrage au monde. Cette année, 1638 films étaient en compétition, venant de 99 pays différents.

Florent Sabatier résume son film de façon très claire : « Manon n’a aucun désir d’être prude ou de refuser d’avoir une relation sexuelle avec son mari. Elle veut juste le désirer. Elle ne veut pas qu’on la pousse ou qu’on la force à le faire. » Il s’interroge : « Où commence le viol conjugal ? »

Aucune relation sexuelle n’est mise en scène ni ce que devient peu à peu ce viol. Le réalisateur a préféré se concentrer sur le consentement qui bien trop souvent n’est pas compris et n’est pas entendu dans le couple. Souvent même si le désir n’est pas là, on dit oui parce qu’une femme mariée ou en couple « doit » le faire. Le « devoir conjugal » pèse sur la femme plus que le réel désir. Parce qu’une femme se doit de satisfaire celui de son mari.

Ce court-métrage fait ressentir la pression psychologique de la part du conjoint, Arnaud, qui ne cesse d’insister : « Tu es ma femme merde ! J’ai le droit de te faire l’amour putain, c’est comme ça, tu peux pas prendre mon désir en compte deux secondes. J’peux aller voir ailleurs. J’ai envie de toi ça devrait te faire plaisir ! »

Arnaud n’est pas du tout à l’écoute de sa femme, il ne cherche qu’à satisfaire son propre désir. Il y a aussi pression de l’entourage qui se rend compte que Manon n’est pas bien.

Le réalisateur explique à la presse les raisons pour lesquelles il a choisi un couple de personnes blanches, classe moyenne supérieure : « Un couple de jeunes citadins afin de montrer que ce genre de choses touche tout le monde. J’ai d’ailleurs eu des retours assez étonnants d’amis garçons qui me disaient qu’ils ne trouvaient pas le comportement du mari déplacé. »

Consent est donc un film nécessaire pour (faire) comprendre à certains qu’ils dépassent les limites et à certaines qu’elles n’ont aucun « devoir » à respecter.


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